TEST : Re:ZERO : The Prophecy of the Throne
Si Re:ZERO – Re:vivre dans un monde à partir de zéro est à l’origine une série de light novels écrite par Tappei Nagatsuki et illustrée par Shinichirou Otsuka, elle a également été adaptée en manga, en anime, et débarque aujourd’hui sur nos consoles. C’est en effet sur PlayStation 4 que nous avons eu la chance de recevoir Re:ZERO : The Prophecy of the Throne, un visual novel qui mélange les genres, développé par Chime et publié par Spike Chunsoft. Le jeu s’adresse-t-il uniquement aux fans, ou pourra-t-il également contenter les amateurs du genre (que nous sommes) ? C’est ce que nous allons voir !
N’y allons pas par 4 chemins : malgré ses qualités, le jeu s’adresse clairement aux fans. En effet, son histoire se situe entre les épisodes 11 et 12 de l’anime. Autrement dit, et cela a été notre cas, les premières minutes pourraient bien vous laisser perplexe. Heureusement, un résumé des événements est disponible, ce qui aidera forcément à se mettre dans le bain. Le résumé proposé ne fera pas de vous un spécialiste de Re:Zero, soyons clairs, mais il permettra de démarrer sur un minimum de bases. L’histoire du jeu, validée par les auteurs, met en scène notre ami Subaru Natsuki, toujours propulsé dans un monde parallèle. La particularité de notre héros est d’être capable, à chacune de ses morts, de pouvoir remonter le temps jusqu’à un point précis (non choisi) où il était encore en vie, et ainsi changer ses choix. Et on peut dire ça bouge au Royaume de Lungenica : un nouveau dirigeant doit être nommé, mais ce sont 6 prétendants qui sont en lice au lieu de 5 dans l’œuvre d’origine. Vous l’aurez compris, ce sera à vous de démasquer l’imposteur. Si vous connaissez l’anime, vous connaissez déjà l’identité du personnage, ce qui est un peu paradoxal : le joueur découvrant la licence sera un peu perdu face à toutes ces informations, tandis que le fan ne sera pas surpris. Il n’y a donc pas de juste milieu, dommage.
Comme nous le disions précédemment, le jeu mélange les genres. On retrouve des séquences typiques des visual novel, avec des dialogues (parfois à rallonge) et des personnages superbement représentés en plein écran. Les petites animations donnent de la vie à l’ensemble et le tout se suit avec plaisir, avec des personnages bien écrits. Il faut bien avoir conscience que cette partie visual novel représente 70% du jeu, et que vous allez manger du texte par palettes. On lit, beaucoup, et il faut clairement apprécier le genre pour réellement prendre du plaisir à suivre l’histoire, qui reste malgré tout intéressante et bien écrite. La présence de phases de recherche est également à signaler. On se retrouve à contrôler son personnage (au design orienté chibi) dans de petits environnements en 3D. Chaque élément ou indice que vous allez trouver formeront des souvenirs qui permettront de débloquer de nouveaux choix et dialogues, et le tout sera visible via différentes ramifications dans un menu spécifique. Autant dire que si vous souhaitez tout débloquer, vous en avez pour un bon moment.
On fouille, on se balade et on interagit avec différents éléments pour récolter un maximum d’indices qui serviront à élaborer ses plans pour les phases dites tactiques. Dans ces dernières, il s’agira de participer à des combats au tour par tour et de remplir certaines conditions pour obtenir la victoire. Nous aimons beaucoup les tactical-RPG, et il faut avouer que ce Re:ZERO : The Prophecy of the Throne est très classique. Ces passages ont néanmoins le mérite de rythmer l’aventure et proposent même quelques subtilités de gameplay. Votre personnage dispose d’une barre d’endurance qui se vide lors de ses déplacements ou lorsqu’il effectue une action. Ce sera ensuite aux autres personnages, contrôlés par l’IA, de se déplacer sur la carte. Bien entendu, il est possible de mourir durant ces phases, la faute à un manque d’informations (si trop peu d’indices ont été collectés) ou à une fausse manœuvre. Heureusement, le pouvoir de Subaru lui permet de revenir en arrière en conservant ses souvenirs (ce n’est pas le cas des autres personnages), et il sera possible de retenter votre chance. Mais malgré le pouvoir de notre héros, la narration reste globalement très linéaire.
Visuellement, le rendu global est vraiment chouette, et les séquences de visual novel sont très propres et détaillées malgré un manque flagrant de décors. C’est forcément un poil plus sommaire dès que l’on passe à la 3D, mais l’ensemble reste mignon et plutôt propre, même si le manque de budget se fait souvent cruellement sentir. Concernant le design chibi des personnages, celui-ci divisera assurément, car le rendu tranche du coup pas mal avec celui des parties en visual novel. Les animations sont basiques et le tout est un peu raide… Les musiques sont quant à elles plutôt agréables, même si si on aurait aimé quelques thèmes un peu plus marquants. On notera enfin que le jeu laisse le choix entre les voix anglaises et japonaises, et que les sous-titres sont en anglais uniquement. Autant vous dire que si vous n’avez jamais vu l’anime et que vous ne parlez que très peu anglais, le jeu n’est clairement pas fait pour vous.
Re:ZERO : The Prophecy of the Throne est la définition même du jeu de niche. Nous avons plutôt apprécié l’expérience de notre côté, malgré l’extrême longueur de certains dialogues. Mais le joueur de passage lèvera un sourcil en constatant que le jeu est sous-titré en anglais, et qu’il faut quasi absolument avoir vu l’anime pour saisir l’histoire et ses nombreuses références. Le mélange des genres est intéressant mais la partie visual novel occupe 70% du temps de jeu. Re:ZERO : The Prophecy of the Throne aura sans aucun doute du mal à trouver son public, mais il faut avouer que davantage d’efforts (traduction française, résumé de l’histoire plus détaillé) n’auraient pas été du luxe pour donner une chance supplémentaire au jeu.
Les +
- histoire intéressante et bien écrite
- personnages très chouettes dans la partie visual novel
- les différentes phases de gameplay qui se complètent bien
- les fans retrouveront un paquet de références
- voix japonaises ou anglaises
Les –
- sous-titres anglais uniquement
- dialogues souvent longuets
- très difficile à suivre si vous n’avez pas vu l’anime
- le design chibi qui divisera
- décors pas assez variés
- le pouvoir du héros est trop peu exploité
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