TEST : House of Ashes, le meilleur opus de la Dark Pictures Anthology !
Après le sympathique Man of Medan et le très moyen Little Hope, la Dark Pictures Anthology va à nouveau s’enrichir pour halloween 2021 avec l’arrivée de House of Ashes, troisième jeu donc à voir le jour ! Bandai Namco et Supermassive Games remettent ça, avec pour objectif principal : nous faire peur ! Le pari est-il réussi ? C’est ce que nous allons voir !
Si vous aimez les jeux d’horreur et que vous êtes (ou avez été) l’heureux possesseur d’une PlayStation 4, vous avez sans aucun doute entendu parler d’Until Dawn. D’abord prévu sur PS3, cet excellent jeu d’horreur avait fini par arriver sur PS4, en proposant un scénario plein de rebondissements, un chouette casting mais surtout des séquences ultra stressantes. Bien que les derniers jeux de Supermassive Games vous demandent de contrôler tout un groupe de personnages, ce sont les QTE qui priment, ces actions contextuelles qui vous demandent d’appuyer sur le bon bouton au bon moment. On le sait désormais, un QTE raté peut être synonyme de mort, et on a vite fait de perdre la plupart de ses personnages en cas de manque de concentration. Ajoutez à cela des dialogues à choix multiples, parfois déterminants eux aussi, et vous obtenez des jeux souvent stressants aux ambiances travaillées, et qui tentent avant tout de nous faire sursauter.
Si la sauce prenait parfaitement avec Until Dawn, c’était un peu moins le cas avec Man of Medan, et encore moins avec Little Hope. Ce dernier souffrait de dialogues parfois ridicules, de réactions disproportionnées des personnages et de gros problèmes de mise en scène, et notamment de montage. Et bien laissez-nous vous dire que notre jeu du jour relève sacrément le niveau. C’est bien simple, House of Ashes est à ce jour le meilleur jeu de la Dark Pictures Anthology, et de très loin. Nous avons pris beaucoup de plaisir (façon de parler, étant données les horreurs qui vous attendent) à découvrir cette histoire de militaires américains, partis en Irak (en 2003) pour dénicher une cache d’armes de destructions massives.
Un contexte post-11 septembre bien amené, qui nous présente des militaires américains parfois à cran, mais également des soldats ennemis qui n’ont pas forcément envie de prendre part à cette guerre. Mais nos héros ne sont clairement pas prêts à découvrir ce qui les attend, et vont se retrouver coincés sous terre dans un ancien temple sumérien (présenté dans le prologue du jeu). Incapables de regagner la sortie, le groupe va devoir s’enfoncer de plus en plus profondément dans les entrailles de la terre, jusqu’à tomber sur des créatures mortelles. Alors que le début du jeu, qui nous présente les différents personnages (et leurs relations) démarre dans une ambiance de film de guerre, on passe rapidement du côté obscur en mode horreur à la The Descent. De quoi vous filer froid dans le dos, assurément.
House of Ashes prend le temps de présenter ses différents protagonistes, que l’on incarnera à tour de rôle (seul ou à plusieurs en se passant la manette, sans oublier le mode de jeu en ligne). Même si le rythme est parfois lent, on s’immerge facilement dans l’histoire, d’autant que le scénario et les dialogues sont bien écrits. Ce n’était clairement pas le cas dans Little Hope, ce qui faisait clairement décrocher de l’histoire après quelques heures. Ici, on s’y croit, la VF est de qualité et la direction artistique y est pour beaucoup, malgré une certaine répétitivité dans les décors (avant un final qui change radicalement de style !). La gestion de la lumière (celle du jour qui tente désespérément de percer entre 2 roches, des lampes-torches ou des feux de détresse) est excellente, et on cherche par tous les moyens à rejoindre une source lumineuse quelle qu’elle soit. Et quand vous allez découvrir (assez rapidement) que vous avez de grosses bestioles aux trousses, la tension va encore monter d’un cran. Qui va vivre ? Qui va mourir ? Allez-vous faire les bons choix, trouver les bons mots voire ne rien dire ? Vos actions seront une nouvelle fois déterminantes, et il ne faudra surtout rien regretter !
La mise en scène faisait clairement défaut aux précédents jeux de la Dark Pictures Anthology. Avec House of Ashes, on monte d’un cran, avec des plans magnifiques et une belle gestion du hors-champ pour créer l’angoisse et la surprise. De ce fait, le jeu parvient à nous faire sursauter, et certains plans de caméra rapprochés (derrière les personnages) donnent l’impression de découvrir les lieux en même temps qu’eux. L’immersion est top, renforcée par un sound design lui aussi excellent. Les personnages ne sont pas en reste, et malgré quelques clichés et les petites blagues sur les mamans qui vont bien, ils sont globalement bien écrits, voire même attachants.
Alors qu’on pense parfois faire le bon choix pour sauver un compagnon, c’est notre personnage qui en prend plein la tronche. Coup dur… Mais que se serait-il passé si nous avions utilisé notre flingue plutôt qu’une arme de corps-à-corps ? Aurions-nous eu la vie sauve si nous avions fui comme des couards ? Toutes ces questions ne trouveront une réponse qu’en jouant au jeu plusieurs fois. Evidemment, tous ces choix conditionnent la fin du jeu, qui pourra fortement varier… On est certes très loin des ramifications complexes d’un Detroit Become Human, mais le récit propose suffisamment d’embranchements pour donner envie de recommencer. Pour un jeu vendu aux alentours de 35 euros, la durée de vie est au final très convenable, approchant les 6h30 pour une première partie.
Très cinématographique, House of Ashes souffre néanmoins de quelques vilains faux raccords et de bugs un peu étranges (armes qui disparaissent des mains d’un personnage, dialogues qui ne se lancent pas, animations soudainement saccadées). Un certain manque de finition qui surprend parfois, mais le jeu reste un net cran au dessus des précédents malgré un acte final qui a bien du mal avec ses textures (certaines ayant apparemment été oubliées). Du côté des défauts également, certains diront que le gameplay est une nouvelle fois très limité, et ils auront raison. On contrôle son personnage, on observe l’environnement avec quelques interactions (dont ces « visions du futur » qui font toujours leur petit effet) et on attend sagement la prochaine séquence plus dynamique avec les QTE qui vont bien. Si on a de base du mal avec le genre, cela ne changera pas. En revanche, ceux qui apprécient les jeux narratifs seront ravis, et auront leur lot de sensations !
Visuellement, il y a du très très bon, et des choses un peu plus dérangeantes. Du côté des décors, c’est absolument superbe. Les textures sont précises (sauf dans l’acte 3), détaillées, et les effets de lumière sont superbes. Du côté des visages, ils sont globalement très bons, avec des textures de peau photoréalistes, et les tâches de sang ou de terre qui vont bien. Seuls les visages féminins semblent en deçà, principalement au niveau des regards. On notera également que les expressions sont parfois très exagérées, et cette volonté de toucher au plus près du réel rend l’ensemble un poil malaisant. Et puis il y a ces bandes-noires, qui rendent le tout encore plus proche d’un film mais étouffent un poil l’immensité de certains décors souterrains.
Après la déception Little Hope, House of Ashes est une belle surprise ! La Dark Pictures Anthology peut à nouveau frimer avec ce nouvel opus, mieux mis en scène et aux personnages intéressants (certains sortent vraiment du lot). Les développeurs de Supermassive Games gèrent parfaitement la tension et parviennent à créer la peur, nos militaires surentraînés étant bien peu de choses face aux monstruosités qu’ils découvrent sous terre. L’histoire est intéressante (avec pas mal de notes à découvrir), les décors sont superbes et la durée de vie est tout à fait correcte pour un jeu vendu aux alentours de 35 euros. Seuls quelques soucis de mise en scène (faux raccords) sont à signaler, ainsi que quelques visages en deçà et des textures oubliées dans le dernier acte. Concernant le gameplay, il divisera comme toujours avec ce genre de jeu. Au final, nous avons beaucoup aimé l’expérience, sorte de The Descent dans les vestiges angoissants d’un temple sumérien (mais pas que !), et nous avons du coup hâte de découvrir le futur projet du studio, dont le teaser apparaît à la fin du jeu !
Les +
- le meilleur jeu de la Dark Pictures Anthology
- mise en scène globalement réussie
- très beaux décors
- effets de lumière sublimes
- tension parfaitement gérée
- personnages intéressants
- des choix qui ont de vrais impacts
- le sound design
- bonne VF
- durée de vie correcte
- un acte 3 surprenant, à la direction artistique réussie…
Les –
- … malgré des textures parfois manquantes
- les visages féminins, en deçà
- encore des faux raccords
- quelques soucis de finition (bugs visuels et sonores)
- une ou 2 petites longueurs
- un gameplay forcément limité étant donné le genre
- impossible de relier un deuxième compte en mode soirée télé ?
Lageekroom