TEST : Days Gone, on a enfourché notre bécane pour slalomer entre les mutants !
On peut dire que Days Gone se sera fait attendre ! Annoncé à l’E3 2016 avec un trailer puis une vidéo de gameplay de 10 minutes, le titre est enfin là et installé sur notre console. Monde ouvert, horde de mutants, arcs narratifs nombreux : la recette est connue mais nous avions tout de même hâte de nous lancer dans l’histoire de Deacon St. John. Notre verdict, c’est tout de suite !
Nous avons pris notre temps avant de vous livrer notre critique, le jeu étant particulièrement long et ayant subi quelques mises à jour récentes. Days Gone reprend tous les codes connus des open world parus ces derniers années, Sony ayant lui-même produit un Horizon Zero Dawn que nous aimons énormément. La map du jeu est grande, très grande même, et propose tout un tas d’objectifs principaux comme secondaires, d’activités ou encore d’objets à collectionner. Survivre sera le maître mot dans ce monde dévasté et envahi par les mutants et autres psychopathes adeptes de scarification. L’univers de Days Gone est donc axé sur la quête de Deacon, qui a du se séparer de sa femme Sarah au début de l’infection, mais qui recommence petit à petit à croire en sa survie. Autour de Deacon graviteront d’autres personnages, proposant différentes histoires et de nombreux arcs narratifs.
Days Gone propose en effet de nombreux scénarios, et certains se mélangent même avec d’autres. On pourra choisir d’effectuer certaines quêtes dans l’ordre que l’on souhaite, mais il faut avouer que la narration est souvent confuse, malgré des cuts scenes plutôt nombreuses. On ne sait bien souvent pas quel scénario est en cours et ce que l’on est en train de faire. En résulte un enchaînement de missions qui peineront parfois à convaincre le joueur et à l’impliquer, l’écriture de l’histoire étant trop éparpillée. A titre personnel, nous aurions préféré que la quête principale se détache un peu plus du reste afin de bien s’immerger dans l’histoire. Malgré ces défauts et des cut-scenes parfois maladroites et mal mises en scène, la quête de Deacon se suit avec plaisir et nous avons trouvé le personnage plutôt attachant. Le jeu tente de nous tirer quelques larmes et il faut dire que cela fonctionne à certains moments. Deacon ira également poser ses valises dans des camps, ayant chacun leur communauté et leur lot d’alliés et de traîtres. Quelques surprises seront donc au rendez-vous.
Mais la plus grande alliée de Deacon sera, et vous le savez déjà, sa bécane. Votre moyen de transport vous permettra bien entendu de vous déplacer, et il faudra en prendre soin, faire le plein d’essence régulièrement et la réparer. Sans moto, laissez-nous vous dire que vous allez galérer. Si vous tombez en panne d’essence, il faudra pousser… Et espérer trouver une station ou un bidon. Dans les cas extrêmes, Deacon devra rejoindre un camp et faire rapatrier son véhicule en échange d’un peu d’argent. Si votre bécane sera limitée au début du jeu, vous aurez la possibilité d’acheter rapidement quelques améliorations, histoire de booster la vitesse, d’ajouter de la nitro, d’augmenter le réservoir, ou même d’appliquer quelques skins pour la frime. Ne négligez pas cet aspect du jeu, car votre moto pourra souvent vous sortir d’un mauvais pas. Des déplacements rapides sont également de la partie, en échange d’une certaine quantité d’essence. La prise en main est plutôt bonne même si quelques collisions sont assez étranges, occasionnant des dégâts malvenus. Il faudra récupérer de la ferraille pour bricoler l’engin, en fouinant dans les moteurs des voitures abandonnées ou dans les maisons vides de leurs habitants. Deacon pourra également flinguer ses ennemis en roulant (voire même des loups un peu collants), le temps de quelques courses poursuites loin d’être aussi intenses que dans Mad Max, mais néanmoins sympathiques.
Au gré de ses promenades en moto, Deacon croisera toutes sortes de menaces, à commencer par les fameux loups ou encore des ours. La faune est hostile et un loup sera même capable de vous faire chuter de votre moto. Mais les menaces les plus importantes proviennent bien évidemment des mutants, qui errent dans la nature, seuls, en petits groupes, ou bien encore en hordes. Si un ennemi isolé ne posera aucun soucis à notre biker, la masse sera nettement plus puissante. Pour dessouder ses ennemis, Deacon a la possibilité de ramasser des armes de corps à corps (batte, planche en bois, machette, pioche, massue) qu’il pourra customiser avec les éléments trouvés. Une batte cloutée plantée dans le crâne d’un mutant fera son petit effet, et il sera également possible de bricoler des cocktails molotov ou des bombes artisanales. Les armes à feu sont à ramasser sur les cadavres encore frais de vos rivaux, ou à acheter auprès des marchands. Pistolets, mitrailleuses, fusils sniper, fusils à pompe : tout est là ! Mais revenons-en à nos hordes ! Plusieurs dizaines de hordes seront à exterminer tout au long de votre aventure, certaines étant indispensables pour avancer dans le scénario. Vous pensiez les éviter tranquillement jusqu’à la fin du jeu ? Raté ! Si vous avez suivi les vidéos de gameplay du jeu, vous avez sans doute déjà votre petite idée sur la question : des dizaines et dizaines de mutants collent aux miches d’un Deacon armé façon Rambo, profitant du décor pour les faire exploser ou les écraser, jusqu’à ce que la jauge d’individus soit vidée. Ces séquences sont ultra stressantes, longues, et vont vous faire transpirer, la musique mettant clairement dans l’ambiance ! Pour ne pas trop en baver (le jeu reste globalement assez tendu dès que les ennemis sont nombreux), le joueur débloquera des bonus pour Deacon dans certains points de contrôle, histoire d’augmenter sa vie, son endurance (très important !!) et sa concentration, afin de ralentir le temps pour mieux viser. Des améliorations plus traditionnelles sont également disponibles, axées autour de la survie ou de l’armement. De nombreux points de compétence seront donc nécessaires pour ne pas trop galérer !
Days Gone est souvent violent, très violent même, et certains passages ne lésinent pas sur la torture et les lames plantées dans la gorge. Deacon est bien équipé pour faire le ménage mais sa palette de mouvement est assez limitée, notre héros ne pouvant ni se mettre à couvert ni sauter. Le jeu pioche d’ailleurs de nombreux éléments d’autres jeux : Far Cry pour sa map et certains de ses objectifs, mais surtout The Last of Us. Le jeu culte de Naughty Dog a énormément servi d’inspiration pour les développeurs de Bend Studio, ceux-ci reprenant même des animations lors des gunfights. Certains journalistes reprochent au jeu de trop s’inspirer d’autres titres, ce qui est vrai, mais nous trouvons de notre côté que le tout est plutôt maîtrisé. Pourquoi ne pas reprendre quelques idées des copains si cela est fait avec intelligence ? Pour l’originalité par contre, on repassera. Le monde de Days Gone est en tout cas assez dynamique, et nous avons apprécié nos balades plus calmes en forêt avant d’aller affronter des mutants plus ou moins baraqués ! Petit soucis par contre du côté de l’IA, souvent stupide. Le jeu demande en effet de participer à de nombreuses phases d’infiltration, et le QI et la perspicacité de vos ennemis ne sera pas forcément mise en valeur. Qu’un mutant soit débile, on le conçoit parfaitement, mais les humains font souvent de la peine, surtout lorsqu’ils sont postés devant… Un mur.
Techniquement, Days Gone a déjà eu le droit à quelques mises à jour ! Notre test a été effectué sur une PS4 Pro, et nous avons été relativement épargné par les soucis techniques, malgré quelques chutes de frame rate qui ont accompagné nos balades en moto et certains bugs visuels ou de collision. Le jeu est loin d’être parfait (clipping, personnages qui traversent les murs, PNJ qui font n’importe quoi) et nous espérons que des correctifs vont à nouveau voir le jour, surtout pour la dernière zone de jeu. Malgré ces soucis (apparemment bien plus nombreux sur les PS4 standards qui crachent leurs tripes), nous avons trouvé Days Gone vraiment très chouette ! Comme vous pouvez le voir sur nos screens accompagnant ce test, les effets de lumière sont superbes, tout comme la plupart des textures, parfois photo réalistes et très détaillées. L’eau, la boue, le sang, la neige et la pluie proposent des effets graphiques vraiment beaux, et nous avons réalisé plusieurs centaines de screens rien que pendant les 30 premières heures. Les visages ne sont pas en reste, tout comme les animations des mutants et le mouvement des hordes. Malgré quelques copiés/collés d’éléments 3D ou de mutants et quelques raideurs dans certaines animations, le tout est beaucoup plus réussi que nos attentes. Nos craintes de ce côté là ont été balayées, et le jeu s’avère souvent superbe ! Du côté de la VF, celle-ci est très mitigée. A certains moments, le doublage est excellent et parfaitement dans le ton, puis va d’un seul coup tomber dans le surjoué. Deacon, par exemple, bénéficie d’une VF réussie lors de certains dialogues mais également ultra forcée (voire gueularde) à d’autres moments. C’est assez perturbant, et le mixage sonore a parfois lui aussi quelques ratés. Malgré tout, et en plus de pouvoir passer le jeu en version originale, cette VF permet de profiter des dialogues tout en roulant à moto, ce qui évite de nombreux accidents (et morts) stupides. On ne crache donc pas dessus, mais elle aurait mérité un peu plus de nuances.
Days Gone a été la cible de certains joueurs et journalistes de presse, à tort à notre avis. Oui, le jeu est imparfait, arrive un peu tard et s’inspire fortement d’autres œuvres, mais ses qualités sont également à mettre en avant ! Le jeu est beau, immersif, riche, et propose des phases vraiment stressantes, notamment lors de certains combats contre des hordes de mutants en furie. Violent, mais tentant également de faire passer des émotions, Days Gone est parfois maladroit mais plein de bonnes intentions, et certaines idées sont vraiment bien foutues. Gérer sa moto, son stuff, ses compétences, l’essence, les relations entre les personnages, font de Days Gone un jeu vraiment complet à la durée de vie atteignant largement les 40h pour tout faire. La map est immense et les décors variés, poussant le joueur à aller fouiner partout à la recherche d’un loot caché. La menace est permanente, et Deacon aura fort à faire pour survivre dans ce monde hostile rempli de monstres, qu’il soient humains ou mutants. Forcément répétitif par moments, le jeu est vraiment accrocheur et notre attente est enfin récompensée. Si vous aimez le genre, vous ne serez pas déçu.
Les +
- la map, vaste et variée
- de superbes effets graphiques (eau, neige, lumière)
- des textures travaillées et bourrées de détails
- la météo dynamique qui fonctionne bien
- les hordes, ultra flippantes
- la conduite de la moto, vraiment correcte
- un personnage principal finalement attachant
- missions nombreuses et variées
- pas mal d’améliorations à débloquer
Les –
- la narration, souvent confuse
- l’IA vraiment limite
- des bugs de collision, et pas mal de clipping
- le frame rate, pas toujours au top (surtout dans la dernière zone)
- quelques clichés et une VF un peu « forcée »
- les temps de chargement
Lageekroom
Encore un test ultra bien fait que vous nous avez écrit là !! Je viens de terminer l’aventure de Deacon aujourd’hui, et franchement je l’ai trouvé super cool à faire également. Certes il a ses défauts, mais le plaisir est la manette en main, c’est le principal pour un jeux vidéo! Encore good job pour votre travail que vous nous partagés au quotidien ! =)
Merci pour ton commentaire ! Nous avons bcp aimé Days Gone, et il faut clairement avancer dans le jeu pour en découvrir ses secrets. Je peux comprendre que certains se soient ennuyés (le rythme est parfois plus lent, il faut bcp fouiner et looter), mais le jeu a de chouettes qualités !