Avis & critique manga : Le Garçon et le Dragon (éditions Doki-Doki)
Shitarô, un jeune collégien, se réveille sur le banc d’un sanctuaire mystérieux, et n’a plus aucun souvenir de ce qui a bien pu se passer. Rapidement, il fait la rencontre d’un dragon, qui pense trouver en lui sa fiancée, croyant qu’il est en réalité une jeune femme. Un quiproquo qui lance notre récit, penchant dans un premier temps vers le fantastique avant de basculer vers un ton plus réaliste et bien plus sombre. C’est parti pour notre avis sur « Le Garçon et le Dragon », superbe one-shot en grand format proposé par les éditions Doki-Doki. C’est parti !
Synopsis : Deux êtres jusqu’ici très solitaires surmontent ensemble leurs peurs et les blessures de leur passé. Shitarô, un jeune collégien, se réveille un jour sur le banc d’un mystérieux sanctuaire. Il y fait la rencontre d’un dragon qui croyait retrouver là sa fiancée, celle qu’il attendait depuis des siècles… Le jeune garçon, quant à lui, n’a plus aucun souvenir en tête. Mais ils vont progressivement se lier d’amitié, oublier ensemble leur solitude et se questionner sur ce qu’est réellement l’amour. Ils vont vivre ensemble une journée fantastique et hors du temps à l’issue de laquelle leur vie à tous les deux pourrait bien se trouver changée à tout jamais.
« Le Garçon et le Dragon » est une œuvre déroutante. L’autrice Idonaka nous embarque en effet dans un récit fantastique, dans lequel un dragon souffrant de solitude cherche une épouse. Une épouse qu’il pense trouver en la personne de Shitarô, qui est en réalité un garçon ! Néanmoins, ce duo improbable va commencer à se rapprocher et à se lier d’amitié, oubliant leur solitude respective. Mais notre jeune héros a perdu la mémoire et ne sait pas comment il a atterri dans ce sanctuaire et cet univers fantastique. Petit à petit, ses souvenirs vont refaire surface, et c’est à ce moment là que l’histoire prend une toute autre tournure, nettement plus sombre. Les thèmes changent, et si le début du récit nous parle d’amitié, d’amour et de solitude, on plonge dans l’horreur avec des sujets liés aux violences familiales et envers les femmes, mais également à l’infanticide. Un mélange qui étonne, qui ne laisse pas de marbre, mais qui laissera peut-être quelques lecteurs sur le bord du chemin… Quoi qu’il en soit, vous savez à quoi vous attendre, et nous avons de notre côté été marqués par ce mélange des genres, parfois maladroit dans son exécution, mais globalement très efficace.

Le grand format proposé par l’éditeur Doki-Doki permet de profiter pleinement du coup de crayon de la mangaka, et des très belles illustrations du dragon ou de notre héros. Les visages sont expressifs, souvent présentés en gros plan, les décors sont détaillés, et la noirceur recherchée par certains visuels fonctionne parfaitement. « Le Garçon et le Dragon » est une œuvre qui ne laisse clairement pas indifférent. Derrière son apparence de conte fantastique lumineux se cache un récit bien plus profond, explorant la solitude, la douleur et la guérison avec sensibilité. Les thèmes sombres (violences familiales, solitude, reconstruction) pourront surprendre par leur dureté, mais ils apportent de la profondeur au récit. Heureusement, l’ouvrage compense ces choix risqués grâce à un duo de personnages touchant, une ambiance assez unique et un grand format qui sublime les illustrations d’Idonaka. Un bel ouvrage, surprenant et sans doute clivant, mais qui ne laissera pas indifférent.
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