TEST : Black Mirror, un point’n click à l’ambiance sombre
Ne vous méprenez pas : Black Mirror version consoles et PC n’a aucun rapport avec la série du même nom. Nous avons en effet entre les mains un point’n click dont la première trilogie a vu le jour sur PC dans les années 2000. Aucun rapport scénaristique avec ces anciens opus : Black Mirror nous raconte une nouvelle histoire, tout en conservant ce qui était son point fort : son ambiance !
Vous êtes David Gordon, et ce qui ne devait être qu’une histoire de paperasse et de succession suite au décès de votre père va se transformer en quelque chose de bien plus perturbant. Le jeu nous met d’ailleurs directement dans le bain avec une scène de course-poursuite face à un ennemi invisible, le tout accompagné de hurlements flippants. Après cette mise en bouche (un peu surprenante), l’aventure commence et se met en place plus lentement, avec votre arrivée au manoir de votre défunt père et la découverte des lieux et de ses occupants. On commencera donc par visiter les lieux, découvrir les pièces du château, jusqu’à se rendre compte que tout ne tourne pas rond. En plus de faire connaissance avec des personnages parfois louches et flippants (certains clichés ont d’ailleurs la dent dure), vous allez commencer à avoir des visions après avoir suivi un étrange enfant. La mise en scène est plutôt réussie et met bien dans l’ambiance, tout comme les musiques et l’atmosphère des décors en général. Globalement sombres (en intérieur comme en extérieur), les environnements bénéficient d’un chouette travail et d’effets de lumière réussis. Une malédiction semble peser sur la famille de votre personnage depuis bien longtemps… tout ceci n’augure rien de bon. L’histoire est plutôt bien écrite, tout comme les dialogues, qui ne traînent pas en longueur. Certaines incohérences sont de la partie, mais rien de bien grave : l’immersion est là et on se laisse prendre au jeu.
Pour progresser dans le jeu, le joueur devra faire face, genre oblige, à certaines énigmes. On prendra donc son temps pour analyser tous les éléments du décor et interagir avec tout ce qui est accessible pour être certain de ne rien rater. Pensez bien à examiner les objets dans tous les sens pour ne rien louper, et ne pas rester bloqué bêtement. Globalement, les énigmes restent très accessibles (voire trop faciles), et sont souvent basées sur des puzzles ou de la manipulation de clés. Le jeu est globalement simple, surtout si on le compare à un Yesterday Origins par exemple. Les joueurs ne souhaitant pas se prendre la tête seront ravis tandis que les autres soupireront face à des puzzles trop basiques. Le jeu ajoute également quelques QTE franchement dispensables… censés dynamiser les scènes d’action, ceux-ci ont plutôt tendance à casser le rythme. C’est dommage et ce n’était franchement pas nécessaire. Dernière chose : votre personnage est loin d’être bien dans ses baskets, et souffrira souvent de migraines liées à ses visions : il s’agira par moment de garder son curseur dans une zone bien précise pour ne pas qu’il vire complètement du casque, le tout accompagné d’un sifflement qui pourra également faire mal à la tête du joueur. C’est bien vu, mais un peu violent niveau sonore.
Techniquement, malgré de jolis plans, le jeu accuse quelques années de retard. Loin d’être désagréable à regarder, Black Mirror choque tout de même parfois à cause des animations rigides de ses personnages et de leurs visages peu expressifs. On s’y fait vite, mais l’impression de jouer à un jeu PC des années 2000 est bien là. C’est dommage, car encore une fois, les décors sont chouettes et l’ambiance qui s’en dégage est excellente. Un peu de budget supplémentaire aurait été le bienvenu pour peaufiner tout ça. Les visions du personnage sont en tout cas bien foutues et permettent de voir des scènes du passé… On aime ! Il faut tout de même signaler que le jeu est trouvable dans la plupart des boutiques pour moins de 40 euros, un prix plus doux que la moyenne qui aide à pardonner ses faiblesses.
Black Mirror n’est pas le point’n click de l’année, mais son ambiance travaillée et son histoire assez accrocheuse aident à pardonner les défauts et le manque de budget qui sautent parfois aux yeux. Le jeu est assez court (6h environ), daté techniquement, propose des QTE dispensables et une jouabilité un peu raide, mais reste agréable à parcourir. Certains décors sont vraiment jolis et on avance avec plaisir pour découvrir les secrets du scénario. Black Mirror est un jeu imparfait, et nous vous conseillons de le trouver à petit prix.
Les +
- ambiance travaillée et réussie
- un scénario accrocheur
- certains décors très jolis
- des dialogues ni trop courts ni trop longs
- doublages anglais réussis
- quelques bonnes idées de mise en scène
Les –
- jouabilité parfois délicate
- trop court
- les temps de chargement entre chaque pièce
- on sent un gros manque de budget
- énigmes trop faciles
- des bugs de caméra
Lageekroom