Avis Manga Glénat : Blue Phobia
C’est le 16 octobre dernier que Blue Phobia est sorti aux éditions Glénat, et il faut dire que nous avions hâte d’avoir ce seinen de 400 pages entre les mains. Le synopsis accrocheur ainsi que la jaquette sublime nous avaient mis l’eau à la bouche, et cette histoire de science-fiction en huis clos avait de quoi intriguer. Nous l’avons lu, deux fois, et il est temps de vous dire ce qu’on en a pensé.
Synopsis : Un jeune homme se réveille dans un laboratoire, sans aucun souvenir de son passé. Secouru par une jeune fille dont le corps est étrangement teinté de bleu, il va tenter de fuir l’île isolée dans laquelle ils sont enfermés et pour cela, être confronté aux mystères qui entourent la curieuse “maladie indigo” transformant le corps humain en saphir de mer… Découvrez ce one shot sur le site de Glénat, en cliquant ici.
Lorsqu’on le prend en main, on se rend compte que Blue Phobia est un beau bébé ! L’ouvrage d’Eri Tsuruyoshi est proposé en 2 tomes au Japon, mais cette édition française les rassemble en un tome unique, et au format perfect s’il vous plait. Un manga de 400 pages plutôt massif donc, qui permet de bénéficier des illustrations en grand format et de rendre hommage au très chouette coup de crayon de l’auteur. On notera également que la sur-couverture du manga est superbe et propose quelques effets de brillance très réussis. Et l’histoire alors ? Nous avons ici affaire à un ouvrage de science-fiction se déroulant dans un laboratoire sur une île, dans lequel se déroulent d’étranges expériences. Notre héros est amnésique et nous allons (et lui également) découvrir petit à petit ce qu’il fait là, qui il est, et surtout quelle est sa mission. Nous ne vous dirons rien de plus pour ne pas vous gâcher les surprises, mais sachez que l’histoire est plutôt bien écrite et qu’elle s’avère accrocheuse, malgré quelques éléments qui manquent un peu d’originalité. Blue Phobia est également présenté comme un huis-clos, l’action se déroulant au sein du laboratoire, et pas ailleurs. Nos héros tentent donc de fuir leurs poursuivants, et passent de salle en salle dans un climat assez étouffant. On pourra les comparer à des détenus tentant de s’évader d’Alcatraz : mission quasi impossible donc.
Blue Phobia est un manga souvent sombre, qui aborde des thèmes forts, qui pourraient être prochainement d’actualité (s’ils ne le sont pas déjà). « Les vies sacrifiées aujourd’hui sauveront plus de vies demain » déclare un scientifique à la charge du projet, qui compte bien utiliser le saphir marin comme l’énergie de demain. C’est la que la question des dommages collatéraux se pose : une vie mérite t’elle d’être prise pour en sauver d’autres ? Et cette phrase là peut toucher de nombreux domaines. Dans un genre différent, on pourrait citer Il faut Sauver le Soldat Ryan de Steven Spielberg, sorti en 1998. Un des militaires posait justement cette question : « combien d’hommes faudra t’il sacrifier pour en sauver un seul ? ». Dans le cas de Blue Phobia, les personnages à sacrifier sont ceux que l’on suit depuis le début. Forcément, nous avons de la compassion pour eux et nous espérons les voir survivre. La tension sera en tout cas clairement au rendez-vous, et nos héros seront pourchassés par un « monstre » lâché par les scientifiques. Certaines séquences s’avèrent particulièrement stressantes, et l’immersion est au rendez-vous, notamment grâce à des dessins d’une grande qualité. Les détails sont nombreux mais le tout reste lisible et jamais surchargé. C’est en tout cas un régal pour les yeux. L’auteur précise à la fin de son ouvrage vouloir « réunir les fonds nécessaires pour reprendre le scénario, le peaufiner et en faire un anime ». Mais quelle bonne idée !
Blue Phobia est parfois imparfait dans son déroulement et manque un chouïa d’originalité, mais les thèmes forts qu’il aborde couplés aux dessins superbes de l’auteur le rendent captivant. Le grand format rend honneur au style graphique et le tout est clair et parfaitement lisible, et toujours agréable à lire. Le scénario réserve quelques surprises et l’émotion est au rendez-vous. On s’attache très rapidement aux personnages et à leurs motivations, et la tension s’invite bien souvent à la fête. Lorsque l’auteur affirme vouloir adapter son oeuvre en anime, on ne peut qu’être enthousiasmés !
Lageekroom