TEST : Dead Island 2, la chasse aux zombies comme on l’aime ? (PS5)
Vous ne rêvez pas, il est là ! Dead Island 2, annoncé en 2014 via un trailer bien cradingue resté dans les mémoires, sort cette semaine sur consoles et PC. On n’y croyait plus, surtout après les nombreux déboires du développement. Le jeu a été maintes et maintes fois repoussé (on se souvient d’un trailer l’annonçant pour le printemps 2015), a changé de studio de développement à plusieurs reprises, mais il ne faut jamais perdre espoir, et c’est désormais certain : il sera dans vos magasins le 21 avril prochain. Après vous avoir présenté la HELL-A Edition du jeu via un unboxing visible à cette adresse, place au jeu et au découpage de zombies ! Nous avons terminé Dead Island 2 sur PlayStation 5, en coopération, et il est temps de voir si le plaisir a été au rendez-vous. C’est parti !
Les jeux de zombies, on aime ça, même s’il faut avouer qu’on en a parfois bouffé à toutes les sauces, de Call of Duty à Red Dead Redemption. Mais s’il y a bien un jeu que nous avons adoré à sa sortie, c’est Dead Island (et dans une moindre mesure sa « suite » Dead Island Riptide) ! Ses plages de sable chaud, ses bungalows, mais surtout ses centaines de zombies à charcuter ! Autant dire que l’on attendait Dead Island 2 avec impatience, même si Dying Light, également développé par Techland, nous a procuré tout autant de plaisir. Nous ne reviendrons pas sur Dying Light 2 (enfin si, histoire de faire quelques comparaisons), qui a été pour nous une déception (et nous en sommes les premiers attristés), et durant lequel nous n’avons pas retrouvé les sensations du premier jeu. Dead Island 2 compte quant à lui revenir aux sources, proposer un peu d’exploration, mais surtout du fun, du fun et encore du fun. Après une introduction qui pète le feu (dans tous les sens du terme), place à la découverte de Los Angeles et ses différentes zones, batte de baseball à la main ! Une série B comme on l’aime, qui nous a donné ce qu’on en attendait : du plaisir !
Il faut l’avouer, Dead Island 2 souffre un peu du poids des années. Sans dire que le jeu a 10 ans de retard, il utilise de nombreuses mécaniques déjà vues, à l’ancienne, et un level design fait de zones plus ou moins grandes reliées entres elles par des égouts ou des rues en mode couloir (pas de conduite de véhicules dans cet opus). Une sorte de retour en arrière, mais qui ne nous a posé aucun problème. En effet, là où un Dying Light 2 voulait clairement trop en faire (dialogues très nombreux, à choix multiples, grimpette, monde ouvert très vaste, zombies trop collants, trop d’améliorations à débloquer), Dead Island 2 va à l’essentiel, ne s’embarrasse pas d’une tonne d’arbres de compétences et ne nous endort pas avec des dialogues pompeux. Certains diront, et à juste titre, que l’ensemble se veut donc plus basique, mais c’est justement le point fort du jeu à nos yeux : proposer une expérience qui démarre sur les chapeaux de roue et qui reste dynamique et surtout jouissive du début à la fin. Dead Island 2, c’est un peu le mode arcade du massacre de zombies : le plaisir immédiat et l’ensemble se veut cohérent avec ce qui a été annoncé. On ne nous a pas promis des choses incroyables, mais de passer du bon temps, et c’est totalement le cas.
Vous l’avez compris, l’épidémie fait rage et les zombies se baladent un peu partout. Sur la plage, ces derniers déambulent en maillot de bain, là où on croisera des zombies scientifiques ou des militaires dans d’autres zones. Chaque quartier a sa propre identité, et on pourra par exemple découvrir Beverly Hills, Ocean Avenue, Bel-Air ou encore Monarch Studios, qui plaira aux cinéphiles ! Des lieux tous bien différents les uns des autres, dans lesquels on se lancera dans des missions principales, secondaires, à la recherche d’objets cachets ou dans l’accomplissement de nombreux défis. Pour parler chiffres et contenu en général, Dead Island 2 propose :
- 6 personnages jouables, possédant chacun leurs caractéristiques
- 24 quêtes principales (qui se terminent en une douzaine d’heures en ligne droite)
- 33 quêtes secondaires
- 15 quêtes de chasse aux objets
- 84 défis
Si la quête principale se termine assez vite malheureusement, le contenu annexe s’avère plutôt sympathique et donne envie d’explorer, de farmer de l’expérience, de ramasser tout un tas d’objets pour vos armes, ainsi que de nombreux collectibles. Oui, le jeu est en deçà d’un Dying Light 2 en termes de durée de vie (encore lui, mais c’est notre exemple le plus récent et le plus parlant), mais comme on le dit souvent : mieux vaut un jeu plus court et mieux rythmé ou un jeu long et chiant à la map bourrée de point d’intérêt ? En tout cas, une fois son cliché personnage choisi, place à l’action, à l’humour beauf et aux gerbes de sang. Ca ne vole pas bien haut, mais l’humour fonctionne bien et certains personnages ont vraiment des dégaines pas possibles. On aidera par exemple un rockeur en slip à « faire le ménage » autour de sa propriété, ou un costaud adepte des salles de muscu à retrouver ses potes.
L’objectif principal reste quoi qu’il en soit de dégommer du zombie, et de ce côté là, on en a pour notre argent ! Ces derniers ne sont pas trop nombreux, ce qui laisse le temps de préparer ses attaques et de ne pas être emmerdé toutes les 2 secondes, mais certaines zones sont plus peuplées. Déclencher une alarme en fouillant une voiture pourra également les rameuter : on les voit sortir des plaques d’égout ou de terre, et c’est vraiment bien fichu. L’action est totalement au rendez-vous, et une large panoplie d’armes est là pour varier les plaisirs. Epées, lames, haches, griffes à la Wolverine, clés à molette, pieds-de-biche, battes de baseball, fusils à pompe, pistolets, grenades, katanas, shurikens, cocktails molotov, bombes chimiques, revolvers : il y a de quoi faire !
On ramasse ce qui traine, on le teste sur les zombies (chaque arme a ses caractéristiques de durabilité, d’attaque ou encore de vitesse), et on améliore tout ça aux établis ! En ajoutant les bonnes modifications aux armes, on peut leur associer des dégâts électriques, de feu ou encore qui permettent de mutiler davantage ces pauvres zombies déjà bien taillés en pièce (on peut également démanteler ses armes inutiles). Ce n’est pas aussi poussé que dans un Dead Rising par exemple, mais ça fait le taf tout en variant les plaisirs. Tout ça s’obtient en utilisant les objets ramassés (lames, alliage, attaches, pièces diverses), à looter un peu partout. Explorer a donc un intérêt, ne serait-ce que pour trouver les collectibles et de nouveaux plans de fabrication, en apprendre plus sur l’histoire, et découvrir des lieux parfois bien cradingues. Précision importante au passage : les contenus débloqués et les missions terminées par l’hôte, en coop, le sont également pour l’autre jour : top !
Votre personnage dispose également d’un mode « colère sanguinaire », déjà aperçu dans les trailers, et bien pratique pour faire le ménage. S’ajoute à tout ça un système de carte, assez tendance ces derniers temps. Concrètement, en gagnant des niveaux, on débloque des compétences et des cartes (certaines étant réservées à des personnages en particulier) permettant de modifier son style de jeu. Par exemple, vous pourrez choisir entre la carte vous permettant de bloquer les attaques ou de faire une esquive (sachant que des contres sont possible), utiliser une carte permettant de faire une onde de choc au sol, d’augmenter ses dégâts ou son endurance en tuant des zombies à la suite, de créer une explosion en utilisant une trousse de soin ou encore de récupérer de la santé en mutilant un zombie… C’est assez varié, et on peut à tout moment redistribuer ses cartes pour tester de nouvelles choses.
C’est bien fichu, peut-être un peu basique, mais on évite les arbres de compétences parfois chiants à gérer. Comme nous le disions, le jeu va droit au but, ce qui ne plaira pas à tout le monde, mais nous avons trouvé cette accessibilité appréciable. Côté zombies, c’est classique également : on croisera les trainards, les sprinters, les hurleurs, les baveux (qui vous crachent à la tronche) ou encore les écraseurs, sortes de T800 qui avancent vers vous inlassablement. Certains sont de vrais sacs à PV, mais les armes à feu s’avèrent efficaces. Des boss sont également au rendez-vous, assez sympa dans leur design (une mariée baraquée, un clown bien horrible), mais plutôt basiques à tuer. Ces derniers sont au final un peu décevants.
Comme nous le disions dans notre introduction, nous avons parcouru l’intégralité du jeu en coopération. L’hôte créé la session (ouverte ou sur invitation uniquement), et accueille son ou ses comparses, le titre pouvant être joué jusqu’à 3 ! Durant toute notre aventure, nous n’avons jamais été déconnectés. Quelques bugs ont été présents, comme un compagnon qui se téléporte d’un seul coup ou saccade, mais rien de grave et qui n’entache l’expérience de jeu. A deux, c’est vraiment sympa, et on peut presque faire du ping-pong avec les zombies, en les frappant et se les renvoyant. En revanche, il faut avouer que c’est moins marrant quand on est seul, même si le côté un peu horrifique de certaines séquences peut faire son effet au casque (certains boss également). Le jeu conserve malgré tout un côté débridé et c’est le fun qui prédomine.
Les zombies en prennent en tout cas plein la tronche : on peut les brûler, les électrocuter, les démembrer ou leur balancer de l’acide (interagir avec les décors est conseillé également, et notamment les flaques d’essence vers les voitures). Le système mis en place par les développeur est assez impressionnant : chaque coup laisse une trace, déchire la chair ou les vêtements, fait exploser la tête ou un genou. En frappant ou en tirant dans les jambes, les zombies tombent, en leur arrachant les bras, ils essayent de mordre : c’est super efficace et visuellement bien dégueulasse (on voit les trippes, les os brisés, les mâchoires qui pendouillent….). La promesse est totalement tenue, avec une physique plutôt efficace ! Pour info, les développeurs de Dambuster Studios appellent ça le F.L.E.S.H. pour Fully Locational Evisceration System for Humanoids. Ca rigole pas !
Même si certaines séquences optent pour un ton plus sérieux, Dead Island 2 reste globalement léger comme dit précédemment (certaines scènes sont vraiment énormes), que l’on parle des personnages (bien clichés), des dialogues, voire même des couleurs explosives de certains lieux. Les environnements traversés sont d’ailleurs étonnement beaux (on en doutait un peu après toutes ces années de retard) : les effets visuels sont nombreux, c’est super fluide et très propre. De jour comme de nuit, c’est très agréable visuellement, et chaque quartier a sa propre identité. Et que dire des zombies une nouvelle fois, ultra détaillés et clairement impressionnants en gros plan !
Visuellement, c’est vraiment une très bonne surprise, même si certains modèles 3D souffrent du développement que l’on sait tumultueux. Les musiques ne sont pas en reste, et certaines s’avèrent vraiment excellentes et parfaitement bien choisies : bien flippantes quand il le faut, rappelant même parfois celles de l’excellent film It Follows, ou nettement plus dynamiques quand l’action démarre. L’immersion est totale, et il est bien difficile de poser la manette ! Le jeu bénéficie même d’une finition que l’on n’osait pas espérer : aucun bug majeur n’est venu gêner notre progression, et seuls quelques soucis de collision sont à signaler.
Quasi 10 ans de développement pour un jeu vidéo, ce n’est jamais bon signe. Celui de Dead Island 2 a été compliqué, mais le résultat final est une excellente surprise. On ne s’attendait clairement pas à ça, que l’on parle des visuels, du plaisir de jeu, ou des zombies, ultra détaillés. C’est super gore, jouissif, les zones sont de taille tout à fait correctes et on évite les mondes ouverts que l’on voir trop souvent, trop vastes et trop chiants. Dead Island 2 sait faire sursauter mais garde un ton léger, et on se marre souvent, avec toujours cette envie d’aller explorer et de défourailler du zombie. Le plaisir est là, on charcute à tout va, on se balade sur la plage, on fouille un commissariat pour choper des flingues, on améliore son personnage avec de nouvelles cartes, et on repart exploser des tronches. Tout n’est pas parfait bien sûr, et certains reprocheront au jeu d’utiliser des mécaniques vieillissantes, et de revenir en arrière après un Dying Light 2 autrement plus poussé. Mais cela ne nous a absolument pas dérangés, au contraire, et la formule appliquée fonctionne toujours aussi bien. Dommage que la trame principale soit si courte, on aurait aimé quelques missions supplémentaires. Quoi qu’il en soit, Dead Island 2 fera plaisir aux amateurs de zombies prêts à en découdre et à faire morfler tous ces bouffeurs de chair. Si vous hésitez encore, attendez une petite baisse de prix, mais il serait au final dommage de ne pas tenter l’aventure !
Les +
- Dead Island 2 est disponible, et rien que ça, c’est un petit miracle
- Los Angeles, un terrain de jeu varié et vraiment classe
- prise en main immédiate
- un rythme soutenu, pas de longueurs
- des zombies ultra détaillés, et qu’on peut déchirer dans tous les sens
- armes nombreuses et améliorables
- un bestiaire classique mais efficace
- visuellement surprenant, propre et fluide
- un scénario en mode série B, avec pas mal d’humour
- certaines séquences davantage horrifiques plutôt efficaces
- les musiques
- c’est gore de fou
- en coop, c’est vraiment sympa
- pas mal de quêtes secondaires, de défis et de collectibles…
Les –
- … mais une quête principale trop courte (moins de 12h en ligne droite)
- des combats de boss pas très intéressants
- quelques bugs de collision
- une formule globale assez classique, que certains trouveront coincées dans le passé
- quelques modèles 3D ou animations qui témoignent d’un développement difficile
Lageekroom