Avis BD : Hollywoodland – Tomes 1 et 2 (Fluide Glacial)
En juillet 2023, nous célébrons les 100 ans d’Hollywood ! Quoi de mieux pour cette occasion que de découvrir « Hollywoodland », bande-dessinée de Zidrou (au scénario), Eric Maltaite (au dessin) et Philippe Ory (à la couleur), dont le tome 2 est sorti récemment chez Fluide Glacial (le premier volume étant disponible depuis octobre 2022) ! Nous avons eu la chance de recevoir ces ouvrages, et de nous plonger dans l’ambiance des années 50 à la découverte de personnages atypiques aux histoires bien différentes. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Construites en 1923, les lettres HOLLYWOODLAND étaient à l’origine destinés à commercialiser un nouveau projet immobilier qui s’est attardé. Laissées à l’abandon pendant des années, elles sont restaurées en 1949 en plein âge d’or du cinéma américain (et amputées du LAND par soucis d’économie). Les neufs lettres restantes du mot HOLLYWOOD deviennent alors le symbole de l’industrie du rêve à travers le monde. Dans les années 50, le cinéma américain est à son apogée mais, avec ce projet, Zidrou a pour ambition de montrer ce qu’il se passe de l’autre côté de la caméra. Avec Maltaite au dessin, ils racontent l’histoire de 9 personnages qui vont se croiser au fil du récit. Chaque histoire, avec un ton différent, décrit un métier loin du strass et des paillettes.
« Chéri et acteur, en fait, c’est un peu le même job »
Le fameux rêve américain… Les différentes histoires que nous allons découvrir se déroulent dans les années 50, époque durant laquelle le cinéma américain est à son apogée. Certaines actrices et acteurs font rêver, l’argent semble couler à flot et les belles voitures sont de sortie. Mais « Hollywoodland » prend le parti de nous montrer l’envers du décor, l’autre côté de la caméra. Les personnages que l’on découvre sont tous très différentes, et on croisera une actrice en herbe qui fera tout pour réussir, un scénariste qui va devoir changer ses méthodes de travail, un cireur de chaussures, ou encore des jeunes fans qui feront tout pour approcher leur idole. Chaque tome regroupe des histoires indépendantes, mais certains destins vont se croiser, et on sent que toutes et tous font partie d’un univers commun. L’humour est parfois grinçant mais fait clairement mouche, et de nombreux thèmes de société sont abordés. Le racisme tout d’abord, envers la communauté noire ou les « bouffeurs de fajitas » d’Amérique du Sud. Le sexisme également, avec des hommes qui profitent bien souvent de leur position pour certaines faveurs. Et puis il y a ce fameux rêve américain, qui n’est qu’une vitrine et n’est pas aussi accessible qu’on le pensait. Le tableau est loin d’être idyllique, et nombreux sont ceux qui se sont brûlés les ailes.
» – Quel est le réalisateur pressenti ?
– On s’en branle du réalisateur ! Quand t’achètes tes saucisses, ça t’intéresse de savoir quel est le plouc qui les a mises en boîte ? »
On enchaîne les pages avec intérêt et avec l’impatience de découvrir un nouveau personnage et un nouveau récit. Ce genre de narration souffre parfois d’histoires de qualité inégale, mais ce n’est pas le cas ici et chaque personnage a son importance, son passé, ses envies, avec quelques originalités, comme le chapitre 6 du tome 2. Si on rit souvent grâce à des dialogues très bien écrits, certains chapitres sont nettement plus sérieux voire même dramatiques. Des séquences touchantes, dont l’impact est légèrement atténué par le dessin au trait rond et immersif. C’est vraiment très beau, avec des couleurs parfaitement bien choisies et qui collent parfaitement à l’époque. Un côté « rétro » qui fonctionne bien et qui nous plait tout particulièrement. Si vous aimez les récits en lien avec le cinéma et ses « coulisses », on ne peut que vous conseiller de vous procurer ces deux tomes de « Hollywoodland », qui ont beaucoup de choses à vous raconter !
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