TEST : Labyrinth of Galleria: The Moon Society, le retour du dungeon crawler ?
Le dungeon crawler est un genre bien particulier. Comme son nom l’indique, on arpente des donjons à la recherche de trésors tout en combattant des monstres. Outre la nécessité de posséder un bon sens de l’orientation, les niveaux étant labyrinthiques, être un bon stratège est également préférable, les combats étant de plus en plus difficiles. Des jeux très souvent de niche, tout comme notre titre du jour, développé par Nippon Ichi Software et édité par NIS America, que nous avons eu la chance de recevoir dans sa version PlayStation 5. Labyrinth of Galleria: The Moon Society est en effet disponible depuis le 17 février dernier sur les consoles de Sony mais également sur Nintendo Switch, et il temps de voir si l’aventure nous a réservé quelques surprises. C’est parti !
Très sympathique et racontée sous la forme d’un visual novel, l’histoire de Labyrinth of Galleria: The Moon Society met en scène Eureka de Soleil qui débarque, suite à une annonce, dans un manoir pour le moins mystérieux. « Invoqué par l’extraordinaire Madame Marta, vous n’êtes qu’un esprit errant en attente de votre prochain ordre. Avec l’aide d’Eureka, l’assistante de Madame Marta, et d’une armée de poupées dotées d’âme, plongez dans les profondeurs d’un mystérieux labyrinthe souterrain infesté de créatures enchantées, afin d’y percer ses mystères ! » Le pitch de l’éditeur donne clairement envie, mais il faut savoir que le titre demande un certain investissement. En plus d’être intégralement sous-titré en anglais (il est possible d’opter pour les voix japonaises), le niveau demandé étant assez élevé, le titre regorge de mécaniques de gameplay et pourrait bien en perdre plus d’un. Mais après quelques heures pour bien tout assimiler, nous avons pris beaucoup de plaisir à visiter le labyrinthe et à découvrir le fin mot de l’histoire.
Après une sorte de tutoriel permettant de découvrir les premières mécaniques de déplacement et de combat, ce sera à vous de créer votre équipe. Concrètement, il faudra vous-même former votre groupe en créant des « soldats poupées », et en choisissant leur classe, leur apparence et leurs attaques spéciales. Si vous aimez les chiffres, vous allez être servi, car entre les données liées à l’attaque, la défense ou encore la force, les nombreux équipements et les armes, il y a de quoi faire. Franchement, on s’y perd un peu, et il est difficile, durant les premières heures, de créer une équipe homogène. La stratégie est importante, car les combats vont rapidement devenir difficiles. Et lorsqu’on se perd dans un niveau et qu’on croise de nombreux monstres avec une vie qui descend dangereusement, le stress est bien présent. En cas de mort, on perdra tout le mana récolté, alors il vaudra mieux prendre la fuite et retourner au hub pour être moins pénalisé. Les personnages sont organisés en escouade et il sera possible au final de monter une équipe allant jusqu’à 40 combattants.
On arpente donc les différents niveaux, activant les premiers interrupteurs et tuant nos premiers monstres, en ouvrant quelques coffres au passage. La composition de l’équipe est très importante, et tout miser sur l’attaque sera synonyme de mort immédiate. Les possibilités sont nombreuses (attaque, soin, défense, fuite), mais on se perd souvent dans les différents couloirs, et on se rend compte que le jeu porte bien son nom. On meurt parfois bêtement en sautant dans le vide, tandis que le saut suivant nous fait découvrir un étage caché. On visite, on expérimente, et on fait le plein de stuff et de mana en vue du prochain boss susceptible de nous one shot. Le mana est très important et sert à acheter des Witch petition, qui sont en quelque sorte de nouvelles fonctionnalités. Par exemple, on pourra changer la difficulté du jeu, recevoir des bonus à la fin des combats, débloquer la possibilité de voir les ennemis ou encore se cacher. Des options capitales, qui permettront de faciliter un poil la découverte tout en réduisant la frustration. Vos personnages débloquent également des compétences (passer à travers les murs, être insensible à certains malus, trouver davantage de trésors), mais l’ensemble reste difficile. L’utilisation d’objets, par exemple, ne pourra se faire qu’après le déblocage de la bonne compétence.
Le titre propose même quelques originalités qui viennent corser le tout, et vos pantins pourront par exemple subir de lourds dégâts, qui casseront certaines de leurs parties (bras, jambe). Pire, ils peuvent se faire enlever et ce sera à vous de les retrouver dans les niveaux. Labyrinth of Galleria: The Moon Society est un titre qui met notre sens de l’orientation à rude épreuve, avec de nombreuses salles cachées et des interrupteurs bien planqués. Il nous est souvent arrivé d’être bloqués, et nous en avons profité pour retourner voir Madame Marta pour acquérir de nouvelles compétences. Le jeu nous oblige à avancer prudemment, à prendre notre temps, et demande donc, comme nous le disions précédemment, un certain investissement. Mais l’envie d’y retourner est présente, à la recherche d’un loot intéressant pour ensuite modifier et améliorer son équipe. L’histoire vaut quoi qu’il en soit le détour, et l’ensemble s’est avéré très convenable visuellement. C’est joli et coloré, et le chara design est clairement réussi (les ennemis sont variés et détaillés), avec des personnages rapidement attachants. Néanmoins, il faut avouer que les niveaux dans les labyrinthes sont plus basiques, avec des couloirs qui se répètent et des textures pas folichonnes qui n’aident pas à se repérer.
Labyrinth of Galleria: The Moon Society est un bon dungeon crawler, mais le titre développé par Nippon Ichi Software, aussi attachant et complet soit-il, demande un investissement particulier. Déjà, si vous ne parlez pas l’anglais, c’est mort. Ensuite, si votre sens de l’orientation laisse à désirer, vous allez tourner en rond des heures et des heures. Et enfin, il faut aimer les menus et les statistiques. Mais si l’on passe outre les défauts du jeu et une certaine répétitivité inhérente au genre, le titre vaut le coup d’œil, avec ses mécaniques nombreuses durant les combats, les améliorations à débloquer, son teambuilding chronophage et sa direction artistique de qualité. Les amateurs de dungeon crawler seront ravis, tandis que les autres passeront leur chemin, avec un titre exigeant qui ne leur fera pas forcément aimer le genre.
Les +
- direction artistique réussie
- les voix japonaises
- des mécaniques de gameplay nombreuses et addictives, tout au long du jeu
- la créations des poupées
- l’envie de fouiner, de looter, et d’améliorer son équipe
- l’histoire accrocheuse
- le chara design
- la fin
Les –
- sous-titré en anglais uniquement (un bon niveau est requis)
- des débuts difficiles, avec beaucoup de choses à assimiler
- la répétitivité inhérente au genre
- ça manque parfois d’indications
- des menus trop chargés
Lageekroom