TEST : Disgaea 7 : Vows of the Virtueless (Nintendo Switch)
Plusieurs grosses licences font leur retour en cette fin d’année, mais l’une d’elle fera, comme à chaque nouvel opus, un peu moins de bruit. Et c’est bien dommage, tant la saga « Disgaea », qui nous intéresse aujourd’hui, possède de grandes qualités ! Les amateurs de tactical-RPG seront donc ravis de retrouver la série avec un septième épisode, disponible sur PS4, PS5 et Nintendo Switch. C’est sur la console de Nintendo que nous avons eu la chance de recevoir le jeu de Nippon Ichi Software (un grand merci à l’éditeur Plaion), et il est temps de voir quelles sont ses qualités et ses défauts. C’est parti !
Elle a beau être de niche, la licence Disgaea comporte déjà de nombreux jeux, des opus principaux aux spin-off en passant par les remakes. Avec Disgaea 7, les développeurs ont laissé de côté certains éléments pour en apporter de nouveaux, et ce nouvel épisode s’est révélé plus intéressant que le précédent ! Rappelons, comme à chaque nouvel opus, le principe du tactical-RPG. Il s’agit de participer à des batailles au tour par tour et de se déplacer via un systèmes de cases, le placement de vos unités et la topographie du terrain étant au cœur du gameplay. A chaque tour, on peut se déplacer et effectuer une action, qui consiste à attaquer, utiliser un objet ou encore lancer un de ses compagnons, le but étant, vous vous en doutez, de remporter la victoire en remplissant un maximum de défis.
Le gameplay est donc toujours aussi particulier, et plaira sans aucun doute aux fans du genre. Les allergiques au tour par tour regarderont à nouveau le jeu de loin, mais nous les encourageons à installer la démo pour en découvrir les premières mécaniques. Le tactical-RPG est un genre à part, qui ne donne pas forcément envie au premier abord, mais qui réserve de grands moments de tactique et des affrontements vraiment prenants. Des didacticiels sont d’ailleurs présents pour accompagner les nouveaux venus, ce qui est très appréciable, et on précisera également (et c’est très important) que le jeu a été intégralement traduit en français, textes et menus. C’est vraiment chouette, surtout que malgré quelques coquilles, le travail de localisation est très bon, les traducteurs parvenant bien souvent à saisir l’humour si particulier (et bien perché, mais néanmoins plus subtil que d’habitude) de la saga ! Notre duo de héros Pirilika/Fuji, que tout oppose, fonctionne vraiment bien, avec des dialogues savoureux et une histoire qui nous embarque facilement. Le ton est réussi, les répliques font mouche, l’autodérision est de la partie, et de nombreux personnages secondaires sont vraiment savoureux.
On assiste donc à des échanges vraiment sympathiques entre les personnages, en mode visual novel, avant de se lancer dans les différents chapitres et des combats de plus en plus retords. Si ce nouvel épisode reprend les bases des précédents, il apporte également des nouveautés. Il y a plus de 45 classes de personnages à recruter et à développer (dont 4 nouvelles, Maiko, Bandit, Princesse Zombie et Mauvais-œil), et votre équipe sera totalement personnalisable. On peut une nouvelle fois configurer l’IA pour automatiser les combats (à condition d’avoir déjà terminé le niveau une première fois), mais ce serait passer à côté de ce qui fait tout l’intérêt du jeu (et c’était un des reproches envers Disgaea 6) : réfléchir à comment contourner un ennemi, quelle attaque ou combo lancer, quand utiliser le bon objet de soin, le tout pour aller botter les miches du boss perché en haut du niveau. On retrouve également les géoblocs (qui octroient des bonus ou des malus), le monde des objets, la capacité d’éveil (appelée Luciférien), l’hôpital (qui propose un mini-jeu pour récupérer des objets en s’inspirant des machines à gashapon) ou encore la buvette dans laquelle on peut dépenser ses points d’expérience. Chaque mission contient divers défis (ne pas avoir de personnage KO, gagner en moins de 5 tours), et on peut les rejouer plus tard en mode touriste.
Jusqu’ici, les connaisseurs ne seront que peu surpris, mais Disgaea 7 apporte quelques nouveautés comme la réincarnation d’objets qui promet un paquet d’heures d’optimisation de votre équipement (on peut transformer un objet en quelque chose de très différent, ce mode étant semblable à la fonction de réincarnation des personnages des jeux précédents), ou encore la Gigantification, qui permet aux personnages de se transformer en sorte de Kaiju, devenant géant et infligeant des dégâts bien balèzes. Une fois cette jauge remplie, votre personnage doit être placé dans un des coins de la carte afin qu’il dégomme la zone. Cerise sur le gâteau, 2 géants peuvent s’affronter, ce qui donne lieu a des séquences vraiment sympa mais qui manquent parfois un peu de lisibilité. Le mode Infernal propose quant à lui de renforcer ses stats et d’utiliser des compétences uniques une fois sa jauge remplie. Vous le découvrirez après quelques heures de jeu, Disgaea 7 : Vows of the Virtueless gagne en densité avec des mécaniques de gameplay vraiment intéressantes qui pimentent les combats. Néanmoins, il est tout à fait possible de terminer les niveaux s’en les utiliser, et chaque joueur pourra vivre sa propre expérience. Action, humour, personnages bien écrits et durée de vie solide caractérisent donc ce nouvel épisode, mais qu’en est-il de sa partie technique ?
La question des graphismes se pose forcément, la 3D étant d’actualité depuis l’épisode précédent. Finis les sprites 2D et place aux personnages en 3D, pour le meilleur et pour le pire. Disgaea 7 a quoi qu’il en soit poussé sa technique d’un cran même si on perd un peu le charme de l’époque. Le jeu reste très chouette en termes de direction et parfaitement fluide (avec un mode performance disponible), là ou Disgaea 6 souffrait quelque peu (sur Switch). Le chara design durant les dialogues est très réussi, et les personnages en 3D ont gagné en finesse. Les attaques spéciales, si elles se déroulent dans des environnements vides, ont une sacrée classe, et on en prend parfois plein les yeux. L’ensemble est donc très agréable à l’œil avec de belles couleurs (le rendu sur l’écran de la Switch OLED fait vraiment plaisir), et la fluidité n’est pas prise en défaut. Côté musique, c’est toujours aussi bon et entraînant, et les doublages sont également de qualité. Que l’on parle des visuels ou du sound design, on ne peut que saluer le travail des développeurs.
Disgaea 7 : Vows of the Virtueless est un excellent volet, qui corrige les quelques défauts du précédent et parvient à apporter quelques sympathiques nouveautés. L’ergonomie est meilleure, et les visuels ont eux aussi bénéficié d’un petit refresh sympathique et agréable. Le sel du jeu reste le même, avec des combats qui montent en puissance et qui s’avèrent vite grisants. Même si le tactical-RPG reste un genre un peu obscur et « de niche », nous vous conseillons de jeter un œil à ce Disgaea 7 qui en est un digne représentant. On vous rappelle qu’une démo est disponible, alors vous n’avez pas d’excuse.
Les +
- une technique qui monte d’un cran
- le chara design
- une immersion toujours aussi excellente
- les dialogues, drôles et bien écrits
- quelques nouvelles mécaniques de gameplay sympathiques
- plus de 45 classes de personnages à recruter
- les musiques et le doublage
- durée de vie très solide
- le mode automatique qui oblige à terminer le niveau une première fois
- des combats toujours aussi stratégiques…
Les –
- … mais qui peuvent devenir répétitif à la longue
- quelques erreurs de traduction
- les personnages en 3D, qui diviseront une nouvelle fois
- il y a toujours un peu d’aliasing
- quelques longueurs
Lageekroom