Avis BD Glénat : Chiens et Loups – Tome 1
Le Paris occupé des années 40 regorge d’histoires à raconter. Notre bande-dessinée du jour s’intègre dans ce contexte historique, et nous embarque aux côtés de Victor, un truand d’origine turco-juive dont les affaires tournent plutôt bien, qui va rapidement jouer un triple jeu particulièrement dangereux. Signé Noël Simsolo au scénario et Dominique Hé au dessin, l’ouvrage est disponible depuis le 19 juin 2024 aux éditions Glénat, et il est temps de vous en parler.
Synopsis : Dans le Paris occupé des années 1940, un quartier échappe au couvre-feu imposé par le gouvernement de Vichy : à Pigalle, les cabarets continuent d’accueillir leur lot de clients dans une ambiance de fête. C’est là que Victor passe ses nuits sur les tables de jeu. D’origine turco-juive, ce truand proche de la pègre collabore aussi avec l’occupant nazi. Ses affaires tournent bien, la situation commence même à lui rapporter de jolies sommes. Se revendiquant « neutre » comme André, son ami suisse, Victor aide cependant certains amis à quitter le pays. Il sent bien que l’étau se resserre autour de la capitale. Mais qu’adviendra-t-il si les Allemands venaient à apprendre ses origines juives ?
Victor est un personnage particulièrement complexe. Ce truand est très fort en affaires, et mange à tous les râteliers. Entre la pègre, les nazis et désormais la Résistance, notre homme joue un triple jeu dangereux et l’étau va rapidement se resserrer sur lui. Victor se revendique « neutre », mais il va bien falloir qu’il prenne des décisions. Pire, si ses origines juives sont découvertes par les allemands, ce sera la fin. Si l’histoire de ce polar historique est fictive, elle reste réaliste et parvient sans mal à retranscrire l’ambiance aussi festive qu’oppressante du Paris occupé des années 40. On y découvre différents lieux de Pigalle où les affaires sont florissantes, mais les allemands guettent et il se murmure que le Gestapo prépare une descente. L’ouvrage propose une narration assez particulière et on passe rapidement d’une séquence à une autre, ce qui perd parfois lors de la lecture. Néanmoins, on y découvre une galerie de personnages intéressants, membres de la Résistance, généraux nazis et bien plus encore.
L’immersion est excellente, grâce aux nombreux détails historiques mais également à la représentation des différents lieux et environnements. C’est beau, très beau même, qu’on parle des décors, des visages ou encore des costumes. Côté ambiance, c’est vraiment excellent, et il se dégage quelque chose de très cinématographique tout au long de la lecture. Si l’ambiance est parfois lourde, on profite également de dialogues bien écrits et parfaitement dans le ton. La partie visuelle fait donc mouche (avec des visages souvent atypiques, entre réalisme et caricature), et nous avons également apprécié le découpage aéré (permettant aux illustrations d’être bien mises en valeur) et la police d’écriture. S’il est parfois difficile de s’y retrouver au milieu de tous ces personnages et de tous ces lieux, ce premier tome de « Chiens et Loups » est suffisamment immersif pour nous embarquer dans son contexte historique, auprès d’un personnage qui joue un triple jeu accrocheur. On vous en reparle à la sortie du tome 2, qui s’intitulera « Jeux truqués ».
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