TEST : Returnal, la beauté fatale de la PlayStation 5
S’il y a bien un jeu qui fait parler de lui en ce moment, c’est Returnal. Le jeu de Housemarque est disponible depuis fin avril et donne des sueurs froides à la communauté. Relançant le débat sur la difficulté dans les jeux vidéo, que l’on retrouve dès qu’un jeu propose un challenge ultra relevé, ce rogue-lite de science-fiction était très attendu de notre côté. Pour son ambiance tout d’abord, mais également pour son gameplay nerveux et bien entendu cette fameuse difficulté. Avons-nous été convaincus ? C’est ce que nous allons voir.
Sony nous avait prévenus dans leur dernier communiqué de presse : Returnal réserve un challenge de taille. Et bien nous en avons eu pour notre argent. Terminer chacun des 6 biomes vous demandera un sacré investissement, le jeu étant souvent sans pitié. Mais revenons tout d’abord sur le concept même du jeu. Dans Returnal, le joueur incarne Selene, une voyageuse de l’espace dont le vaisseau s’écrase sur la mystérieuse planète Atropos. Notre héroïne a à peine le temps de se remettre de ses émotions qu’elle découvre avec horreur son propre cadavre. Elle est en effet coincée dans une boucle temporelle, et à chaque mort, c’est retour à la case départ, façon Tom Cruise dans Edge of Tomorrow ! Il faudra donc explorer, découvrir la faune et la flore, et bien entendu s’équiper en améliorations et armes pour espérer survivre. Oui, on nous avait prévenu : la mort fait partie de l’aventure Returnal. En cas de décès, on reprend donc le jeu depuis le début, en perdant ses armes, ses ressources, mais en conservant malgré tout quelques améliorations permanentes. La plupart servent à progresser dans les niveaux pour atteindre de nouvelles zones, à la manière d’un Metroid. Cerise sur le gâteau, à chaque fois que l’on recommence un run, les niveaux et la position des ennemis changent… N’espérez donc pas mémoriser l’emplacement d’un boss ou d’une arme puissante : tout recommence et la surprise est totale ! Chaque run est donc une sorte de prologue au run suivant. On apprend de ses erreurs, on gagne du skill, on s’adapte aux mécaniques de gameplay (sauts, dashs, un peu de corps à corps), on comprend à quoi servent les différentes ressources et améliorations, les points de téléportations ou encore d’accroche… le but étant de fouiller les zones de fond en comble pour grapiller un max de vie et de puissance, et de se créer le build parfait pour aller botter les miches d’un boss sans pitié. Il faudra néanmoins ne pas ramasser tout et n’importe quoi, certains artefacts ou certains parasites étant affublés d’un malus. En gros, vous bénéficierez d’une amélioration, mais il y aura une contrepartie qui pourra par exemple diminuer votre vie, altérer votre map et la rendre moins lisible, ou encore entraîner des dégâts lors des chutes. Quoi qu’il en soit, si le boss vous dégomme la tronche, c’est une nouvelle fois retour à la case départ…
Oui, le jeu est parfois frustrant. Se faire poutrer après un run de 2h par un boss aux paterns surprenants a de quoi blaser. On pose la manette, on part prendre l’air, et on y retourne, car le jeu a un goût de reviens-y et accomplir sa mission est ultra gratifiant. Il faut tout de même préciser que le jeu demande de l’investissement, et Returnal n’est pas le genre de titre que l’on lance pépouze entre midi et 2 avant de retourner bosser. Inutile de vous dire qu’il est fortement déconseillé de rusher vos runs, un réflexe normal quand on vient de s’investir à fond pendant 2 heures pour mourir lamentablement… Mais qui dit rush dit équipement limité, et donc combat de boss quasi impossible. Il faut prendre le temps, fouiller, découvrir les nombreuses zones et coffres cachés (la map est hyper bien fichue et très claire), flinguer du monstre pour gagner des ressources et acheter des améliorations provisoires, trouver un flingue avec un tir secondaire puissant… bref, il faut cravacher ! Tout ceci est quand même super accrocheur, et l’ambiance incroyable y est pour beaucoup. Si vous aimez l’univers de H.R. Giger et les ambiances à la Alien, Prometheus ou encore Avatar en mode dark, vous allez être servis. L’immersion est incroyable, et ce dès les premières minutes, grâce à la mise en scène et le mystère qui entoure le scénario. Chaque biome propose une atmosphère différente (même si 2 d’entre eux sont assez semblables) et le sound design fonctionne à merveille. Chaque nouvelle pièce flatte la rétine, avec une végétation maîtrisée et des décors souvent grandioses. Ajoutez à cela les séquences dans la maison en vue FPS qui rappellent des jeux d’horreur narratifs comme P.T., Visage ou Layers of Fear, et vous comprendrez pourquoi nous avons adoré nous plonger encore et encore dans Returnal. On précisera malgré tout que chaque run propose un loot différent et aléatoire. On pourra donc parfois pester contre une succession d’armes à débloquer qui ne proposent guère plus que celle que vous possédez déjà…
En plus de proposer une ambiance qui claque, Returnal est superbe visuellement. La sensation de jouer à un jeu new-gen est là, entre la résolution en 4K, le frame rate en 60fps et les nombreux effets visuels. Les zones ne sont jamais immenses, ce qui aide forcément à proposer davantage de détails, et le rendu est impeccable. La brume est envoûtante, tout comme les effets de lumière ou de particules. Ajoutez à cela un bestiaire aux animations réussies, et vous obtenez un résultat qui fait vraiment plaisir ! Qui plus est, les affrontements sont souvent généreux en effets visuels, que l’on parle des explosions, des tirs secondaires ou des attaques ennemies. La lisibilité en prend parfois un coup, mais cette générosité fait globalement plaisir et les sensations sont là. En parlant de sensations, il est important de signaler que la DualSense est impeccablement exploitée et donne un excellent feeling aux armes. En plus des vibrations précises, les gâchettes adaptatives font un super taf, se bloquant à mi-parcours pour utiliser l’attaque standard et s’enfonçant complètement pour l’attaque secondaire. C’est vraiment jouissif, et le haut parleur de la manette joue également un rôle franchement sympathique dans une immersion au top.
Avant de se lancer dans Returnal, il faut avoir conscience du challenge que représente le jeu. L’exclusivité PS5 de Housemarque demande de l’investissement, du temps devant soi et du courage pour se relancer après une cuisante défaite. Mais si on accroche à l’univers et que l’on apprend de ses erreurs, on se laisse porter par un gameplay au poil, des graphismes magnifiques et une superbe ambiance. Le jeu ne s’adressera pas à tous les joueurs, c’est certain, mais il mérite qu’on lui donne sa chance, en passant au dessus de certaines critiques injustifiées. Seul le prix de vente pourra refroidir… A 80€ (et même à 65€ dans le meilleur des cas sur certains sites), certains ne prendront clairement pas le risque.
Les +
- graphismes superbes
- le combo 4K/60fps
- ambiance visuelle et sonore incroyable
- belle direction artistique, avec un beau choix des couleurs
- VF de qualité
- gameplay fluide et facile à prendre en main
- affrontements souvent jouissifs
- la DualSense, très bien exploitée
- 6 biomes pour une très bonne durée de vie
- la sensation d’accomplissement quand on terrasse un boss
- les boss, justement, qui sont vraiment classes
- les séquences à la première personne
- la progression par l’échec, bien maîtrisée…
Les –
- … malgré une certaine répétitivité après quelques heures
- certains runs bien chiches en armes ou bonus de qualité
- la lisibilité qui en prend un coup quand ça pète dans tous les sens
- quelques bugs de collision
- parfois frustrant, voire décourageant
- le prix de vente, qui, en plus de la difficulté, pourra refroidir
Lageekroom