Avis BD Glénat : Dracula – L’Ordre du dragon
Avec notre ouvrage du jour, le sang va couler, et c’est peu de le dire, puisque c’est Dracula qui est à l’honneur. Dans cette bande-dessinée signée Marco Cannavò (au scénario) et Corrado Roi (au dessin) disponible le 24 avril 2024, Jonathan Harker se retrouve piégé par le prince Vlad Dracula, qui compte se rendre à Londres pour lui voler sa compagne et en faire son épouse. Une aventure à l’esthétique aussi plaisante que flippante, qu’il est bien difficile de ne pas dévorer. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Hongrie, 1890. Piégé par le prince Vlad Dracula, Jonathan Harker se retrouve emprisonné entre les murs lugubres de son cachot. Mais Greta, l’épouse répudiée de ce prince sanguinaire, décide de lui venir en aide. Elle lui apprend qu’au même moment, Dracula navigue vers l’Angleterre afin d’épouser sa fiancée, Lucy, et d’assouvir dans la capitale britannique sa soif de sang neuf. Lorsque le bateau accoste au port de Whitby, Dracula a déjà pris plaisir à décimer tout l’équipage, regagnant ainsi une bonne partie de ses pouvoirs. Quand Jonathan parvient à son tour à rejoindre Londres, une impitoyable traque commence. Mais bien qu’affaibli, Dracula n’a pas encore révélé toute la puissance de ses pouvoirs… L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
« Ecoute-moi bien si tu veux vivre, Jonathan Harker »
« Dracula – L’Ordre du dragon » est un one shot librement inspiré de l’œuvre de Bram Stoker, durant lequel Marco Cannavò propose une relecture originale du roman. Aux côtés de Dracula, de Jonathan Harker, de sa femme Lucy ou du professeur Van Helsing, le récit reprend les codes du genre et parvient à proposer ses propres rebondissements, mais surtout à tenir en haleine avec ce qu’il faut de révélations que nous nous garderons, bien évidemment, de vous dévoiler. Pour la faire courte, Dracula, qui ne peut avoir plus de 3 femmes, décide de répudier sa première consort Greta pour la remplacer par Lucy, qui serait à l’image de son unique amour mortel, Ilona, morte depuis plus de 4 siècles. Lucy est la femme de Jonathan Harker, et ce dernier, aidé de Greta, va tenter de la rejoindre avant Dracula pour la sauver. Mais il est loin de se douter de ce qui va lui arriver ! Les personnages sont intéressants, la narration est fluide et accrocheuse, et Dracula a une classe folle. Mais au-delà de son récit souvent captivant, l’ouvrage excelle dans son esthétique, avec un dessin au lavis noir et blanc d’une grande maîtrise de l’italien Corrado Roi.
« Procédé tenant du dessin et de la peinture, qui consiste dans l’emploi d’un pigment délayé à l’eau, spécialement l’encre de Chine, passé au pinceau ». Telle est la définition du lavis, style visuel utilisé par Corrado Roi, qui parvient à créer une ambiance souvent lugubre mais surtout fascinante. Les visages sont détaillés (des yeux aux rides en passant par les cheveux), les décors sont sublimes et les contrastes ultra maîtrisés, jouant sur la profondeur (et l’invisible) pour créer l’angoisse. C’est assez hypnotique, avec un côté horrifique bien mis en avant. La mise en scène participe également grandement à l’immersion, avec des cadrages bien gérés, du dynamisme juste quand il le faut (avec des alternances entre grandes et petites cases), ou encore une belle gestion des enchaînements, le tout étant très cinématographique. Chaque page est une nouvelle découverte et s’avère encore plus classe que la précédente. Clairement, la partie visuelle de « Dracula – L’Ordre du dragon » est son gros point fort et procure une petite claque, mais l’histoire n’est pas en reste. Si vous aimez ce genre d’ambiance, vous serez sans aucun doute convaincus !
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