TEST : Pathfinder : Kingmaker, un bon RPG « à l’ancienne » ?
Après une sortie sur PC en 2018, Pathfinder : Kingmaker arrive enfin sur nos consoles dans une Definitive Edition incluant tous ses DLC. Le jeu de Owlcat Games (édité par Deep Silver), qui avait fait ses débuts via Kickstarter, débarque donc avec la blinde de contenu et c’est sur PlayStation 4 que nous nous sommes lancés dans l’aventure, nous rappelant de bons souvenirs passés sur PC dans les années 90/2000. Mais que donne ce portage sur nos consoles ?
Avec Pathfinder : Kingmaker, on est dans du RPG pur et dur à l’ancienne, nous rappelant nos nombreuses heures passées sur Baldur’s Gate ou encore Neverwinter Nights. Cette édition définitive propose un contenu assez énorme, proposant le jeu de base ainsi que son contenu additionnel, le tout étant adapté du jeu de rôle papier. La création du personnage est un passage obligatoire dans un jeu du genre, et vous devrez choisir entre plusieurs héros (guerrier, paladin, rôdeuse, ensorceleur ou prêtresse) et différents traits de caractère dans un menu de personnalisation plutôt complet. Il sera également possible de choisir un personnage prédéfini pour les plus pressés prêts à en découdre. Pathfinder : Kingmaker est un jeu bavard, très bavard même, et les nombreux textes sont heureusement traduits en français, avec un glossaire permettant d’avoir des explications sur certains mots clés (lieux, bestiaire, personnages). S’immerger dans cet univers pourra prendre un certain temps, surtout pour les joueurs le découvrant pour la première fois, mais le tout est bien pensé pour immerger à fond le joueur, malgré une certaine complexité globale. L’histoire peut enfin commencer avec quelques brigands à tataner, avant que les choses ne partent en sucette. Le tout s’avère bien écrit et souvent passionnant à suivre, et le joueur devra également faire des choix durant son aventure, modifiant la suite de l’histoire et l’évolution de son personnage, donnant une réelle sensation d’implication. On peut également dire que la rejouabilité est excellente.
Les combat du jeu laissent le choix entre le temps réel et le tour par tour. Si le temps réel porte bien son nom et vous permettra de tuer tout ce qui bouge avec votre personnage et vos alliés, le tour par tour vous demandera de préparer vos actions en avance, voire même de les répéter ensuite pour éviter de se retaper de longues minutes dans les menus. Le tour par tour reste la formule la plus stratégique, permettant de bien prendre le temps d’évaluer les situations avant d’attaquer, notamment face à de nombreux adversaire. Il est d’ailleurs conseillé de se concentrer dans un premier temps sur les quêtes principales des premières zones, l’exploration étant totale et impliquant la possibilité de mourir bêtement face à un ennemi trop puissant. Le jeu est très complexe et riche et sera difficile à prendre en main si le genre ne vous est pas familier, tous les éléments du jeu de rôle étant présents. Combats, exploration, menus ultra riches, évolution et gestion des personnages et de leur équipement, résultats basés sur un jet de dé virtuel : tout rappelle à chaque instant que le jeu est une adaptation d’un jeu de rôle papier. Cette complexité n’est d’ailleurs pas aidée par le gameplay à la manette, et ce genre de jeu clairement pensé pour être joué avec le combo clavier/souris souffre un peu de son passage sur console.
Les voyages sont donc nombreux, et il faudra veiller à monter son campement pour que vous et vos compagnons se reposent. Ces éléments de gestion s’intègrent parfaitement bien à l’aventure, et chaque héros pourra effectuer des tâches, comme chasser ou cuisiner. Autre élément de gestion important : il va falloir assumer son rôle de baron et gérer votre forteresse mais également les territoires alentours, en veillant à bien vous entourer (conseillers divers, ministre de la magie) tout en construisant des bâtiments et moyens de défense. Un jeu dans le jeu donc, plutôt fourni mais une nouvelle fois pas toujours simple à appréhender. La durée de vie en ressort quoi qu’il en soit grandie, cette édition étant accompagnée de tous les DLC, à savoir Pathfinder: Kingmaker – The Wildcards, Varnhold’s Lot, Beneath The Stolen Lands, Bloody Mess, Arcane Unleashed et Royal Ascension, qui ajoutent des missions inédites, divers bonus (bande sonore, artbook numérique) ou encore des sorts. Autrement dit, vous en aurez pour votre argent ! Malgré les différentes mises à jour, le jeu conserve une partie des bugs de l’époque et la fluidité n’est pas toujours au rendez-vous. La direction artistique reste malgré tout excellente et l’univers est très riche et varié, que l’on parle des environnements, des personnages ou du bestiaire. Pathfinder : Kingmaker est un jeu complexe qui vous demandera un sacré investissement pour en profiter pleinement. L’univers médiéval fantastique du jeu est représenté de différentes façons, et l’on passe de séquences en vue de dessus à des passages mettant en scène des illustrations ou un système de jeu de cartes. Dans tous les cas, c’est homogène et très réussi.
Attention, Pathfinder : Kingmaker est un jeu complexe à ne pas mettre entre toutes les mains, et l’investissement demandé est important. Les textes sont très nombreux, le jeu mélange stratégie, gestion et combats, et le scénario s’enrichit d’heure en heure en proposant de nombreux choix, nous rappelant nos bouquins de jeunesse intitulés « Un livre dont vous êtes le héros ». Long et varié, le jeu propose une excellente rejouabilité et une écriture toujours juste qui renforce encore plus l’immersion, le tout porté par une belle direction artistique qui sait prendre certains risques. Du côté des bémols, on citera les dialogues qui tirent parfois en longueur mais surtout le gameplay, clairement pas adapté à la manette malgré les efforts. Naviguer dans les très nombreux menus est souvent pénible, le tout étant accompagné de micro-freezes. Le jeu souffre également de quelques baisses de rythme. Si vous aimez le genre en revanche, vous ne risquez pas de vous ennuyer !
Les +
- scénario riche, personnages nombreux et bien écrits
- nombreux choix dans les dialogues
- direction artistique réussie
- les musiques
- personnalisation des personnages
- gestion, stratégie, combats en temps réel ou au tour par tour
- durée de vie excellente, tout comme la rejouabilité
Les –
- quelques couacs techniques (bugs, fluidité…)
- interface compliquée à gérer à la manette
- des baisses de rythme
- demande un gros investissement pour s’immerger totalement
Lageekroom