TEST : Final Fantasy VIII Remastered, la magie opère t’elle toujours ?
Il y a plus de vingt ans déjà, sur la PlayStation première du nom, nous avons pu découvrir un certain Final Fantasy VIII. Alors que Final Fantasy VII avait su séduire beaucoup d’amateurs de J-RPG et même convertir certains néophytes, FFVIII avait divisé avec son orientation plus réaliste (pour les personnages), plus science-fiction (vaisseaux, décors) et plus mature dans la façon de narrer l’histoire. Il a clairement détonné entre le VII et le IX mais il n’était pas moins inintéressant pour autant, loin de là même. Après des années à avoir porté les autres Final Fantasy (le III sur DS, le Vi, le I et II, ainsi que le IV et V sur PlayStation, le VII à peu près partout, etc.) sur les consoles plus modernes, Square Enix se décide enfin à porter le VIII sur nos PlayStation 4 et Xbox One. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Il y a deux façons d’aborder le cas de ce Final Fantasy VIII Remastered. La première, c’est celle qui consiste à se concentrer sur les apports de cette version. Il faut bien l’avouer, avoir des menus propres et nets fait plaisir à voir. C’est en même temps le minimum que l’on attend, surtout dans un jeu où il y a beaucoup d’éléments à lire et valider. On passe quand même un petit temps à parcourir les menus, à associer les G-Force et les attributs magiques, quand on n’y passe pas, lorsqu’on le peut, pour sauvegarder sa partie Au menu des améliorations graphiques, on retrouve des modèles 3D qui sont dans une belle 3D. Certes, ce n’est pas du niveau des modèles 3D actuels mais on reste sur des modélisations agréables, qui offrent bien plus de détails que par le passé, et ce que ce soit pour nos protagonistes, les ennemis ou même les invocations. Le seul reproche que certains feront, c’est l’application d’une censure qui avouons-le était inutile mais qui ne change rien au jeu. Le rendu est agréable, il suffit de voir le travail sur les visages pour s’en convaincre. Dans la catégorie des autres ajouts intéressants, on retrouve l’intégration de trois fonctionnalités à activer avec les sticks. En appuyant sur l’un d’eux, on peut multiplier par 3 la vitesse du jeu, sans pour autant altérer la vitesse des musiques notamment (bien entendu, la fonction est désactivée pour les cinématiques). Il faut bien avouer qu’une fois que l’on a activé cette option, on a du mal à revenir à la vitesse d’origine, bien trop lente. Cela a pour conséquence de réduire la durée de vie mais quand on n’a pas forcément le temps d’y passer autant de temps, ça reste une option bienvenue.
Autre bon point pour ceux qui préfèrent aller à l’essentiel, il est possible d’activer la fonction No Combat (capacité de Nosferatu à l’époque qui était une évolution de Mi-Combat) pour empêcher le déclenchement des combats aléatoires sur la carte du monde. Mieux, la fonction, à activer en appuyant simultanément sur les deux sticks, s’applique également dans tous les autres lieux. La conséquence, c’est qu’on perd en possibilité de faire du farm pour monter les niveaux de nos combattants et de leurs G-Force. Du coup, un troisième cheat code a été intégré : celui permettant de garder les jauges de PV et d’ATB au maximum. En d’autres mots, non seulement vous pouvez aborder tous les combats sans craindre pour votre vie, mais en plus vous pouvez utiliser les attaques magiques, les invocations et les Limit Breaks à l’infini. Autant dire qu’avec les trois fonctionnalités activées, l’aventure devient un parcours de santé permettant surtout de se concentrer sur l’histoire. Et voilà, ne cherchez pas de bonus ou autres, le travail sur ce remaster, déjà pas mal quand on compare à d’autres, s’arrête là.
La deuxième façon d’aborder cette version Remastered, c’est de se concentrer sur le travail qui n’a justement pas été fait. En effet, ce qui choque dès le début, c’est que les cinématiques ont été laissées en SD, dans leur jus de l’époque. Elles qui étaient si belles sur un petit écran, deviennent moins supportables à l’œil sur une OLED 55 pouces. Il en va hélas de même pour tous les décors, les développeurs ayant laissé les images de l’époque dans leur jus, avec juste un petit filtre qui floute l’ensemble. Le travail sur les modèles 3D fait encore plus détoner le contraste avec les décors, ce qui donne l’impression de toujours se déplacer en 3D sur une simple image. Certes, c’était le cas à l’époque mais l’ensemble était suffisamment harmonieux pour qu’on l’oublie rapidement. L’autre conséquence, c’est que les décors, pourtant magnifiques, perdent de leur charme. Ajoutez à cela le fait que les développeurs ont laissé l’ensemble en 4/3 et vous comprenez que le portage peut être qualifié par beaucoup d’un peu fainéant.
L’avis perso de Vincent // Pêché nostalgique !
Je dois l’avouer, je suis assez tiraillé au moment de faire le bilan sur cette version Resmastered de Final Fantasy VIII. Quand je vois que la version originale se vend d’occasion entre 20 et 40€ selon les revendeurs, je dois avouer que les 20€ demandés pour ce remaster ne sont pas exagérés. J’apprécie le fait d’avoir des modèles 3D plus détaillés, plus lisses et bien plus agréables à l’œil, en plus d’une belle lisibilité sur les écrits. Par contre, je regrette clairement qu’il n’y ait eu aucun travail sur le reste, à commencer par les cinématiques et les décors. J’aurais également apprécié pouvoir jouer en 16/9ème. Je n’en attendais pas autant que le futur remake de Final Fantasy VII, bien entendu, mais je reste un poil déçu. En revanche, je reste toujours aussi conquis par ce FFVIII que j’avais beaucoup apprécié à l’époque. J’aime son histoire et maintenant que je suis un père de famille à la trentaine passée avec pas toujours autant de temps que je le souhaite pour jouer, je reconnais que les fonctions vitesse x3 et No Combat m’ont été utiles pour redécouvrir cette aventure que j’ai fait il y a un poil moins de vingt ans. Les bonus de combat pour les PV, ATB et Limit Breaks à fond m’ont également servi pour deux ou trois combats, faute de temps. Bref, certains pesteront sûrement sur le fait que le portage est un peu fainéant, mais moins que d’autres portages de FF, là où d’autres comme moi se laisseront finalement rattraper par la nostalgie.
Qu’on l’ait découvert à sa sortie ou qu’on se lance pour la première fois dans l’aventure en 2019, il faut bien avouer que Final Fantasy VIII reste un indispensable de la licence. Même s’il a été mal aimé par certains, notamment au sein du trio de la PlayStation, il est un épisode plus mature qui apportait un univers moins heroic fantasy mais tout aussi intéressant. Si vous ne l’avez pas aimé à l’époque, vous ne l’aimerez pas aujourd’hui. Le remaster est assez minimaliste dans le sens où il n’apporte finalement que deux choses, à savoir des modèles 3D refaits pour le plaisir des yeux et des « cheat codes » qui permettent de profiter de l’aventure sans trop perdre de temps, que ce soit en poussant simplement la vitesse avec le x3 ou en désactivant les combats aléatoires, quand on ne se sert pas en plus des bonus de combat pour garder PV et ATB au maximum en se servant des Limit Breaks illimités. Reste qu’en gardant le format 4/3, les cinématiques SD et l’ensemble des éléments du décor dans leur jus (soit en SD avec un simple flou), on a l’impression d’un « demi-remaster », comme si les développeurs avaient fait la moitié du boulot, le plus simple, sans s’embarrasser d’aller travailler ce qui demandait justement plus de travail, comme ont pu le faire des moddeurs pour la version PC par exemple… Du coup, soit la nostalgie nous pousse à ressortir la version de l’époque sur notre petite télé, soit elle nous invite à tout de même profiter des quelques ajouts intéressants de ce remaster pour une vingtaine d’euros… Soit on reste bloqué sur les défauts et la pilule ne passe pas…
Les +
FF8, tout simplement
Les G-Force
Le Triple Triad
Des modèles 3D de qualité
Un tarif à peu près correct
Vitesse X3, bonus de combat et No-Combat
Les –
Du 4/3 uniquement
Un peu de censure
Cinématiques en SD
Les décors dans leur jus
Test rédigé par Vincent – Lageekroom