TEST : Sonic Colours Ultimate, un remaster qui va peut-être un peu trop vite
Avant sa prochaine aventure ambitieuse, calée pour le moment à 2022, Sonic vient faire un tour sur nos consoles en cette rentrée 2021 avec le petit remaster qui va bien, histoire de capitaliser un peu sur la licence sans investir trop de budget. Mais il faut avouer que le titre en question, sorti en 2010 sur Wii et Nintendo DS, fait parti des bons jeux Sonic, la saga ayant connu des hauts et des bas. Sonic Colours, c’est lui-même, revient donc dans une version « Ultimate » que nous avons eu la chance de recevoir sur PS4. C’est parti pour notre avis !
Avant tout chose, précisons que la version physique du titre, décalée en Europe, sera disponible le 1er octobre prochain. Sonic Colours a donc fait le bonheur des joueurs Nintendo il y a une dizaine d’années, et nous avions eu la chance de découvrir le jeu à l’époque, qui nous avait laissé quelques bons souvenirs. Le retrouver sur PS4 avec une liste de trophées, des visuels en 4K et une fluidité en 60 images par seconde fait donc bien plaisir, et nous avions hâte de nous lancer à nouveau dans l’aventure. Allons droit au but : si le plaisir de retrouver cet opus plutôt varié est bien là, le gameplay clairement rigide de l’époque nous a quelques peu refroidis.
Sonic Colours est un épisode bourré d’énergie, aux niveaux variés accessibles depuis une grande map. On retrouve les sensations des Sonic Adventure, avec une vitesse parfois folle, désormais en 60fps donc, mais au détriment parfois de la lisibilité. Ca va vite, très vite même, et on a parfois du mal à suivre ce qui se passe à l’écran. Mais Sonic Colours sait aussi varier son rythme (au risque parfois de le casser un poil) avec des séquences de plateforme et les fameuses transformations du hérisson en Wisps. En gros, les Wisps donnent à Sonic des capacités spéciales (toutes présentées dans cette news), qui permettent par exemple de passer en super vitesse pour tout dégommer, de se transformer en fantôme pour passer à travers des objets ou encore de creuser dans le sol en mode foreuse. Les possibilités sont nombreuses et donnent une certaine profondeur au gameplay, les niveaux étant bien garnis en objets cachés et collectibles. Il sera d’ailleurs impossible lors d’une première traversée d’accéder à certaines zones, et il faudra revenir avec le pouvoir adéquat. C’est franchement sympa, parfois même dynamique lorsqu’on défonce les ennemis à la pelle dans un déluge d’effets assez jouissifs. Ce Sonic Colours mélange donc traversée de niveaux à pleine vitesse, plateforme plus classique et séquences originales, permettant d’allonger quelque peu une durée de vie qui aurait été bien courte si le hérisson passait son temps à courir à fond la caisse.
Côté scénario, on repassera, surtout que les cinématiques sont celles de l’époque (sans aucune retouche), bien dans leur jus avec l’aliasing et les textures pas chouettes qui vont bien. On préférera donc visiter chaque nouvel environnement, en découvrir tous les secrets et acheter de quoi customiser l’ami Sonic. On trouvera également dans cette version le mode Rival Rush, histoire de se la donner contre Metal Sonic dans des courses en duel à travers 6 niveaux, ainsi que les Tails Saves, qui ajoutent des checkpoints supplémentaires, bien utiles dans les derniers niveaux. Le contenu est donc convenable, avec quelques boss qui vont bien, et les visuels ont donc gagné en qualité. Le jeu est très coloré et s’avère parfaitement fluide, mettant en avant une direction artistique de qualité. Dommage que certaines textures soient quelque peu périmées et que l’aliasing s’invite à la fête. Mais notre plus grosse frustration concerne le gameplay du jeu, franchement crispant.
Lors des séquences à haute vitesse, Sonic se contrôle convenablement, malgré le manque de lisibilité dont nous parlions il y a quelques lignes. Oui, c’est parfois le bordel à l’écran (surtout lorsqu’on utilise le boost qui floute l’image) mais on a l’habitude avec le hérisson, et les quelques morts stupides ne sont pas si gênantes. En revanche, dès lors qu’on le contrôle en mode « 2D », c’est un peu lourdingue. Les sauts sont très imprécis et souffrent d’un certaine latence et d’une inertie incompréhensible, et sauter de plateforme en plateforme est parfois une vraie torture. Et lorsque vous parvenez tout en haut et qu’un saut foireux vous fait tout redescendre, c’est clairement la rage qui prend le dessus. On abandonne parfois l’idée d’aller dénicher un passage secret tant le moyen d’y accéder demande de s’arracher les cheveux. C’est franchement dommage, et cela gâche certaines portions de niveau pourtant sympathiques au premier abord. Un ajustement des sauts aurait vraiment été le bienvenu pour ce remaster, qui laisse finalement une sensation d’inachevée.
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Sonic Colours Ultimate nous rappelle de bons souvenirs dans cette version PS4, lissée et parfaitement fluide en 60 images par seconde. Les niveaux sont variés, il y a plein de secrets à découvrir et la sensation de vitesse est souvent décoiffante. Malheureusement, le gameplay lors des phases en « 2D » est souvent pénible, manque de précision et ne donne pas envie de continuer. Le combo 4K/60fps, c’est cool, mais il ne faut pas oublier de remettre la maniabilité au goût du jour. Onze ans, c’est long, surtout que le jeu est en provenance de la Wii, pas forcément réputée pour la précision de ses contrôles. L’expérience est donc mitigée, et on espère que SEGA mettra le gameplay au cœur du développement de son prochain titre !
Les +
- l’univers du jeu, coloré et varié
- des séquences à la vitesse décoiffante
- tout en français
- des niveaux riches, avec collectibles et passages secrets
- les Wisps, qui enrichissent le gameplay (même s’ils ne sont pas tous intéressants)
- bonne durée de vie si on vise le 100%
- le combo 4K/60fps qui fait le taf
- les éléments cosmétiques à débloquer
Les –
- certaines séquences qui manquent de lisibilité (notamment à cause du flou du boost)
- les cinématiques dans leur jus
- le gameplay lors des phases de plateforme, lourd, imprécis, pénible quoi…
- le double saut, mal fichu
- un remaster assez paresseux en fin de compte
Lageekroom