TEST : Foreclosed, quand Max Payne rencontre XIII dans un univers cyberpunk !
Disponible depuis le 12 août dernier, Foreclosed dispose de quelques atouts dans sa manche pour nous donner envie de le découvrir. En plus de sa très jolie jaquette, c’est l’univers cyberpunk proposé, mélangé à un style bande-dessinée, qui a su nous faire de l’œil et nous donner envie de nous lancer dans l’aventure. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu sur PlayStation 5, et il est temps de vous en parler.
Foreclosed est un jeu italien indépendant, développé par Antab Studio. Les jeux indés ont souvent une saveur toute particulière, et parviennent à proposer des ambiances travaillées et accrocheuses. Et c’est le cas avec Foreclosed, dont la première heure est plutôt très bonne. Le style visuel fonctionne bien, tout comme le découpage de certaines séquences en cases de bande-dessinée. On pense forcément à XIII, des onomatopées étant également au programme ! L’histoire démarre elle aussi plutôt bien, et se déroule dans un univers cyberpunk loin d’être rose. Votre personnage, Evan Kapnos, va littéralement perdre son identité suite à la faillite de son employeur. Privé de ses droits, notre héros va se retrouver embarqué dans une mission périlleuse, qui mélangera action à la troisième personne, infiltration, et séquences un peu plus barrées. L’esprit Max Payne est là, jusque dans certains passages presque identiques, sans oublier le héros à la voix rauque qui n’a plus rien à perdre. Mais après une première heure vraiment intéressante et posant de bonnes bases, le jeu va rapidement montrer certaines limites.
Pourtant, la mise en scène est plutôt bonne, proposant des caméras parfois fixes, un découpage bien fichu, et quelques passages d’infiltration corrects demandant de pirater les implants cérébraux de vos ennemis. Mais rapidement, l’IA va montrer ses limites, si tant est qu’elle ait été réellement codée. Un ennemi ne remarquera par exemple même pas la présence du corps inerte d’un de ses potes, et la plupart resteront immobiles durant les gunfights. Car oui, le jeu part rapidement dans l’action pure, avec des fusillades parfois longuettes, mais surtout aucun système de couverture. A l’ancienne quoi, et seule la possibilité de faire une roulade sera proposée. Pire, le jeu est vraiment difficile, et vos adversaires sont de vrais sacs à PV, tandis que votre personnage pourra mourir en 3 ou 4 balles, sans parler des checkpoints très espacés. Après une introduction réussie, on enchaîne donc les séquences d’action sans réel engouement, malgré la présence de certains lieux intéressants comme la boite de nuit. Heureusement, il sera possible de débloquer quelques améliorations histoire de donner un peu de pêche à tout ça.
Vous accumulerez en effet de l’expérience au fur et à mesure de la progression, permettant de débloquer des pouvoirs (plaquer un ennemi au sol, le faire léviter, créer une barrière autour de lui, utiliser la télékinésie pour envoyer un objet dans leur tronche) ou des améliorations pour votre flingue (cadence de tir, balles explosives ou perçantes, balles à tête chercheuse), le tout en prenant soin de ne pas faire surchauffer votre implant. Avec ces améliorations, les gunfights deviennent bien meilleurs, mais l’IA reste toujours aussi faible et la caméra est loin d’être optimale, trop sensible et surtout trop proche du personnage (ce qui entraîne pas mal de bugs visuels). Mais alors que le jeu commence à proposer une action plus débridée et finalement sympathique… et bien c’est déjà fini. Il faudra compter 4h pour en voir le bout (il ne nous manquait qu’un seul trophée à la fin de notre partie), malgré quelques choix en cours d’aventure. C’est court, très court même compte tenu de la répétitivité globale du titre, et ce malgré une dernière heure qui tente des choses intéressantes. Pour résumer, nous avons beaucoup apprécié la première et la dernière heure du jeu, mais nettement moins les 2h d’action intermédiaires. C’est franchement dommage, car le jeu a des qualités : la direction artistique et le doublage anglais sont très bons, le scénario est très convenable, il y a de bonnes musiques, de chouettes idées de mise en scène et des séquences qui prennent des risques. Mais l’ensemble manque clairement de consistance, et les séquences d’action mériteraient un gros rééquilibrage.
Foreclosed est typiquement le genre de jeu que l’on veut aimer, mais qui montre des limites trop flagrantes pour que l’on puisse tout lui pardonner. Oui, la direction artistique est bonne, avec un choix des couleurs pertinent, le scénario tient la route, le doublage est bon et certains passages sont plutôt classes avec de bonnes idées de mise en scène, mais quasi 2h sur les 4 pour terminer le jeu sont vraiment pénibles. La faute à des gunfights longs, mal équilibrés, à une IA défaillante et un feeling pas terrible lorsque les balles fusent. Le jeu est presque trop dur, et les ennemis sont de vrais sacs à PV, sans parler de la caméra qui flingue parfois la lisibilité. Certes, la jaquette du jeu est très chouette, le prix de vente est très correct (25 euros), mais les défauts gâchent l’expérience. Nous avons passé 2h sympathiques sur les 4 de notre aventure : à voir si cela justifie, selon vous, le prix demandé.
Les +
- belle direction artistique
- doublage anglais qui fait le taf
- quelques idées de gameplay intéressantes
- certains pouvoirs sont sympathiques
- la mise en scène, avec un style BD qui fonctionne bien
- scénario correct
Les –
- les gunfights trop longs et globalement mous
- la caméra, trop proche du personnage
- nombreux bugs visuels
- l’IA, inexistante
- 4h de jeu maximum
- difficulté mal dosée (les ennemis sont des sacs à PV)
- aucun système de couverture
Lageekroom