TEST : Shady Part of Me, une fable sombre et envoutante

Annoncé aux derniers Game Awards et disponible dans la foulée, Shady Part of Me est l’œuvre du studio français Douze Dixièmes, le jeu étant édité par Focus Home Interactive. Nous avons eu la chance de recevoir un exemplaire de cette fable sombre et poétique sur PlayStation 4, et il est temps de vous donner notre avis !


Si vous aimez les ambiances à la Limbo, Inside ou encore Little Nightmares, restez avec nous ! Shady Part of Me s’amuse en effet à jouer avec nos peurs d’enfant, liés à l’ombre et la lumière, et nous embarque dans une aventure aussi envoutante qu’inquiétante. Le jeu mélange plates-formes et énigmes, rappelant également le sympathique Contrast sorti en 2013, lui aussi édité par Focus Home Interactive. L’héroïne de Shady Part of Me n’est pas seule, et se retrouve accompagnée de son ombre dans une quête initiatique riche en émotions. La fillette semble craintive et fuit la lumière, se renfermant sur elle-même et fuyant le regard des autres, tandis que son ombre souhaite « regagner l’extérieur ». Un objectif différent donc, mais qui poussera la fillette et son ombre à s’allier pour résoudre les différentes énigmes proposées par le jeu. On dirige à tour le rôle les 2 « personnages » (il est possible de switcher quasi à tout moment), qui devront interagir avec l’environnement pour permettre à l’autre de progresser. La fillette évolue dans un monde en 3D tandis que son ombre se déplace en 2D, ces 2 gameplays étant complémentaires et vraiment bien gérés. Certains mécanismes permettront de faire évoluer les personnages dans les différentes zones, et on devra par exemple faire déplacer des caisses par la fillette pour créer un passage pour son ombre. D’abord relativement simples, ces énigmes vont petit à petit se complexifier pour proposer un challenge bien réel, mais jamais frustrant, jouant parfois même sur la gravité.



On joue donc avec l’ombre et la lumière dans des zones plus ou moins imposantes, qui parviennent à se renouveler malgré la petite durée de vie du jeu. Il faudra en effet compter environ 5h pour en voir le bout, un peu plus si l’on souhaite récupérer tous les oiseaux disséminés dans les niveaux (il y en a 98 en tout). On traverse les différents tableaux sans voir le temps passer, happé par l’ambiance du jeu, sa bande-son et sa narration. Plus bavard qu’un Inside ou qu’un Limbo, le titre de Douze Dixièmes n’en reste pas moins bien souvent mystérieux. On notera que le jeu a été intégralement traduit en français (textes et voix), et que les mots ont leur importance. Chaque personnage a sa propre voix (la fillette a une voix plutôt inquiète tandis que son ombre se veut souvent rassurante) et un narrateur viendra compléter tout ça, en plus des différents mots, souvent touchants, parfois blessants, que l’on retrouve dans les décors. On ne nous en dit pas trop, mais les développeurs ne nous laissent pas non plus dans le flou total et parfois frustrant que l’on retrouve dans certaines autres œuvres du genre. Les décors évoluent eux aussi au fur et à mesure de la progression. On commencera par traverser une chambre d’enfant ou encore une bibliothèque, pour découvrir des décors nettement plus imposants et écrasants, qui rappellent parfois l’univers de Tim Burton. Visuellement, le rendu est très bon, avec un style aquarelle et un choix des couleurs et des contrastes cohérent.



Avec son gameplay qui s’enrichit tableau après tableau et un challenge qui monte en puissance, le jeu propose de bonnes idées et parvient rapidement à accrocher. Même si on meurt souvent avant de bien comprendre ce qu’il faut faire ou à cause d’un saut imprécis, le jeu n’est jamais frustrant, grâce à sa fonction qui permet de rembobiner l’action. En appuyant sur la gâchette, il est en effet possible de revenir en arrière et de recommencer immédiatement sa dernière action, voire même les précédentes. Visuellement, comme dit précédemment, le rendu est vraiment excellent, avec une direction artistique de toute beauté mise en valeur par des animations réussies et de belles idées de mise en scène jouant sur les perspectives. Certains effets de lumière sont également très chouettes, et certains décors écrasent littéralement la fillette. Le travail réalisé est vraiment excellent !



Les développeurs français de chez Douze Dixièmes nous font plaisir avec ce Shady Part of Me ! Avec ses musiques aussi belles qu’inquiétantes, sa direction artistique réussie, ses mécaniques de gameplay intelligentes et sa narration de qualité, le jeu est une belle réussite à nos yeux. La relation entre la fillette et son ombre est vraiment touchante, et malgré une courte durée de vie et un gameplay parfois imprécis, l’aventure est accrocheuse. Piochant quelques idées çà et là, le jeu parvient néanmoins à proposer sa propre identité et une ambiance réussie. Si vous aimez le genre, on ne peut que vous le conseiller !


Les +

  • direction artistique au poil
  • de belles idées de gameplay
  • la relation entre la fillette et son ombre
  • intégralement en français
  • le sound design en général
  • environnements variés, parfois troublants, souvent écrasants
  • narration maîtrisée
  • pouvoir rembobiner évite la frustration

Les –

  • quelques imprécisions lors des sauts
  • court en ligne droite si on ne cherche pas les oiseaux

Lageekroom

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