TEST : Terminator Resistance, le Jugement Dernier n’a qu’à bien se tenir
De retour au cinéma au mois d’octobre, la licence Terminator fait à nouveau beaucoup parler d’elle. Nous n’avons pas encore vu le film, mais les retours sont très mitigés, et les critiques fusent, allant jusqu’à classer la saga de James Cameron parmi celles ayant été massacrées ces dernières années (comme Robocop, Predator ou encore Alien). Nos personnages préférés des années 90/2000 passent un sale quart d’heure, et il serait peut être temps de passer à autre chose, mais c’est un autre débat. Si nous parlons de Terminator aujourd’hui, c’est parce que nous avons reçu un exemplaire de Terminator Resistance sur Xbox One. Nous l’avons terminé, et il est temps de vous donner notre avis !
C’est alors que nous étions à fond dans Death Stranding (dont le test sera disponible… quand nous l’aurons terminé…) que nous avons reçu Terminator Resistance, l’occasion de faire une petite pause dans le jeu de Kojima pour nous plonger dans la guerre futuriste de cette licence culte. Le joueur incarne ici Jacob Rivers, un membre de la Résistance de la Division Pacifique qui se fait sauver les miches d’une attaque de Skynet. Un mystérieux étranger vient à votre secours, et ce sera le point de départ d’une aventure vous plaçant au cœur de la résistance contre les machines. On notera que l’histoire du jeu est plutôt bien écrite et qu’elle réserve quelques surprises. Quoiqu’il en soit, nous sommes face à un Terminator pur jus, et l’ambiance reprend avec brio celle des 2 premiers films. Les musiques font clairement le taf, tout comme les effets sonores, et l’ambiance post-apo marche plutôt bien. Tout se passera dans le futur donc, 30 années après le jugement dernier. Le jeu est un FPS orienté action, forcément, mais propose également une approche plus discrète lors de certaines missions et quelques zones ouvertes.
Terminator Resistance est un jeu généreux, et il veut tout faire, voire même trop en faire. Concrètement, en plus de flinguer du T-800 et autres machines du futur avec votre pompe, votre mitrailleuse ou tout un tas de fusils lasers améliorables (cadence, puissance, quantité de munitions), le jeu proposera des quêtes secondaires accessibles dans des zones plus ouvertes ou il faudra fouiner, du loot et du craft, de l’infiltration, et même une composante RPG. Les missions et vos différentes actions vous font faire gagner de l’expérience, et vos points durement cumulés permettront d’améliorer votre santé, votre capacité de piratage, la taille de votre sac à dos ou encore le type d’objet à confectionner. Tout ceci est plutôt sympa et permet de favoriser l’attaque ou la discrétion, tout en donnant la possibilité d’accéder à de nouvelles pièces en crochetant des serrures plus ou moins coriaces. On précisera toutefois que les mini-jeux prévus à cet effets deviennent vite pénibles et répétitifs. Les zones ouvertes sont assez agréables à découvrir, et il se dégage un esprit très « Fallout » de votre avancée dans ces lieux ou la mort a frappé. En revanche, tout ce qui concerne le loot et le craft est vraiment inutile. A quoi bon ramasser une tonne de composants, de morceaux de métaux ou de chiffons pour fabriquer des cocktails molotov ou des munitions, alors qu’il suffit de les proposer directement au joueur comme dans n’importe quel FPS ? Nous sommes en pleine guerre futuriste, et les munitions ne manquent pas. Le jeu s’inspire souvent de Metro Exodus de ce côté là, mais cette feature est vraiment contraignante et casse le rythme de la découverte.
Le joueur alternera des missions « libres » avec d’autres davantage scriptées, dans le plus pur style Terminator. L’action y est généreuse et ça pète dans tous les sens ! Vous et vos compagnons allez en prendre plein la poire. En parlant de compagnons, vous allez faire quelques rencontres durant votre périple : hommes, femmes, voire même un enfant, avec lesquels il faudra dialoguer (voire plus si affinité). Plusieurs choix s’offriront à vous, et il faudra gagner leur confiance, en effectuant pour eux quelques missions secondaires. Ces actions auront leur importance sur le dernier chapitre du jeu, et certains vivront ou mourront suivant vos décisions. Cet aspect relationnel est assez bien fait et permet de s’immerger encore plus dans cette ambiance souvent sombre. Le jeu mélange donc les genres, et les situations parviennent à se renouveler. Côté durée de vie, nous avons mis très exactement 8h pour terminer le jeu et toutes les quêtes, et il ne nous manquait que 2 petits succès en fin de partie. C’est assez court, mais au moins le rythme ne faiblit pas.
Mais alors, Terminator Resistance, c’est du tout bon ? Et bien oui et non… Le jeu tente en effet beaucoup de choses, mais aurait peut être du jouer la carte de la simplicité, la faute à un budget pas vraiment à la hauteur. C’est principalement la technique qui pèche, et l’impression de jouer à jeu 360/PS3 est permanente. Les textures sont très moyennes (hormis quelques jolis reflets et effets de lumière), le frame rate est vacillant (bien que l’on puisse le bloquer à 30fps), les textures mettent du temps à s’afficher et la modélisation des personnages est très inégale. Le jeu est indiqué « Optimisé pour Xbox One X » sur sa jaquette, mais on se demande encore pourquoi… Mais ce qui dérange le plus, c’est l’IA, complètement inexistante, rendant le jeu assez facile. Les machines avancent bêtement face à vous et on ne ressent pas assez la menace sur nos épaules. Il suffira de contourner 3 ou 4 machines pour les surprendre par derrière et les enchaîner au fusil plasma… C’est dommage, et le challenge n’est clairement pas au rendez-vous.
Nous étions méfiants lors de l’annonce surprise du jeu, mais Terminator Resistance n’est pas le désastre annoncé (et mille fois meilleur que le dernier jeu en date du studio, Rambo The Video Game). Au contraire, le jeu réserve de bons moments, des situations variées, un bon scénario, un aspect RPG réussi et une excellente ambiance. Malgré tout, la technique plombe un peu le tout et le jeu a graphiquement 10 ans de retard, malgré quelques jolis effets. L’IA gâche la fête, et certaines features comme le craft sont assez contraignantes et peu utiles. Le plus gros problème du titre reste néanmoins son prix de vente : à 60 euros, et pour une durée de vie de moins de 10h, la note est salée. Pour une vingtaine d’euros par contre, pourquoi pas, car l’ambiance des premiers Terminator est bien là !
Les +
- ambiance post-apo réussie
- des zones ouvertes bien fichues
- l’aspect RPG qui fonctionne bien
- le fan service
- des armes améliorables
- un scénario qui réserve quelques surprises
- le choix dans les dialogues et ce que ça implique
- quelques beaux effets de lumière…
Les –
- … mais le tout fait très old-gen
- frame rate instable
- manque de punch dans certains gunfights
- IA inexistante, rendant le jeu trop facile
- le système de craft contraignant
- vendu trop cher
Lageekroom