TEST : Ion Fury, une version Nintendo Switch toujours aussi nerveuse

En juillet 2019, un peu plus d’un an après son annonce, Ion Maiden a été rebaptisé Ion Fury, son nom original étant bien trop proche du mythique groupe Iron Maiden. En 2020, le titre de Voidpoint, édité par 1C Entertainment et 3D Realms, sort sur nos consoles pour nous proposer un Duke Nukem 3D-like dans un univers cyberpunk au look très rétro. Reste à voir si le soft arrive au moins à la cheville de son modèle… 


TEST : Ion Fury, version Nintendo Switch blog jeux video gaming lageekroomTirer sur tout ce qui bouge, ça reste un plaisir

Si 3D Realms était à la manœuvre sur Duke Nukem 3D, cette fois, le studio a préféré laisser la conception de cette suite spirituelle à Voidpoint, qui a eu recours à General Arcade pour le portage de la version Nintendo Switch. Dans tous les cas, le joueur est amené à incarner Shelly Harrison, alias Bombshell, héroïne du jeu éponyme. A l’image du mentor, le scénario tient sur un timbre. On débute avec une explosion et on se retrouve à parcourir un Neo-Washington pour botter les fesses du Docteur Jadus Heskel, personnage doublé par Jon St Jon, la voix du célèbre Duke. Voilà, il n’en faut pas plus pour que notre héroïne au langage fleuri prenne les armes et se mette en tête de tirer sur tous les ennemis cybernétiques qu’elle croisera. Attention toutefois, Bombshell est bien moins bavarde que le Duke. Elle a beau être assez badass et balancer quelques punchlines, il faut bien reconnaître qu’elle reste en retrait au niveau de la mise en avant par rapport à son homologue masculin. Ion Fury est un titre qui respire bon le FPS d’antan et cela se ressent dans sa structure puisque l’avancée se fait à coups de cartes bleues, jaunes et rouges à collecter pour ouvrir des portes et ainsi progresser dans les sept environnements disponibles, en éliminant au passage quelques boss coriaces qui brillent par leur accumulation de points de vie.


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Bien entendu, avant de les éliminer, il faut commencer par anéantir tous les ennemis de base qui font mal (ils visent bien et de loin) mais dont l’intelligence artificielle n’est même pas digne de porter ce nom tant ils sont abrutis dans leur comportement. On retrouve majoritairement des ennemis portant une capuche, d’autres plus costauds, des araignées robotisées, des vers géants jetant de l’acide, des drones qui tirent en hauteur… Le bestiaire n’est pas extrêmement varié mais il fait le travail. Pour les éliminer, nous avons le droit à un arsenal qui est quant à lui vraiment limité. On commence avec un revolver et on obtient rapidement des grenades bowling, une matraque électrique, un fusil à pompe, une arbalète, un uzi ou encore une bonne vieille machinegun. Chaque arme a une fonction secondaire, comme par exemple le revolver qui permet de tirer sur plusieurs ennemis à la fois en les tuant automatiquement. A cela, il faut rajouter des kits de soin à ramasser, des pièces d’armure pour augmenter la résistance de son armure (DOOM, on t’aime) et des munitions à récupérer un peu partout, le titre regorgeant de secrets à découvrir. En somme, nous avons le droit à un bon vieux FPS à l’ancienne, rapide, assez nerveux et misant sur le « je tire d’abord, je parle après ». Seulement voilà, sur la Nintendo Switch, il y a un sacré problème qui se pose… celui de la précision.

Ion Fury récompense clairement les joueurs qui font preuve de précision, qui enchaînent les headshots. Comme les munitions partent vite et qu’aller en chercher peut demander d’en consommer d’autres pour éliminer un ennemi bien planqué (ils ont une tendance à se coller aux murs ou à camper dans des coins), il est nécessaire de pouvoir viser rapidement et précisément. Or, la précision des joycons ne permet pas cela et ce malgré toutes les options de réglages disponibles. Même la dernière mise à jour, déployée cette semaine à l’heure où sont écrites ces lignes, qui ajoute le réglage de la sensibilité pour la visée au niveau de l’axe horizontal et de l’axe vertical (indépendamment de l’un de l’autre avec plusieurs crans), ne fait qu’atténuer le souci sans le compenser parfaitement. Il est donc plus agréable de jouer en mode docké avec une manette pro ou, dans l’idéal, d’en profiter pleinement sur PC avec une souris. Il reste toujours la possibilité de garder le viseur assez droit et de « viser » en se déplaçant (straffer) pour compenser le souci, ce qui hélas pose problème avec les ennemis aériens par exemple, demandant de se mettre à couvert et d’attendre qu’ils nous foncent dessus pour les allumer.


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Du coup, si vous souhaitez faire le jeu en mode nomade sans trop de frustrations, nous ne pouvons que vous conseiller de partir sur le mode de difficulté le plus bas (équivalent à du facile) ou le mode de difficulté suivant (équivalent à du normal) depuis le déploiement du dernier patch. Les deux autres modes finissent limite en die & retry à cause de l’imprécision des joycons… sans compter que les sauvegardes automatiques sont parfois mal placées, comme lorsque le jeu sauvegarde juste devant un ennemi. Mieux vaut donc privilégier la sauvegarde manuelle. Du coup, la durée de vie peut vite varier d’un joueur à l’autre et d’une difficulté à l’autre selon la configuration de jeu (nomade ou docké avec manette pro). Comptez donc entre une dizaine d’heures dans de bonnes conditions et un peu moins d’une quinzaine en restant en nomade avec une difficulté moyenne ou en cherchant les secrets. Petite précision au passage, si vous démarrez une partie dans une difficulté, que vous avancez et que vous décidez de lancer une « nouvelle partie » avec un autre mode de difficulté, sachez que la sauvegarde automatique de la deuxième partie écrasera la première au lieu d’automatiquement choisir un autre slot… Dommage que ces défauts gâchent une partie du plaisir que procure l’expérience car les développeurs ont bossé dur pour fournir un level design très travaillé, regorgeant de pièges, de raccourcis, offrant de la verticalité, des espaces plus ouverts et d’autres plus exigus, le tout avec un bon travail sur l’ambiance.

Il faut dire aussi que les développeurs ont utilisé l’eDuke32, une version fortement améliorée du Build Engine, le moteur de Duke Nukem 3D. Certes, ça reste du gros pixel, mais les développeurs ont ajouté une multitude de détails dans les environnements, ont travaillé les animations pour un rendu toujours plus agréable et ont élargi la palette de couleurs pour donner une véritable identité à l’univers du jeu. Le résultat est super agréable pour les amateurs de DN3D, rappelant de très bons souvenirs d’antan. La musique n’est pas en reste, avec de très bons morceaux électro/synthwave qui donnent du punch à l’action. Hélas, quelques uns dépareillent, offrant un rythme qui justement ne colle pas avec ce qui se passe à l’écran. Enfin, il est bon de noter qu’en lançant une nouvelle partie, on peut également opter pour trois modes bonus consistant à réaliser un speedrun, à boucler un niveau en ne se servant que des grenades et à tenir contre plusieurs vagues d’ennemis en étant armé d’une machinegun aux munitions illimitées.


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Pour 24,99€, il est difficile de cracher sur Ion Fury car, malgré les défauts pointés du doigt, il reste un bon FPS rapide et nerveux qui brille par son level design. On retrouve les sensations d’antan, on profite d’un eDuke32 retravaillé qui offre l’un des plus beaux jeux tournant sous cette version améliorée du Build Engine, et on passe un agréable moment à chercher les secrets, voire parfois à chercher son chemin (il faut suivre les ennemis). L’héroïne est badass, l’ambiance est bonne et on prend plaisir à tirer sur tout ce qui bouge. Dommage que les imprécisions liées aux joycons viennent noircir le tableau et ce même si depuis le déploiement du récent patch 1.07, le résultat est plus correct grâce à la possibilité de régler la sensibilité de la visée à la fois par rapport à l’axe vertical et par rapport à l’axe horizontal notamment. Cela étant, on est encore loin de la précision offerte par une bonne vieille souris. Mieux vaut donc opter pour le mode docké et une manette pro pour se lancer dans les difficultés les plus relevées, au risque de finir avec de grosses frustrations car, même dans le mode le plus facile, le titre offre un bon challenge. Maintenant, retravailler l’I.A. et ajouter quelques armes supplémentaires ne serait clairement pas du luxe…


Les + 

  • Direction artistique appréciable
  • L’un des plus beaux jeux sous eDuke32
  • Gameplay assez nerveux
  • Level design extrêmement bien pensé
  • Plein de secrets
  • Les trois modes supplémentaires en bonus
  • Le rapport durée de vie/prix
  • Certaines musiques vraiment chouettes
  • La localisation des dégâts
  • Quatre niveaux de difficulté offrant un vrai défi
  • Les réglages depuis le dernier patch (1.07)
  • Une héroïne badass…

Les –

  • Moins mise en valeur que le Duke
  • IA totalement ridicule dans le comportement
  • Sauvegardes auto pas toujours bien placées
  • Certaines musiques ne collent pas vraiment
  • Les imprécisions des joycons malgré les réglages
  • Arsenal assez limité

Test rédigé par Vincent – Lageekroom

Une pensée sur “TEST : Ion Fury, une version Nintendo Switch toujours aussi nerveuse

  • 13 mai 2021 à 22 h 05 min
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    Enorme déception. Mauvaise Visée ,visibilité limitée des ennemis.Le lance Grenade vous renvoie votre Grenade une fois sur 2.On est en 2021.Des bugs ,des ennemis à 50 Cm le fusil a pompe ne les touchent pas.Au delà du premier niveau de difficulté on se fait tirer dans le dos.Vous avez raison Il faut jouer au plus bas niveau. Et les graphismes ne sont pas bons. Doom 64 d’il y a 25 ans est vraiment mieux.4 sur 20.

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