TEST : Nobody Wants to Die, entre Observer et Blade Runner, on a mené l’enquête sur PS5
Mine de rien, les studios polonais sont de plus en plus présents sur le devant de la scène, à commencer bien évidemment par CD Projekt mais également la Bloober Team, dont le futur remake de Silent Hill 2 inquiète autant qu’il passionne les foules. Mais aujourd’hui, c’est d’un nouveau studio dont nous allons vous parler : Critical Hit Games, fondé en 2020, nous présente en effet son tout premier jeu, Nobody Wants to Die. Un titre qui a pas mal fait parler de lui ces derniers temps, grâce à ses visuels mais surtout son ambiance, rappelant Bioshock, Fallout, Observer ou encore Blade Runner. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu sur PlayStation 5 grâce à son éditeur Plaion, et il est temps de vous livrer notre avis. C’est parti !
Avant toute chose, il est bon de replacer le contexte. Nobody Wants to Die n’est pas un AAA et est vendu aux alentours de 25 euros, un prix particulièrement doux qui prend en compte la durée de vie du jeu, qui s’approche des 5 heures pour un premier run. Sachant que le jeu propose des choix dans les dialogues, débloquant de nouvelles possibilités et au final de nouvelles fins, on en a pour son argent (comptez moins de 4h pour le run suivant) ! Deuxième chose à préciser également : Nobody Wants to Die est un jeu purement narratif, et sa proposition ne plaira pas à tout le monde. On alterne entre des séquences contemplatives, des phases d’enquête et de déduction via les indices récoltés, mais le tout est très linéaire et ne laisse quasi aucune marge de manœuvre au joueur. Chaque action se fait dans l’ordre voulu par les développeurs, et on suit l’aventure telle qu’elle a été pensée. Sachant cela, nous allons pouvoir vous parler du jeu plus en détail.
Nobody Wants to Die se déroule en 2329, dans un New-York dystopique à l’ambiance particulièrement travaillée, entre le polar noir et les néons éblouissants de Cyberpunk. Dans cette société, il est désormais possible de transférer sa conscience dans un nouveau corps, si on en a les moyens bien sûr. Une sorte de quête d’immortalité, qui n’est pas sans conséquences mentales (le thème de l’identité est très présent), et notre héros, James Karra, en est déjà à son quatrième corps. Des médicaments lui permettent de tenir le cap, mais on ne sait parfois pas sur quel pied danser, entre réminiscences du passé, hallucinations et réalité. C’est perturbant, mais cela ne nous empêche pas d’avancer dans l’enquête, qui démarre par la découverte d’une scène de crime. En compagnie de notre collègue Sara, avec laquelle on communique via une oreillette, on découvre les premières mécaniques de gameplay. En plus de la lampe à UV ou de notre appareil à rayons X (utilisables via la gâchette, pour analyser des traces de sang ou les trajectoires des balles), James dispose d’un outil lui permettant de remonter le temps et de « reconstruire » les événements. On peut donc se balader dans le temps jusqu’à des instants bien précis, le tout étant visuellement très classe, pour choper de nouveaux indices et comprendre ce qui s’est passé.
Ces séquences sont vraiment intéressantes et nous permettent d’en apprendre plus sur le scénario et les différents personnages, le récit bénéficiant d’une bonne écriture. On s’y perd parfois, mais les séquences de déduction, avec les différents indices (on doit les associer, le tout étant une nouvelle fois scripté) permettent de se rafraîchir la mémoire. Globalement, le rythme du jeu est lent, et ces phases d’enquête sont entrecoupées de moments plus contemplatifs, durant lesquels notre personnage boit et fume en « admirant » la ville. La direction artistique est excellente et ces panoramas sont très vivants. Le défilé de véhicules impressionne, et on aperçoit des humains grouillant au loin, le tout bien souvent sous une pluie battante. Tous les codes du polar noir sont là, de la narration (souvent en voix-off) aux personnages, politiciens, membres de la pègre ou femme fatale. C’est ultra classe et top en termes d’immersion, avec des acteurs qui jouent bien (le jeu est en anglais sous-titré en français), et une soundtrack composée par Mikolai Stroinski (The Witcher 3, Diablo Immortal, League of Legends, Age of Empires 4). Cette dernière est parfaitement dans le ton mais un poil trop présente à nos yeux (ou plutôt à nos oreilles), et nous avons légèrement baissé le son des musiques dans les options pour une meilleure homogénéité.
Vous l’avez compris, Nobody Wants to Die fait très fort en termes d’écriture, d’ambiance mais également de visuels. Malgré des textures qui peinent parfois à s’afficher et quelques effets de grain un peu gênants (même en les désactivant), le jeu est vraiment superbe. Nous l’avons parcouru en mode « graphismes », les 30 images par seconde étant parfaitement stables. En mode « performance », les 60 images par seconde peinent à se maintenir, rendant l’expérience moins bonne. Ne vous fiez pas à nos screens maison, car ils ne rendent pas honneur au jeu : Nobody Wants to Die offre de très belles textures et des effets de lumière de toute beauté. L’Unreal Engine 5 permet de proposer des intérieurs immersifs, poisseux voire anxiogènes, et des panoramas extérieurs qui impressionnent (on pense notamment aux bidonvilles, dans lesquels la statue de la liberté a littéralement perdu la tête). Encore une fois, il est bon de préciser que le jeu n’est vendu que 25 euros !
En se lançant dans Nobody Wants to Die, il faut avoir conscience de ce que le jeu a à offrir : une enquête narrative linéaire, au rythme lent et au gameplay répétitif, qui prend le joueur par la main du début à la fin. Même si on dispose de choix tout au long du jeu (qui peuvent influer sur la toute fin), le récit se vit comme il a été pensé et écrit par les développeurs. En ayant ça en tête, on peut désormais savourer les qualités du jeu, de ses visuels à son ambiance sonore en passant par ses références cinématographiques et vidéoludiques. Véritable polar noir abordant des thèmes forts, Nobody Wants to Die propose un univers travaillé et excellent et une enquête aux rebondissements accrocheurs. Pour 25 euros, les amateurs du genre en auront pour leur argent.
Les +
- l’ambiance polar, excellente
- très belle direction artistique
- des moments contemplatifs très immersifs
- l’enquête, bien écrite
- remonter le temps pour reconstruire la scène, c’est vraiment stylé
- l’Unreal Engine 5 fait plaisir à voir
- de très beaux effets de lumière
- des thèmes intéressants sont abordés
- vendu 25 euros
- plusieurs fins possibles…
Les –
- … mais le jeu reste ultra linéaire, qu’on parle des phases d’enquête ou de déduction
- un gameplay vite répétitif
- on est pris par la main du début à la fin
- quelques petits couacs visuels (notamment les textures qui peinent à s’afficher)
- la musique un peu forte
Lageekroom