TEST : Final Fantasy VII Rebirth, déjà un prétendant au titre de jeu de l’année 2024 ?
Difficile de juger objectivement un jeu tel que Final Fantasy VII Rebirth. La nostalgie s’invite forcément à la fête, et un tel remake est presque un miracle tant le travail réalisé est colossal par rapport au titre d’origine, encore dans le cœur dans nombreuses joueuses et de nombreux joueurs. Quatre ans plus tôt, Final Fantasy VII Remake avait ouvert le bal, nous proposant une aventure souvent grandiose mais néanmoins imparfaite, trop « couloir » et tirant en longueur. Nous en étions ressortis avec des étoiles dans les yeux, mais une certaine frustration. Aujourd’hui, c’est Final Fantasy VII Rebirth qui a la lourde tâche de poursuivre le récit, avec des ambitions revues à la hausse. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu de la part de l’éditeur, et après l’avoir terminé, et il est temps de vous en parler.
La presse semble unanime : Final Fantasy VII Rebirth est un candidat sérieux pour le titre de jeu de l’année 2024. Nous pensons qu’il est un peu tôt pour le dire, l’année démarrant tout juste, et il faut avouer que le dosage n’est pas le point fort d’une certaine presse, prête à coller des 10/10 à tout va. Oui, Final Fantasy VII Rebirth est un jeu gargantuesque, incroyable sur bien des points, et il nous a fait passer par toutes sortes d’émotions. Mais le titre a aussi des faiblesses, qu’on aurait préféré ne pas voir dans un open world en 2024. Côté scénario, il est bien évidemment préférable, voire obligatoire, d’avoir terminé le précédent opus ! Sans ça, difficile de tout comprendre, surtout que l’histoire réserve pas mal de surprises et souhaite surprendre les joueurs, y compris les fans de la première heure. On est parfois un peu perdu, et de nombreux mystères sont au rendez-vous.
Le contenu de Final Fantasy VII Rebirth est, comme dit précédemment, gargantuesque. En plus de l’histoire principale, qui occupe plus de 40 heures en quasi ligne droite, le jeu propose en effet de nombreuses quêtes secondaires dans chaque région (la Prairie, Junon, Corel, Gongaga, Cosmo…), des missions de chasse, le simulateur de combat, de la création de matérias, des tours de transmission, des cristaux d’Esper, des Puits de vie et tout un tas de mini-jeux à débloquer, dont un jeu de carte (le Queen’s Blood) avec son deck à monter qui devient rapidement accrocheur. Un contenu énorme, qui se divise en plusieurs zones donc, que les développeurs veulent à tout prix nous faire explorer. On se retrouve face à un monde ouvert généreux, vaste et varié, mais avec les défauts habituels du genre, dont certains qu’on aimerait ne plus voir.
Final Fantasy VII Rebirth accuse en effet quelques baisses de rythme, la faute à plusieurs objectifs secondaires qu’on nous oblige à accomplir (certains étant peu passionnants), et à une structure qui rappelle parfois les pires moment de la saga Far Cry. Quêtes fedex, tours de transmission à activer qui débloquent de nouvelles activités ou encore recherche d’objets grâce au flair des Chocobos viennent clairement ralentir le rythme, et cela s’avère un peu frustrant. Après un Final Fantasy VII Remake très (trop) couloir, on se retrouve face à une avalanche de contenu pas toujours bien intéressant. Le dosage n’est pas le point fort des développeurs.
On parle bien évidemment en notre nom, car nous savons que de nombreux joueurs (certains de nos proches notamment) aiment prendre leur temps, fouiller la map de fond en comble et tout faire à 100%. Ces derniers seront du coup ravis et en auront clairement pour leur argent, surtout s’ils veulent choper le rang S à tous les mini-jeux, comme les courses de Chocobos ou encore les sessions de piano. Le Queen’s Blood pourra les occuper un paquer d’heures, tout comme les différentes activités du Gold Saucer. Si on entre pleinement dans le jeu et son univers, il y a de quoi faire ! De notre côté, nous avons aimé une partie du contenu annexe, certaines quêtes sortant clairement du lot, mais avons également soupiré très fort lors de certaines autres.
Ces activités pas toujours passionnantes, nous avons préféré les laisser de côté. Dans une période où les jeux sont extrêmement nombreux et de plus en plus longs, il faut faire des choix. Ceci dit, si seule la quête principale vous intéresse, vous devrez passer par quelques mini-jeux obligatoires mais elle vous réservera de nombreuses surprises, et surtout des moments totalement épiques. C’est ce qu’on attendait de ce Final Fantasy VII Rebirth, et certaines séquences vont nous rester en mémoire. Il faut cependant être patient, car c’est vers la moitié du jeu que les choses s’accélèrent, et on se demande parfois, durant les premières heures, si l’histoire va réellement décoller. Rassurez-vous, c’est le cas.
La claque visuelle est bien là, avec des décors absolument magnifiques et immenses, des panoramas bourrés de détails, des personnages parfaitement modélisés ou encore des visages ultra expressifs. Retrouver tous nos héros fait plaisir, chaque personnage a son moment et on a la sensation d’être au sein d’une véritable famille. On est heureux de retrouver Cloud, Barret, Tifa, Aeris, Red XIII ou encore Yuffie, sans oublier les antagonistes et des nouveaux venus. C’est très riche, et chaque lieu nous fait rencontrer de nouveaux protagonistes, souvent attachants. On se sent bien aux côtés de nos amis, avec lesquels ont peut renforcer notre relation, et certains personnages secondaires dans le jeu d’origine prennent ici davantage d’ampleur. Les musiques sont quant à elles souvent fabuleuses (on les écoute encore après avoir terminé le jeu, notamment certains thèmes cultes réorchestrés), et si la VF est correcte, nous avons du mal à nous faire à la voix française de Cloud. Nous avons basculé les dialogues en japonais, et c’est largement plus immersif, avec des actrices et acteurs à fond et une synchro labiale parfaite.
Cette osmose entre nos héros se ressent également dans les combats, avec des attaques combinés, et une IA qui s’avère souvent efficace. Les combats font une nouvelle fois partie intégrante de l’aventure, et si certains s’avèrent très faciles, d’autres font bien suer, à l’image des combats de boss. Le système reprend les bases du jeu précédent mais se perfectionne, sorte de beat’em all souvent nerveux mais tactique quand il le faut. On retrouve les pouvoirs, des attaques spéciales, la possibilité d’esquiver, de contrer et bloquer, et la jauge d’ATB qui se remplit quand on attaque, permettant de déclencher tout un tas de coups spéciaux, parfois en duo. C’est toujours aussi stylé, quelque peu brouillon (notamment dans les décors un peu denses), mais également davantage aérien, ce qui donne un fort dynamisme à l’ensemble. Plusieurs modes de difficulté sont au rendez-vous, pour les amateurs de challenge.
Synthèse d’objets, améliorations des armes, des matérias, nombreux équipements à débloquer, gain d’XP : tout est là pour booster votre équipe, monter en puissance, et faire face à des boss de plus en plus balèzes. Le jeu nous prévient d’ailleurs souvent, avant un combat difficile, de bien nous préparer. Terminer quelques quêtes secondaires sera bien utile pour moins galérer dans les modes de difficulté les plus élevés ou pour améliorer la puissance de la transcendance et des attaques synchronisées. Chaque personnage de l’équipe (le jeu nous permet de switcher à volonté durant les combats et en impose certains lors de missions spécifiques) peut être amélioré, équipé avec de nouvelles armes, et dispose d’attaques et de nombreux bonus à débloquer via le codex. On sent une réelle montée en puissance, et si certains menus sont un peu chargés, c’est globalement bien fichu.
Tout n’est cependant pas rose durant l’exploration et les combats, à commencer par les déplacements, parfois bien imprécis via le système de parkour. Il arrive souvent de rester bloqué contre un élément du décor, que notre personnage ne veuille pas descendre en contrebas, que votre Chocobo fasse des siennes et rate un champignon tremplin… Le level design est loin d’être parfait également, et oblige à faire des détours pénibles et pas toujours intuitifs. La caméra n’aide pas, et a tendance à se mettre au ras du sol quand on veut regarder vers le haut. Quand vous êtes sur votre Chocobo, avec vos compagnons qui vous suivent, il arrive souvent qu’on ne voit que l’arrière-train de votre monture. C’est assez cocasse, mais en termes de lisibilité, on a vu mieux. On notera enfin que le jeu propose un mode fidélité en 30 images par seconde et un mode performance en 60 images par seconde. Ce dernier est plus fluide, vous vous en doutez, mais atrocement flou, et mérite un bon gros patch. On vous le déconseille pour le moment.
Final Fantasy VII Rebirth gomme certains défauts de son prédécesseur et s’avère toujours aussi grandiose lors de nombreuses séquences. On est face à un remake, un vrai, et découvrir l’univers du jeu à « taille réelle » est clairement impressionnant, l’ensemble étant riche, varié et souvent superbe, des visages aux décors en passant par la mise en scène. On sort enfin de Midgar et de ses couloirs pour respirer l’air pur d’un monde ouvert ! Mais pas si pur que ça au final, car cet open world (fait de différentes grandes zones) se trimballe des défauts dignes de la saga Far Cry, avec un level design par toujours bien inspiré, des objectifs secondaires qui se répètent et une structure globale datée. Le jeu tire parfois en longueur, même dans sa trame principale, et ces problèmes de rythme vont en faire soupirer plus d’un. Pourtant, on ressort de cette aventure avec une bonne sensation, grâce à un scénario qui parvient à surprendre, des personnages toujours aussi attachants, des paysages à couper le souffle et des combats clairement dynamiques, même si parfois brouillons. Oui, Final Fantasy VII Rebirth possède quelques défauts qui gâchent un peu la fête, mais le travail global reste énorme, le tout magnifié par une bande-son incroyable. On a parfois soupiré face à certains objectifs, face à la caméra mal gérée ou quelques pics de difficulté frustrants, mais on ressort avec la même envie qu’à la fin de Final Fantasy VII remake : découvrir la suite !
Les +
- un remake, un vrai, avec un énorme travail global
- les personnages, tous attachants, anciens comme nouveaux
- le scénario, qui réserve des surprises et quelques changements
- système de combat dynamique, efficace, avec une belle montée en puissance
- les attaques synchronisées, qui claquent, tout comme les invocations
- les musiques
- les voix japonaises
- de vrais moments d’humour et de légèreté, et d’autres bien plus sérieux
- des zones vastes et variés, avec des panoramas sublimes
- des séquences absolument épiques
- la mise en scène, parfois virevoltante
- des visages incroyables, avec de nombreux gros plans
- certains personnages sortent vraiment du lot et sont particulièrement loufoques
- les complétionnistes en auront pour leur argent
- le Queen’s Blood, qui devient de plus en plus accrocheur à mesure qu’on développe son deck
Les –
- toujours quelques problèmes de textures
- la VF, inégale (nous sommes rapidement passés en VO)
- les défauts habituels des open world qu’on aimerait ne plus voir en 2024
- le parkour, mal fichu et qui donne lieu à des collisions étranges
- le mode performance, archi flou
- ça tire trop en longueur
- pas mal de mini-jeux vraiment dispensables et qui font soupirer
- quelques soucis de luminosité
- la caméra, jamais vraiment bien placée (malgré l’option pour la reculer ou la rapprocher)
Lageekroom