TEST : Kingdom Come: Deliverance II, vis ma vie au Moyen Âge (PS5)
Tout est parti d’une campagne Kickstarter ! Sorti en 2018 (il s’agit d’ailleurs d’un des tout premiers tests publiés sur le blog), Kingdom Come: Deliverance a rencontré un très gros succès (mérité) et s’est amélioré mise à jour après mise à jour. La proposition a plu aux amateurs de RPG réalistes, et les développeurs de Warhorse Studios ont mis les bouchées doubles depuis 7 ans pour nous livrer une suite clairement ambitieuse. Kingdom Come: Deliverance II est entre nos mains depuis quelques semaines, et il est temps de voir si l’aventure a été à la hauteur. C’est parti pour notre test de la version PS5 du jeu !
Kingdom Come: Deliverance II fait directement suite au premier épisode. On y retrouve Henry dans le Royaume de Bohême au début du XVe siècle, et rassurez-vous, il n’est pas indispensable d’avoir terminé le premier jeu pour tout comprendre. Quelques flashbacks sont en effet au rendez-vous, et la qualité d’écriture permet de nous immerger sans problème dans l’univers du jeu et son histoire, aux multiples ramifications. Les personnages sont nombreux, les enjeux et les rebondissements également, et l’ensemble est passionnant du début à la fin. Certes, le jeu aime casser son rythme pour offrir au joueur des moments de répit, avec des quêtes secondaires plus intimistes et qui s’éloignent des principales plus épiques et plus poussées en termes de mise en scène. Qu’on se lance dans l’aventure en ligne droite ou qu’on visite les moindres recoins de chaque région, on en a pour son argent. Et si le jeu s’avère plus « accessible » que le premier épisode, le réalisme qu’il propose demande tout de même une grosse dose d’investissement, et de patience.
Les premières heures mettent en place le récit, qui prend son temps. A titre d’exemple, nous avons mis plusieurs heures à retrouver notre chien Cabot (bien utile lors des combats) ou notre cheval, partant à gauche à droite pour explorer. On peut passer des dizaines et des dizaines d’heures à se balader, à presque ne rien faire, à profiter du vent dans les arbres et du gazouillis des oiseaux avant de mourir brutalement face à des bandits ou une meute de loups. Kingdom Come: Deliverance II est sans pitié, et le réalisme proposé par les développeurs se retrouve dans l’exploration, les combats, l’aspect survie, les dialogues avec les nombreux PNJ, et tout un tas d’activités ou d’interactions. Les exemples sont nombreux, et il faudrait littéralement une page entière sur wikipédia pour tout lister.
C’est assez fou, et même après des dizaines d’heures de jeu, on découvre encore de nouvelles choses. Quelques exemples : les PNJ ont une routine (à la Shenmue) et dorment, mangent en famille, partent au travail, si vous vous baladez de nuit et sans torche les gardes vous soupçonnent et se méfient de vous, il faut dormir et se nourrir, faire sécher les herbes qu’on ramasse, les choix dans les dialogues ont une importance sur le long terme, voler ne se fait pas sans conséquences, il faut faire attention à son hygiène, votre nourriture pourrit avec le temps… Vous l’avez compris, c’est assez fou, et le sentiment de liberté est incroyable ! Même l’alchimie est très détaillée, décomposée en plusieurs actions. Idem pour la forge, où vous pourrez, avec les bons matériaux, fabriquer vos armes.
Vis ma vie au Moyen Âge, c’est un peu ce que nous propose Kingdom Come: Deliverance II. Avec sa VF certes inégale mais globalement de bonne facture, son ambiance sonore et son excellente écriture (avec des dialogues qui font parfois preuve d’un humour très efficace), le jeu est ultra immersif. Ce qui frappe également, et c’était déjà le cas dans le premier jeu, c’est que les décors sont à l’échelle. Comprenez par là que les distances sont respectées, et qu’on a réellement l’impression de marcher et d’avancer d’un lieu à un autre. Vous apercevez un château au loin ? Il va falloir le rejoindre et parfois mettre du temps, au risque de galérer voire de tomber sur des ennemis. Nous avons parfois passé des heures entières à marcher, à visiter, à prendre des screens des décors, à observer les PNJ vaquer à leurs occupations.
Le jeu gagne en richesse heure après heure, au fur et à mesure de la découverte des environnements et de villes de plus en plus grandes. Mais il faut se rendre à l’évidence : on a une quête à suivre, et une fois quelques équipements ou améliorations récupérés, on retourne dans notre aventure principale, qui prendra au moins 50 heures de votre temps. Kingdom Come: Deliverance II reste un RPG, avec les menus qui vont avec, mais ces derniers sont faciles à appréhender. On y gère ses améliorations, son matos, sa nourriture, ses quêtes, ses armes (épées, arbalètes et même armes à feu)… Il y a de quoi faire, et le jeu propose d’enregistrer 3 configurations différentes pour votre personnage en fonction des situations. C’est bien pratique, notamment lorsqu’on doit rapidement enfiler une tenue nous faisant monter en charisme lors de certaines occasions.
Kingdom Come: Deliverance II propose une exploration accrocheuse, mais reste perfectible sur ses combats. Ces derniers sont assez rudes, meilleurs que dans le premier jeu, mais on galère quand même pas mal durant les premières heures (avec cette étrange sensations de bien appuyer sur le bouton alors que rien ne se passe à l’écran). L’endurance est limitée, et il faut bien penser à se protéger, à contrer, et à frapper son adversaire au bon endroit. Pas mal de paramètres sont donc à prendre en compte, et on peut même apprendre de nouvelles techniques (comme des combos) pour enchaîner les vilains qui s’en prennent à vous. La mort peut frapper à tout moment, clairement, et quand on tombe sur un lascar équipé d’une grosse armure, il vaudra mieux se barrer en courant.
L’infiltration est d’ailleurs tout à fait possible, surtout lors de certaines missions. Face à un adversaire, ça passe, mais face à plusieurs, c’est la galère, surtout à cause des soucis de lock. Dès qu’on commence à se faire entourer ou attaquer dans le dos, ça devient ultra chaud. Et comme le système de sauvegarde est aussi exigeant que dans le premier jeu, on transpire souvent de peur de mourir brutalement. On peut néanmoins le contourner, en quittant la partie (qui se sauvegarde automatiquement) et en la relançant depuis le menu principal. Une sorte de sauvegarde rapide, qui évite d’utiliser le fameux Schnaps du Sauveur (un système quand même bien relou).
On l’a dit et on le répète, Kingdom Come: Deliverance II est ultra immersif. Une immersion qui passe par tous les points évoqués précédemment (écriture, sound design, musiques, qualité des quêtes secondaires, routine des PNJ) mais également par les visuels du jeu ! Kingdom Come: Deliverance II est sublime, et même sur une PS5 « classique ». En mode performance, les 60 images par seconde ne bronchent pas, et les décors restent nets et détaillés. On a rarement vu des forêts aussi belles. La végétation, les étendues d’eau, les châteaux, les personnages, les animaux, les effets de lumière, les textures au sol, la gestion des contrastes la nuit, les vêtements et armures : tout est détaillé, réaliste, et beau tout simplement.
Le jeu est un régal pour les yeux, même si certains diront qu’il n’est pas spécialement impressionnant. En effet, point de pouvoirs magiques ou de décors exotiques à la Avowed : Kingdom Come: Deliverance II joue le réalisme, et c’est ça qui fonctionne à nos yeux. Mention spéciale à certaines musiques, qui mettent vraiment dans l’ambiance. Certes, tout n’est pas parfait, il y a du clipping, des bugs de collision ou des événements un peu « bizarres » (dialogues qui ne se déclenchent pas, PNJ qui se mettent à faire des mouvements étranges) qui demandent quelques patchs pour être corrigés, mais dans l’ensemble, les ambitions étaient hautes et son tenues. On est un net cran au-dessus du premier épisode, même si les mauvaises langues pourront dire que cette suite reprend la même formule avec simplement des graphismes améliorés.
Kingdom Come: Deliverance II est un véritable coup de cœur de notre côté. Si on adhère à la proposition et à l’aspect réaliste et parfois « rude » de l’ensemble (un peu comme pour S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl par exemple, dans un genre très différent), l’expérience est incroyablement immersive. L’envie d’explorer est permanente, le jeu est riche, bien écrit, se bonifie d’heure en heure, et certaines quêtes restent clairement en mémoire. Le jeu n’est pas parfait bien évidemment, et souffre de quelques lourdeurs en termes de rythme, de couacs techniques ou de combats perfectibles, mais son immersion est telle qu’il est impossible de poser la manette. Nous avons adoré l’aventure, et sommes pressés d’y retourner pour accomplir les quêtes restantes. L’année 2025 commence très fort !
Les +
- vis ma vie au Moyen Âge, avec une immersion incroyable
- le jeu est vraiment très beau et super fluide en mode performance
- tout est à l’échelle
- le réalisme global (on doit faire sa toilette, aiguiser ses armes, manger, dormir…)
- la mise en scène
- l’importance des choix (et de vos actions) et des relations avec les personnages secondaires
- une quête principale ultra accrocheuse
- des séquences dignes d’un film
- l’écriture générale, des dialogues aux quêtes secondaires
- l’humour fonctionne très bien
- un monde vivant, avec des PNJ nombreux ayant chacun une routine
- la montée en puissance de notre personnage
- la durée de vie
- la VF est globalement bonne…
Les –
- … à quelques personnages secondaires près
- quelques longueurs
- des combats encore perfectibles
- quelques couacs techniques
- le système de sauvegarde (qu’on peut heureusement contourner)
- des choix lors des dialogues qui ne s’affichent parfois pas
Lageekroom