Avis BD : Le Beau Parleur (éditions Glénat)
Après une année 2023 ultra riche et très variée en termes de proposition, les éditions Glénat comptent bien démarrer 2024 tambour battant. Et on peut dire que ça démarre fort avec « »Le Beau Parleur », un récit complet signé Teresa Radice (au scénario) et Stefano Turconi (au dessin) qui sera disponible le 3 janvier prochain dans la collection « Treize étrange » de son éditeur. Nous avons eu la chance de le découvrir avec un peu d’avance, et il est temps de vous partager notre ressenti.
Synopsis : Pedro est jeune garçon qui vit dans un petit village au cœur de la forêt amazonienne. Il est proche de la nature, en avance sur son âge, lit beaucoup et se délecte des histoires que lui raconte son frère aîné quand il revient de ses nombreux voyages. Mais voilà, Vincente n’est pas vraiment cet aventurier-voyageur qu’il prétend être… Et s’il a fui la maison ce matin alors que tout le monde dormait encore, c’est sans doute parce que ses mensonges allaient le rattraper ! En partant à la recherche de ce grand frère qu’il admire tant, Pedro va certes découvrir les secrets de son aîné, mais surtout se confronter à la violence du monde des adultes et de leurs bassesses.
« Si grandir veut dire devenir dur, suspicieux et se méfier de la Terre entière, alors je préfère rester petit ! »
Avec « Le Beau Parleur », on part à l’aventure ! On fait en effet la connaissance du jeune Pedro, qui vit avec ses petites sœurs dans la forêt amazonienne et qui n’a encore jamais quitté son village. L’extérieur, il le « connait » grâce à son grand frère Vincente, qui revient le voir après chacun de ses voyages. Le beau parleur, c’est lui, et on va rapidement comprendre pourquoi. Le lendemain de son arrivée, Vincente vole en effet une barque pour fuir le village, et Pedro va se lancer à sa poursuite. Même s’il refuse dans un premier temps d’y croire, attaché et impressionné par tous les souvenirs de voyage de son frère, Pedro va découvrir que ce dernier lui a raconté de nombreux mensonges, et qu’il baigne dans un business plus que douteux. Poursuivi par ses anciens associés, Vincente va faire équipe avec Pedro, qui va découvrir le monde et laisser, malgré lui, son enfance derrière lui. Une sorte de quête initiatique, durant laquelle Pedro va faire preuve d’un étonnant courage, sortant son frère de la galère à de nombreuses reprises. Une véritable course poursuite, avec son lot de personnages, alliés comme ennemis, de l’action, et des environnements variés et magnifiques.
« Est-ce que cette aventure est mon rite initiatique ? »
Que l’on parle du village de Pedro, de la grande ville ou de la forêt, le dépaysement est total et on en prend plein les yeux, grâce à de superbes couleurs, de nombreux détails, et un style visuel qui fait mouche, tout en aquarelle. C’est beau et immersif, et un vrai régal à découvrir et à analyser. Mais au delà de son aspect technique, qui nous fait clairement voyager, « Le Beau Parleur » aborde des thèmes forts liés à la famille, au mensonge, à la découverte du monde et au passage à l’âge adulte. Durant toutes ces années, Vincente a menti à son petit frère, lui rapportant des livres de ses faux voyages. Si Pedro s’est trouvée une passion pour la lecture grâce à ça (ce qui lui permet de s’évader de son quotidien plus que calme), il en veut forcément à son frère pour tous ses mensonges. Difficile de pardonner des années de tromperie, mais les événements vont néanmoins rapprocher les 2 frangins et faire grandir Pedro, qui étonne bien souvent par ses capacités d’analyse et sa compréhension des faits. Le jeune garçon en devient attachant, et n’hésite pas à aller sauver une touriste coincée dans un arbre alors qu’ils sont poursuivis. Pedro découvre que le monde est cruel, mais qu’il ne faut jamais baisser les bras et toujours se relever après un coup. Une belle leçon de vie, sur plus de 200 pages, pour un ouvrage qui s’avère vraiment généreux. Les éditions Glénat commencent l’année 2024 avec panache !
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