TEST : Maneater, que vaut la version Nintendo Switch ?
Après quelques retards successifs, l’action-RPG Maneater débarque enfin sur Nintendo Switch ! Nous attendions avec impatience le portage du jeu de Tripwire Interactive, l’aventure sur PS4 s’étant avérée concluante, et surtout défoulante (notre test complet est disponible ci-dessous après l’avis sur la version Switch). Votre requin a-t-il toujours autant de mordant sur la console de Nintendo ? C’est ce que nous allons voir !
Nous en avons parfaitement conscience : la Nintendo Switch en a largement moins sous la pédale que les autres consoles de salon. Cela n’empêche pas la console hybride de proposer de magnifiques jeux, comme Luigi’s Mansion 3 ou encore Breath of the Wild. Hors jeux made in Nintendo, on trouve également quelques portages très réussis (Dragon Ball FighterZ, Darksiders 2, Metro Redux ou encore WRC 9 plus récemment), mais d’autres clairement en deçà, qui nous balancent en pleine poire les limitations techniques de la machine. A chaque nouveau titre en provenance de la PS4 ou de la Xbox One, on se demande donc quel plat va nous être servi. Même si on se doute que le rendu général sera moins réussi, 2 critères sont importants à nos yeux : la fluidité, et le gameplay. Et dans le cas de Maneater, le résultat est clairement positif. Certes, les textures sont un cran en dessous et nettement moins détaillées (notamment en ce qui concerne les décors terrestres), les environnements sous l’eau sont plus vides et moins riches en effets de particule ou de lumière, mais le tout est satisfaisant et surtout globalement fluide. Nous avions terminé le jeu sur PS4 et avons rapidement retrouvé nos sensations, prenant en main un bébé requin qui ne demande qu’à évoluer pour venger la mort de sa mère. La progression est toujours aussi efficace, on découvre les différentes zones, les objectifs et les enjeux, et on s’amuse surtout à bouffer les baigneurs ! Toujours aussi jouissive, la traque des humains venus se tremper les fesses donne lieu à des démembrements et des noyades qui défoulent.
Certes, le jeu est toujours aussi répétitif et le côté RPG reste en retrait, mais Maneater est un jeu efficace qui procure de chouettes sensations. Visuellement, c’est donc un cran en dessous de la version PS4, et encore plus de la version PS5 (l’upgrade vers cette console est gratuit) qui gagnait en résolution et en fluidité. Mais ce n’est pas grave, tant que la lisibilité est bonne (l’aliasing n’est pas gênant), et ce même en mode nomade malgré des sous-titres, textes et menus vraiment riquiquis. Il y a bien quelques ralentissements, mais rien qui n’entache le plaisir de jeu, et ce dernier répond une nouvelle fois présent. Pour découvrir toutes les qualités, mais également les défauts du jeu, notre test complet de la version PS4 est disponible ci-dessous. On retrouve donc sur Switch de chouettes animations, une évolution accrocheuse du requin, ce côté défoulant annoncé précédemment, et des zones variées et agréables à parcourir. Du côté des défauts, on retrouvera cette satanée caméra qui part parfois en sucette, des combats de boss bordéliques et un scénario finalement anecdotique. Côté gameplay, la Switch s’en sort bien et les joycons ne posent pas de soucis particulier.
Cette version Nintendo Switch de Maneater s’en sort donc plutôt bien, s’avère fluide (à quelques ralentissements près) et parfaitement jouable. Les graphismes sont globalement moins beaux, notamment en termes de textures et de distance d’affichage (et les couleurs sont plus ternes), mais l’ensemble est de bonne facture. En mode nomade, c’est toujours aussi fun, et bouffer des baigneurs à la pelle en enchaînant les missions (malgré la répétitivité) fait bien plaisir. Un portage réussi pour la console de Nintendo donc, même s’il est évident que les versions sur consoles de salon restent visuellement bien au dessus.
TEST COMPLET DE MANEATER SUR PS4
Après un bref tutoriel, Maneater nous met dans le bain et nous présente son histoire et surtout notre ennemi. Le très américain « Scaly Pete » est un chasseur de requins et se vante de ses exploits face à la caméra dans ce qui ressemble à une émission de téléréalité le mettant en scène. Le lascar est donc tout fier de présenter sa nouvelle proie (un requin donc) qu’il s’empresse d’éventrer, avant de découvrir la présence d’un bébé, qui sera mutilé et balancé à la flotte. Et ce bébé, c’est vous, un requin-bouledogue qui va donc découvrir les fonds marins et leurs dangers de façon plutôt brutale. Le jeu se prend rapidement en main et on découvre donc les possibilités qui nous sont offertes. Esquive, coup de queue, accélération ou autres compétences ne demanderont qu’à évoluer, votre requin gagnant en expérience afin de grandir et de devenir adulte, le stade ultime étant celui de Mega. Mais dans un premier temps, le jeu est assez corsé et les dangers sont partout. Il faudra parfois fuir, notamment ces saletés de crocodiles qui ne feront de vous qu’une bouchée. Le bayou, première zone de votre aventure, est loin d’être amicale. Pour gagner des points d’expérience et les améliorations qui vont avec, il faudra avant tout manger tout ce qui présente à vous. On commencera par des petits poissons avant d’évoluer et de s’attaquer à des proies plus imposantes. Le système d’évolution est vraiment bien foutu, et on prend plaisir à voir son requin grandir. Pour se nourrir, on utilisera la gâchette droite, servant à agripper un ennemi, que l’on pourra secouer ou dévorer en pressant plus fois le bouton. Jouissif !
Différentes missions seront obligatoires afin de débloquer les différentes zones ouvertes du jeu. Celles-ci sont vraiment différentes, et les eaux peu profondes du bayou trancheront avec l’immensité de certains autres lieux. La diversité est donc de la partie, et on prend plaisir à progresser pour découvrir de nouveaux endroits. Chaque zone contient une grotte dans laquelle vous aurez la possibilité d’améliorer votre requin et de booster ses compétences, pour le rendre plus résistant ou encore plus rapide. Certaines améliorations donneront même accès à des pouvoirs spéciaux et des compétences, histoire de booster ses attaques ou encore de renforcer sa peau ou ses dents. C’est vraiment cool, et le sentiment de puissance est bien présent. On kiffera par exemple se rendre dans une zone déjà traversée, en étant plus puissant, pour faire la misère à ces ennemis qui vous en faisaient baver auparavant. Malheureusement, il faut avouer que les missions sont très répétitives. Il est dommage que les développeurs se soient contentés de « va manger ci, va manger ça » en boucle, et n’aient pas pris davantage de risques dans la narration. Les quelques cinématiques restent sympathiques, mais nous avons plus l’impression de jouer à un jeu d’action qu’à un véritable RPG. Bien que de nombreuses missions soient optionnelles, il faudra en accomplir certaines obligatoirement pour progresser. Il nous est par exemple arriver d’avoir à « manger 10 phoques » 3 fois de suite. Mais l’envie de progresser, malgré ces baisses d’intérêt et d’intensité, est au rendez-vous, le jeu étant vraiment défoulant. On se balade, on découvre de nouveaux environnements, et on croque tout ce qui bouge en se méfiant toujours des chasseurs en jet-ski, des personnages spéciaux voulant votre peau (il y en a 10 à tuer dans le jeu) ou encore d’autres requin redoutables (et bien plus encore, mais à vous de le découvrir). Le plus fun restant de nager au milieu des baigneurs à la plage pour les faire flipper, et d’en attraper un par la jambe pour l’entraîner au fond de l’eau et le noyer. Nous, des psychopathes ? Mais non voyons, ce n’est qu’un jeu.
On trouve toujours quelque chose à faire dans le jeu, et en plus d’un bestiaire vraiment varié à découvrir et à déguster, Maneater propose tout un tas de zones cachés et d’objets à collectionner et à dénicher (plaques d’immatriculations, coffres remplis de ressources, cibles spéciales à dévorer). Terminer une zone à 100 % et tuer chaque prédateur ultime parviennent à accrocher le joueur et à lui donner envie de continuer malgré la répétitivité. Concernant la durée de vie, nous avons mis très exactement 8h09 minutes pour terminer le jeu en ligne droite (avec 60% du contenu découvert), et environ 14h pour le 100%. Une durée de vie qui semble courte pour un « RPG », mais il faut prendre en compte que le jeu est vendu une quarantaine d’euros. Du coup, on va dire que ça passe. Le jeu n’est globalement pas bien difficile, mis à part durant vos premières minutes de découverte. Les parties de chasse face aux bateaux armés vous demanderont de bien maîtriser l’esquive, mais il suffira souvent de plonger plus en profondeur pour les faire partir, l’IA n’étant pas leur point fort. Les combats sont quant à eux assez nerveux, et il faudra avoir le bon timing pour éviter les attaques et choper son adversaire pour le secouer (avec le stick droit). Attention, la caméra est parfois pénible. Le système de lock est loin d’être optimal, et il nous est souvent arrivé de croquer dans le vent. Il faudra jouer du stick, ce qui ne sera pas toujours pratique. On notera enfin qu’il sera possible de sauter hors de l’eau pour dévorer de pauvres humains faisant une partie de bronzette. Se mouvoir sera plus difficile et il faudra surveiller son niveau d’oxygène ! Mais une nouvelle fois, c’est souvent bien gore et vraiment jouissif !
Après plusieurs heures de jeu et d’évolution, on peut dire que notre requin a vraiment de la gueule et qu’il en impose, notamment visuellement. Maneater s’avère assez joli et les fonds marins sont vraiment chouettes à découvrir et plutôt diversifiés. Le jeu propose un cycle jour/nuit qui propose de beaux reflets et effets de lumière. L’animation de votre requin et du bestiaire est excellente, et on entendrait presque la musiques des Dents de la Mer lorsque l’on nage à la recherche d’un humain à bouffer. Malgré quelques petits bugs de collision et quelques gros ralentissements, le résultat s’avère vraiment convaincant et étonnamment propre. Niveau sonore, c’est également du tout bon et un narrateur s’occupera même de nous donner plein d’indications sur les lieux ou encore la faune et la flore. Il sera également possible de découvrir de nombreux point d’intérêt, sous et hors de l’eau, sensibilisant bien souvent sur l’écologie et la pollution. Bien que le jeu soit un bon défouloir demandant à votre requin de manger tout ce qui bouge, la réalité est tout autre, et certaines critiques sur l’être humain et son comportement face à la nature sont intégrées de manière intelligente. Le jeu ne se veut bien entendu pas du tout réaliste, mais parvient à nous toucher avec certains thèmes forts.
Malgré ses défauts et son manque d’ambition, Maneater est une bonne surprise. Le jeu est plutôt joli et s’avère vraiment fun et jouissif, notamment lorsque l’on fait correctement évoluer son requin. Les différentes zones sont toutes différentes et de plus en plus vastes, et les découvrir est un réel plaisir. Nous avons pris notre pied à dévorer tout ce qui bouge, à faire peur aux humains qui font trempette et à chercher tous les objets cachés pour atteindre les 100%. Malheureusement, le tout est très répétitif, et la plupart des missions principales ressemblent à des missions secondaires. On mange, on mange, et on mange… Bien que le scénario soit anecdotique, cette histoire de vengeance est parvenue à nous accrocher, et le jeu est également généreux en fan service et en références aux cinéma. Maneater est un jeu vraiment cool et sympa, mais il manque malgré tout d’ambition pour mériter pleinement le titre de « RPG ». En l’état, c’est davantage un jeu d’action, fun et facile à prendre en main.
Lageekroom