TEST : Super Trench Attack canarde la Nintendo Switch

En 2014, Retro Army Limited a proposé aux joueurs Steam un nouveau jeu d’action avec une vue isométrique prenant place durant une Guerre mondiale. Super Trench Attack, c’est son nom, vous demande d’incarner un soldat de l’armée verte pour repousser les envahisseurs de l’armée noire, le tout avec beaucoup d’humour et de situations ubuesques. Plus de cinq ans plus tard, le titre atterrit sur Nintendo Switch. Tir en pleine cible ou balle perdue ?


TEST : Super Trench Attack blog jeux video gaming lageekroom Nintendo SwitchAlerte, humour détecté

Contrairement à beaucoup de jeux de guerre qui essaient de faire passer de l’émotion ou du moins qui tentent de reproduire les horreurs de la guerre, Super Trench Attack prend le contrepied en misant tout sur l’humour… La plupart des personnages sont caricaturaux, les bruitages sont volontairement exagérés et les animations ont été pensées pour essayer de décrocher régulièrement des sourires. Lorsqu’on touche un ennemi ou qu’on se fait toucher, le personnage freeze quelques secondes avec une animation assez drôle, quand il prend un explosif, notre soldat en perd son pantalon et les écrans de transition, fixes, affichent toujours une petite animation dans la pure tradition des gags du type Looney Tunes. Les dialogues, tout en anglais, sont également emprunts d’humour, avec une touche britannique. Le scénario n’est pas extraordinaire mais il se laisse suivre, avec des missions donnant un but précis et même des retournements de situation. En se rendant au HQ situé dans le camp de base de l’armée verte, notre personnage reçoit ses ordres de mission ou, lorsqu’il en revient, les récompenses associées (de l’argent et de l’XP). Le camp de base permet également de retourner à sa tente pour voir ses stats, dormir (pour recouvrer la santé ou faire passer le cycle jour/nuit – avec possibilité d’allumer/éteindre les éléments servant à l’éclairage dans les décors), poser les quelques collectibles à collectionner ou encore admirer ses badges, sortes de succès. On peut aussi rencontrer quelques personnages, dont un qui vous dit combien de XP il vous manque pour passer au niveau suivant, aller acheter des munitions, des grenades, des compétences, etc.


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Pour le reste, la map se compose de quatre zones à explorer. Libre à vous de vous égarer dans certains endroits pour aller trouver un collectible ou de mettre la mini-map (avec X) pour vous rendre directement à l’objectif matérialisé par une tête d’épingle rouge. Attention toutefois, la map est très sommaire, ce qui ajoute beaucoup d’imprécisions, surtout au niveau de la matérialisation des murs et des passages pour les passer, du moins en extérieur. En intérieur, c’est plus simple pour se repérer. Pour se protéger un peu, on peut trouver des bottes ou des casques pour ne citer que cela qui octroient des bonus de défense. On peut également obtenir quelques kits de soin pour recouvrer un peu de santé. Et pour attaquer, on se retrouve hélas avec un arsenal ultra limité, un pistolet et un fusil, dont on peut avoir des versions améliorées, qui limitent fortement le gameplay. Certes, nous avons bien un couteau pour le corps à corps, ainsi que des grenades et des Molotov, utiles contre les blindés notamment ou sur les groupes, plus quelques éléments destructibles dans le décor, mais ça reste limité. Quant au système de visée, il faut faire avec un viseur que l’on dirige avec le stick droit qui peut vite nous jouer des tours dès qu’il passe sur la mini-map. La précision n’est pas toujours optimale mais quand on arrive à bien placer le curseur sur la tête des ennemis, on assiste à des headshots sympathiques. De même lorsqu’on tire dans les pieds des ennemis, l’animation qui en découle est rigolote.

Pour varier un peu les plaisirs, nous avons également le droit à des phases de shoot à la première personne avec un écran fixe et un boss qui apparaît dans certains coins. Il faut alors le tirer comme si nous étions à la fête foraine ou dans un Time Crisis du pauvre. D’autres boss demandent quant à eux de s’occuper d’un gros blindé (char, sous-marin à flot, etc.). Certains de ces passages montrent d’ailleurs la limite de l’I.A. alliée du personnage qui nous accompagne. Si ce dernier fait vraiment bien son boulot lorsqu’il s’agit de buter les adversaires, il devient ridicule le reste du temps. Il va se diriger sur des pièges de feu sans souci ou rester face à un boss qui le canarde sans même tenter de se mettre à l’abri derrière la caisse qui est à quelques centimètres à côté de lui. Malgré cela, malgré les imprécisions, malgré une certaine mollesse durant les phases d’action avec peu d’ennemis, on arrive tout de même à passer du bon temps, à s’amuser à canarder les ennemis, à échapper et tirer sur des chiens ou encore des singes équipés de couteau… Bref, on arrive à s’immerger dans cet univers qui doit beaucoup à son humour et à lever le museau après quatre à cinq heures de jeu (selon le temps passé à explorer les environs et la capacité à utiliser les raccourcis à débloquer au fil de l’aventure pour faire des voyages rapides), une fois les seize missions bouclées.

Pour rallonger la durée de vie, on peut toujours se jeter dans le mode Hard mais l’intérêt reste de l’ordre du défi personnel. Pour un jeu à 8€, cela est plus que correct, même si la version Steam est affichée à 4,49€, ce qui fait cher le passage sur Switch… Fort heureusement, le titre a sa personnalité, avec des décors parfois lambdas et d’autres fulgurances plus inspirées, comme une certaine statue, un passage façon spectacle de magie ou encore quelques recoins plus sympathiques. Visuellement, le style rétro sied bien au titre et l’ensemble est plutôt propre, exception d’un bug qui fait un retour au menu de la console après une mort. Si le bug ne survient pas, on se retrouve au camp et on peut retourner à la mission, en profitant déjà d’une voie dégagée au niveau des zones que nous avons nettoyées au préalable. Une manière d’éviter de devoir tout refaire pour une simple mort due à une étourderie par exemple. La bande-son, aux bruitages exagérés comme nous l’avons dit plus haut, fait le job. L’enrobage donne une identité au titre et permet de renforcer l’ambiance décalée de cette vision de la WW.


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Super Trench Attack est l’exemple même du petit jeu qui a plein de bonnes attentions mais qui souffre de beaucoup de maladresses. On peut clairement succomber à son charme, avant tout pour son humour ou pour certains passages plus inspirés, comme passer à côté à cause d’un gameplay limité et de certaines phases de jeu trop molles pour convaincre. Néanmoins, pour une huitaine d’euros (même si le passage de Steam à la Switch est cher payé), on profite d’une durée de vie plutôt correcte, avec un mode de difficulté plus corsé en prime. L’aventure se laisse suivre avec un certain plaisir si on arrive à s’immerger dedans, voire si on évite d’aller en ligne droite pour se laisser aller à l’exploration… Mais cela ne masque pas les défauts du jeu. Notez que le jeu sera proposé en version physique fin juillet, et qu’il est déjà en précommande sur le site de PixelHeart à cette adresse. Attention, édition limitée !


Les +

  • Style rétro qui colle bien
  • Un humour omniprésent
  • Les bruitages exagérés
  • Plutôt immersif
  • Des passages assez fun
  • Les raccourcis à débloquer
  • Objectifs clairs
  • Un peu d’exploration si on veut
  • Rapport durée de vie (4-5H)/prix (8€) correct
  • Les phases de shoot à la 1ère personne pour la variété…

Les –

  • Plutôt pauvres dans les faits
  • Gameplay vite limité
  • Bug récurrent du retour au menu de la console après une mort
  • I.A. alliée qui se laisse canarder sans bouger
  • Fusillades molles quand il y a peu d’ennemis
  • Quelques imprécisions

Test rédigé par Vincent – Lageekroom

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