TEST : Catherine : Full Body sur Nintendo Switch, toujours aussi accrocheur ?
Sorti le 17 février 2011 au Japon, le jeu vidéo Catherine n’aurait jamais du voir le jour en dehors de l’archipel. Mais c’était sans compter sur l’éditeur Deep Silver, qui publia ce titre pas comme les autres un an plus tard aux Etats-Unis et en Europe sur PS3 et Xbox 360. Revoir Catherine aujourd’hui est donc presque un petit miracle, et après une version PS4 sortie l’année dernière et intitulée Full Body, le jeu fait son retour cet été sur Nintendo Switch ! Voyons voir ce que ce portage a dans le ventre !
Si vous avez déjà lu notre test de Catherine : Full Body dans sa version PS4 (on vous le partage à nouveau ci-dessous), vous savez que nous avons une affection toute particulière pour le jeu ! Les personnages sont excellents, l’histoire aborde des thèmes matures (qui pourront parfois déranger), et le tout amène à se poser certaines questions existentielles. Le jeu mélange séquences de dialogues entre Vincent et ses amis au bar du coin (à boire canons sur canons), des cinématiques en anime superbes, et les cauchemars de notre héros, pièces maîtresses du gameplay du jeu. Avec ses différentes fins, le jeu propose une excellente rejouabilité d’autant que des modes inédits sont de la partie histoire de varier les plaisirs (le mode remix par exemple). Si dans le fond ce portage est toujours aussi excellent et propose tout le contenu déjà disponible, c’est principalement la forme qui nous intéresse aujourd’hui. La Nintendo Switch est en effet capable du meilleur comme du pire en terme de portage, mais Catherine va plutôt se situer dans le haut du panier. A l’origine sorti sur PS3 et Xbox 360, Catherine n’est pas le jeu le plus compliqué à adapter sur une console récente, même si cette version Switch est un poil moins jolie que son homologue PS4. En mode TV, le rendu reste clairement satisfaisant, le jeu étant toujours aussi coloré et fluide, mais il affiche néanmoins un poil plus d’aliasing. En mode portable, le rendu est également très bon, même si l’aliasing est un peu plus voyant. On notera également un effet de flou sur l’image, notamment lorsque Vincent se retrouve au bar avec ses amis. Le tout est donc un peu moins propre, mais la direction artistique excellente rattrape ces quelques légers couacs techniques, et ce portage est d’une manière générale très réussi ! Là ou nous avions un peu plus de craintes, c’est dans la prise en main. Les phases de cauchemars du jeu (sous forme de puzzles) sont vraiment ardues (même si un mode facile est disponible, ainsi qu’un mode auto permettant au personnage de grimper tout seul), et la mollesse des sticks de la console nous faisaient craindre une certaine imprécision dans les mouvements. Mais il n’en est rien, et la prise en main s’avère étonnamment précise, avec en prime des vibrations HD qui font bien le job ! Voir débarquer Catherine sur Nintendo Switch est donc une excellente chose, et ce portage englobe tout le contenu de la version PS4 et propose un gameplay précis et une ambiance toujours aussi géniale. C’est un poil moins fin et joli, mais jouer à Catherine en mode portable ou l’on veut, c’est clairement excellent !
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Si vous ne connaissez pas encore l’histoire de Catherine, laissez-nous vous faire un petit topo. Vincent a 32 ans et a bien du mal à s’engager avec sa compagne Katherine (oui, avec un K) et va voir débarquer dans sa vie la fraîche et entreprenante Catherine (avec un C). Notre héros va donc être en bien mauvaise posture et va devoir faire des choix, sa santé mentale n’étant pas aidée à cause de cauchemars réguliers et particulièrement flippants. Ajoutez à cela, et c’est une nouveauté de cette version, la douce Rin, et Vincent va voir sa vie complètement chamboulée. Le jeu mélange séquences de dialogues entre Vincent et ses amis au bar du coin (à boire canons sur canons), des cinématiques en anime superbes, et les cauchemars de Vincent donc, pièces maîtresses du gameplay du jeu. Dans ces séquences, le joueur devra atteindre la sortie (tout en haut du niveau) en grimpant sur des blocs. Il faudra pour ceci créer des escaliers pour que Vincent puisse d’agripper et progresser le plus rapidement possible, mais le tout sera bien évidemment corsé par des blocs qui se brisent, qui glissent ou encore qui explosent. Ces puzzles sont de véritables casse-tête, et la difficulté est au rendez-vous, même si quelques bonus pourront vous aider dans votre ascension.
Que les joueurs souhaitant profiter de l’histoire se rassurent : il existe de nombreux modes de difficulté ainsi que des fonctionnalités « rewind » si vous vous retrouvez bloqué. La difficulté particulièrement retorse du jeu de base ne sera donc plus un frein, et il sera même possible d’opter pour la fonction auto-play, qui permettra à Vincent de monter automatiquement tout en haut de la tour à gravir. Les amateurs de challenge en auront néanmoins pour leur argent et les modes plus difficiles ne seront pas à mettre en toutes les mains, notamment à cause du chrono qui vous donnera des sueurs froides et de défis bien plus complexes. Et ne croyez pas être tiré d’affaire en vous réveillant le matin, car les ennuis de Vincent ne feront que commencer. Avec 3 filles (toutes très différentes) dans sa vie, Vincent va s’arracher les cheveux. A ce titre, il faut souligner que les thèmes abordés sont très intéressants (s’engager dans une relation amoureuse, se marier, avoir un enfant, être fidèle) et que le tout est très mature. L’ambiance reste néanmoins moins glauque que dans le jeu d’origine, qui était parfois assez malsain. Les couleurs sont plus vives, notamment dans le bar dans lequel Vincent et ses potes squattent le soir, et la gentille Rin apporte douceur et réconfort auprès de Vincent. Le tout reste franchement barré, et les boss font clairement flipper.
Catherine : Full Body est un jeu bien écrit et bien mis en scène. Son histoire est accrocheuse et vos choix conditionnement la suite des événements, le jeu proposant huit fins différentes. Ces choix sont difficiles, et la raison pourra laisser sa place à la passion, le titre étant souvent coquin. On ressent clairement les choix moraux du pauvre Vincent, qui va se retrouver dans des situations délicates et souvent très drôles. Ce côté un peu plus « comique » des séquences en journée tranche avec ses cauchemars de plus en plus horribles. En plus des thèmes déjà cités, Catherine : Full Body est un métaphore de notre société, dans laquelle nous sommes conditionnés et manipulés comme des moutons… Et des moutons, vous allez en croiser un bon paquet ! Sept années après sa sortie, le jeu est toujours aussi original et accrocheur, et le contenu de cette nouvelle édition a été boosté. On retrouvera donc un personnage inédit, de nouvelles séquences narratives et de nouveaux embranchements, des voix en anglais ou en japonais (quelques fautes se glissent dans les sous-titres FR), des graphismes améliorés et même de nombreuses informations sur le vin, le saké ou la bière. Boire des coups au bar fait partie intégrante du gameplay, et on pourra taper la discu’ avec d’autres clients ou jouer sur la borne d’arcade pour encore plus de défis. Le contenu est donc excellent, et même si terminer le jeu en ligne droite ne prendra que 12h, tout compléter demandera beaucoup plus de temps.
Vincent et ses problèmes amoureux sont de retour sur PlayStation 4 avec ce Catherine : Full Body d’une grande qualité. Accrocheuse, l’histoire développe des thèmes matures et demandera au joueur de s’impliquer. Parsemé de touches d’humour, le jeu reste par moments malsain et presque flippant, surtout lors des cauchemars de plus en plus horribles de Vincent. Le gameplay est facile à prendre en main et la difficulté modulable permettra à tous de profiter de l’histoire du jeu. Avec ses améliorations graphiques et sonores, ses nouveaux arcs narratifs, la présence apaisante de Rin et ses choix moraux, Catherine : Full Body est un jeu à part, profond et réellement addictif. Une expérience pas comme les autres, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui nous a happés du début à la fin !
Les +
- un jeu pas comme les autres !
- des personnages travaillés et attachants
- le personnage de Rin s’intègre parfaitement à l’histoire
- une ambiance retravaillée et plus lumineuse
- certaines séquences vraiment drôles
- les cauchemars restent malsains et angoissants
- les boss, carrément flippants
- voix japonaises et anglaises
- les séquences en anime, superbes
- les menus, vraiment stylés
- pas mal de contenu supplémentaire
- difficulté ajustable pour tous
Les –
- certains sons un peu pénibles (la cloche de fin de niveau)
- un concept qui ne plaira pas à tout le monde
- des fautes dans les sous-titres
- le côté « immoral » pourra en gêner certains
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