TEST : No Straight Roads, un bon gros riff dans ta face ?
Quand un jeu ayant pour thème la musique est annoncé, nous gardons toujours un œil sur le projet. Et lorsqu’il ne s’agit pas d’un « simple » jeu de rythme mais bel et bien d’un jeu d’action, la hype est encore plus grande. On citera par exemple l’excellent Brütal Legend de Double Fine sorti en 2009, qui mettait en avant le métal et un personnage doublé par l’excellent Jack Black ! Dans No Straight Roads, c’est une nouvelle fois le rock qui est à l’honneur, mais c’est un duo de personnages que l’on va pouvoir incarner. Faites chauffer les guitares, car il est temps de partir à l’aventure avec Zuke et Mayday !
Réalisé par le studio Metronomik en Malaisie (avec Wan Hazmer, lead game designer de Final Fantasy XV, et Daim Dziauddin, concept artist sur Street Fighter V dans l’équipe), No Straight Roads est un jeu qui donne la pêche ! L’histoire se déroule dans la ville futuriste de Vinyl City, dans laquelle le gouvernement interdit tout genre musical autre que l’électro. Amis rockeurs, vous êtes priés de ranger vos guitares au placard, sous peine d’être condamnés ! Mais Zuke et Mayday ne l’entendent pas de cette oreille et comptent bien faire péter les riffs et fracasser ce gouvernement qui oppresse la population. Cette révolution musicale passera par différents niveaux mélangeant beat them all et jeu de rythme et des combats de boss clairement originaux. Forcément, la bande-son du jeu a fait l’objet d’une attention toute particulière, avec des pistes pêchues mélangeant rock et électro, qui évoluent au fil des combats.
Jouable seul ou en coopération, No Straight Roads ne manque pas d’action, mais les différents niveaux s’avèrent vite répétitifs et ne sont qu’une succession de zones avec de plus en plus d’ennemis à détruire. Heureusement, les combats de boss relèvent clairement le niveau et s’avèrent plus qu’originaux, aussi bien dans le design des grands méchants que dans leurs différents univers. Leurs attaques se calent sur le rythme de la musique, donnant une orientation jeu de rythme au titre. Le mélange fonctionne bien et permettra d’anticiper certaines attaques, même si les affrontements sont parfois brouillons. En solo, on pourra alterner entre les 2 personnages, chacun ayant ses propres attaques, au corps à corps comme à distance, avec la possibilité de réaliser des contres avec le parfait timing ou encore des esquives. Zuke, le batteur, frappe moins fort avec ses baguettes mais s’avère plus rapide dans ses combos, tandis que Mayday possède davantage de puissance avec sa guitare. En progressant dans le jeu et en gagnant des fans (plus la note en fin de niveau est élevée, plus votre fanbase grandit), il sera possible de débloquer des améliorations et de nouvelles attaques (lancer sa guitare, se soigner) aussi bien en solo qu’en coopération. Voir nos 2 héros se mettre dos à dos pour balancer la purée avec leurs guitares a quelque chose de jouissif ! On pourra également ramasser des stickers à coller sur les guitares pour booster l’attaque, la vitesse ou encore la défense, le tout se passant directement dans votre QG. Vos personnages évoluent donc au fur et à mesure de votre progression, et la découverte de nouveaux boss est toujours un grand moment. Ces derniers possèdent leur histoire et ont leur propre background, les univers étant parfois marquants. L’affrontement contre la petite pianiste prodige Yinu monte en puissance étape après étape et réserve de beaux moments de mise en scène et d’émotion. Ces séquences sont les plus intéressantes du jeu, loin devant les balades dans la ville et les niveaux plus « classiques » un peu trop répétitifs.
Le jeu est intégralement en français mais il faut avouer que le doublage est très inégal, et que certains personnages s’en sortent mieux que d’autres. Idem pour la synchronisation labiale, parfois nickel mais parfois à côté de la plaque et en gros décalage. Du côté de la direction artistique par contre, c’est une belle réussite, même si le chara-design des héros et des différents PNJ pourra diviser. Les décors sont en tout cas très jolis et colorés, et chaque quartier a son propre style. Les animations ne sont pas en reste, et on remarquera également de beaux effets graphiques cachant les textures un ton en dessous. Les attaques spéciales et les finish sur les boss claquent quand même méchamment et permettent aux combats de se terminer en apothéose. Du côté de la durée de vie, nous avons mis 7h pour terminer le jeu une première fois, sachant que certains combats sont un peu plus corsés que d’autres. L’intérêt du jeu reste néanmoins de faire le meilleur score possible dans chaque niveau et de débloquer un maximum d’améliorations. De ce côté là, on peut dire que la rejouabilité est plutôt bonne, surtout si l’on veut dénicher toutes les cellules d’énergie et rétablir le courant dans tous les quartiers de la ville.
Si le fait de se balader librement et les niveaux au level design générique montrent vite certaines limites, la direction artistique de No Straight Road et ses combats de boss rattrapent le tout et laissent une bonne impression. L’univers proposé par les développeurs est accrocheur, tout comme notre duo de héros et les PNJ qui les entourent. Plein d’énergie, le jeu réserve des combats contre des boss au background intéressant, tout en proposant une mise en scène excellente et une action calée sur le rythme de la musique. L’originalité est donc au rendez-vous, et malgré une certaine répétitivité et un doublage français très inégal, la fraîcheur de l’ensemble fait plaisir à voir, l’immersion étant renforcée par la bande-son ! Tout n’est pas parfait, mais No Straight Roads laisse de bonnes sensations, et l’envie d’y revenir le temps d’un ou deux niveaux est bien là !
Les +
- univers travaillé et accrocheur
- bande-son et direction artistique de qualité
- l’action « rythmée » par la musique
- le duo de héros qui fonctionne bien
- les combats de boss, excellents
- l’histoire qui se laisse suivre
- les différentes améliorations à débloquer
- intégralement en français…
Les –
- … malgré un doublage français inégal
- synchro labiale souvent en décalage
- les niveaux plus « classiques » vite répétitifs
- un peu court en ligne droite si on ne recherche pas le scoring
- certains combats sont un peu brouillons
- des imprécisions pénibles dans les sauts
Lageekroom