TEST : Session : Skate Sim, que vaut la version Nintendo Switch ?
Si vous n’avez jamais entendu parler de Session : Skate Sim, nous ne pouvons que vous encourager dans un premier temps à lire notre critique de la version PlayStation 5 disponible à cette adresse. Loin des Tony Hawk’s ou même de la série Skate, Session propose une véritable simulation de skate, exigeante à souhait et au gameplay difficile à appréhender dans un premier temps mais offrant une réelle courbe de progression et un feeling finalement très naturel quand on l’apprivoise. Véritable réussite à ne pas mettre entre toutes les mains sur PC, PlayStation et Xbox, le titre aura le droit le 16 mars prochain à un portage sur Nintendo Switch, avec une version physique à la clé. Pour le meilleur ou pour le pire ? Réponse avec cet avis après une dizaine d’heures de jeu sur cette version nomade fournie en avance par l’éditeur au format numérique.
Là, ce sont les yeux qui prennent Session !
Pour remettre les choses dans le contexte, votre serviteur est un gros amateur de skate qui a usé des Vans dans sa jeunesse sur sa planche. En 2020, il a passé plusieurs heures sur la version Game Preview du jeu sur Xbox, avant de s’y remettre plusieurs heures en septembre 2022 avec l’arrivée de la version 1.0. Cette fois, c’est donc le portage Nintendo Switch qui est passé au crible. Concrètement, nous n’allons pas revenir sur toutes les qualités et tous les défauts du jeu, tous ces points ayant été abordés dans la critique de la version PlayStation 5.
Pour synthétiser, Session : Skate Sim est une simulation de skate faite par des passionnés pour des passionnés. Les chutes sont légion, surtout au début, le skateur est une poupée de chiffons dès qu’il chute mais lorsqu’il est sur la planche, la physique est excellente et on ressent tout le plaisir de la discipline. Un simple ollie bien placé au-dessus de quelques marches procure déjà une certaine satisfaction. Même s’il y a des missions à accomplir, ce sont clairement les espaces ouverts (ce n’est pas un open world pour autant) et les spots entre lesquels on peut voyager rapidement qui permettent d’exprimer ses envies, de la simple balade avec quelques figures aux grinds et autres enchaînements avec des manuals.
Un tutorial est bien entendu de la partie pour expliquer les commandes, d’autant qu’elles sont bien différentes de tous les jeux plus ou moins arcade auxquels vous avez pu jouer. Néanmoins, bien des néophytes risquent de lâcher la manette rapidement, bloquant par exemple sur l’exécution d’un simple manual ou sur la difficulté de bien se placer pour rentrer le moindre grind. Ce n’est donc pas un jeu à mettre entre toutes les mains, son exigence pouvant apporter autant de satisfaction que de frustration.
Intrinsèquement, même si on sent quelques légers ajustements dans les contrôles, la version Nintendo Switch de Session reprend la philosophie imposée sur les autres machines (avec un stick = un pied). On retrouve donc cet aspect exigeant et cette liberté qui permet de faire ce que l’on veut avec sa planche. On retrouve bon nombre de cartes pour varier les plaisirs sur des spots iconiques des Etats-Unis, dont certains situés à Philadelphie ou à New Yok City. Majoritairement, nous sommes en extérieur, à l’exception de l’appartement qui sert juste de HUB et du parking souterrain.
Malheureusement, il nous est bien difficile de vous conseiller ce portage Nintendo Switch. Deux gros problèmes se posent. Le premier, ce sont les joycons de la Switch. Evitez de jouer avec, leur imprécision et le manque de dosage entre le point mort et l’extérieur desservant les joueuses et les joueurs dès qu’il s’agit de maîtriser certaines figures et/ou enchaînements. Il devient donc très vite peu conseillé de jouer en mode Portable. Heureusement, en mode docké, le fait de brancher une Manette Pro règle le souci.
Vient alors le deuxième problème, le portage sur le plan technique. En mode nomade, après un premier gros chargement, nous entrons dans le vif du sujet. Lors de la première partie, il est possible de personnaliser son skateur. Attention, outre un retard d’affichage des textures des vêtements et des artefacts dans l’affichage de l’appartement, on remarque vite que certaines tenues ne peuvent que difficilement être portées, comme les pantalons Cargo Denim Clair, Straight Cut Pants Denim Clair et Cargo Camouflage, tous trois induisant des effets visuels parasites ultra désagréables. Nous avons opté pour le No-Comply Blue Cargo Pants qui tire plus sur le gris que sur le bleu d’ailleurs. Si le souci s’arrêtait là, ça irait.
Malheureusement, sur toutes les cartes en extérieur, on remarque de très nombreux problèmes. Plusieurs textures ont un retard d’affichage (à commencer par les marquages au sol), nous avons un trait représentant une ombre qui évolue de manière totalement aberrante avec notre progression sur certaines portions, ça pixellise de partout, ça scintille, il y a des reflets horribles sur certains bâtiments, etc. Les développeurs ont voulu garder bien des détails des environnements mais la Switch ne les supporte pas. Dès que l’on prend de la vitesse, on se retrouve avec une bouillie de pixels, sans parler des gros effets de rémanence dès lors que l’on bouge manuellement la caméra, jusqu’à en avoir mal aux yeux. Il n’y a pas à dire, le portage est raté.
En mode docké, hélas ce n’est guère mieux et les défauts sautent encore plus aux yeux avec une diagonale d’écran plus grande. Soit la Switch n’était pas taillée pour afficher ce jeu, soit le portage a été fait à la va-vite. Toujours est-il qu’en plus de divers bugs, au bout de quelques minutes, certain(e)s développeront une fatigue oculaire. C’est clairement dommage car on sentait bien la volonté de proposer les détails des divers environnements, comme le feuillage des arbres, les poubelles, les textures des pavés au sol ou encore des briques sur les bâtiments mais tout cela est affiché au prix de bien des concessions techniques, sans parler de divers flous qui brouillent l’image.
Attention, le jeu reste jouable et on arrive à force de s’y faire à trouver un certain plaisir à placer ses tricks ou à évoluer dans les environnements mais le rendu est assez mauvais. Seul l’Underground Parking reste correct grâce à son environnement restreint et en intérieur. On observe bien la réduction de résolution, la pauvreté de certains modèles et les pixels apparents mais ça reste moins choquant en jeu. Nous pouvons également noter que la physique semble un peu plus légère sur cette version, notre skateur ayant rebondi contre quelques parois et obstacles, là où il se prenait une gamelle sur la version PlayStation/Xbox.
Cela nous fend le cœur tant nous aimons Session : Skate Sim dans sa version PlayStation/Xbox mais force est de reconnaître que le portage sur Nintendo Switch est grandement loupé. Soit la console de Nintendo n’a pas la puissance suffisante pour faire tourner a minima correctement le jeu, soit le portage a été fait à la va-vite en appliquant une baisse de résolution et quelques ajustements rapides. Toujours est-il que c’est extrêmement frustrant de voir que le titre tourne mal. Ce n’est pas beau du tout, tout est pixellisé, y a du flou un peu partout, de nombreux retards d’affichage, les jeux de lumière induisent des aberrations et le tout empire fortement dès qu’on prend un peu de vitesse. Il nous a été difficile d’enchaîner les sessions de jeu (sans mauvais jeu de mots) tant le titre engendre une fatigue oculaire. C’est clairement dommage car nous nous faisions une joie de pouvoir y jouer dans notre lit par exemple. Et c’est d’autant plus dommage que cette version Switch, intrinsèquement, conserve les qualités du jeu, offrant un gameplay exigeant (peu compatible avec les joycons et donc avec une utilisation nomade) qui peut s’avérer très satisfaisant dès qu’on le maîtrise. En somme, nous ne pouvons que vous conseiller de vous tourner vers les versions PC, PlayStation ou Xbox du jeu si vous le pouvez ! Le titre mérite que l’on s’y intéresse mais ce portage Switch le dessert complètement.
Les +
- Toutes les qualités du jeu de base
- Pouvoir y jouer en nomade mais…
Les –
- Le portage Nintendo Switch est techniquement raté
- L’imprécision des joycons nuit à l’expérience
- Trop de bugs, flous, artefacts visuels et pixels visibles
- La caméra amène des effets de rémanence désagréables
Lageekroom