Avis Manga Glénat : Pour le pire – Tomes 5 et 6
Depuis 4 tomes déjà, Tarô Nogizaka aime nous balader. Plein de mystères, « Pour le pire » nous raconte l’histoire de Shinju Shinagawa, une jeune femme de 21 ans condamnée à mort pour un triple meurtre. La tête d’une des victimes étant toujours introuvable, Arata Natsume, employé aux services d’aide à l’enfance, a pris contact avec elle pour lui soutirer l’information. Depuis ces débuts, les événements se sont enchaînés, et Arata est aujourd’hui marié à Shinju, dont le procès a débuté. Thriller psychologique réussi, « Pour le pire » poursuit son récit le 16 mars prochain avec un tome 5 très attendu. Nous avons eu la chance de le recevoir avec un peu d’avance, et il est temps de vous donner notre avis !
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 6, disponible le 1er juin 2022 –
Synopsis : Arata Natsume, employé aux services d’aide à l’enfance, la trentaine et célibataire, prend contact avec Shinju Shinagawa. Cette détenue de 21 ans est condamnée à mort pour le meurtre de trois hommes, dont le père de Takuto, un enfant dont Arata a la charge. Mais au cours d’une de leurs entrevues, il la demande en mariage, sur un coup de bluff qui les conduit à réellement se marier. Lors de son procès en appel, Shinju sort enfin de son silence pour clamer son innocence et affirme que son père est le vrai coupable…
Ce nouveau tome de « Pour le pire » faisait partie de nos plus grosses attentes ce mois-ci, et nous devons vous avouer rester un peu sur notre faim à la fin de la lecture. Et pourtant, toutes les qualités de la série sont là, mais on a l’impression que l’auteur fait volontairement trainer les choses. Malgré tout, le duel psychologique qui oppose Arata et Shinju est toujours aussi prenant ! La jeune femme s’est beaucoup dévoilée lors de son procès, mais chacune de ses phrases reste à prendre avec des pincettes. A-t-elle réellement été victime d’abus durant son enfance ? Son père est-il le véritable meurtrier ? Difficile à dire, et il y a à prendre et à laisser dans ses nombreuses déclarations, qui embrouillent les personnes présentes au tribunal, et même le juge. Mais Arata n’en oublie pas son objectif principal : retrouver la tête d’une des victimes. Shinju va finalement lâcher une information, pas celle attendue par Arata, mais qu’importe. Elle précise où se trouve la jambe d’une autre victime, sous les fondations d’une maison habituée par un jeune couple avec un enfant. L’enquête avance, lentement. Arata va rencontrer M. Sakurai, du bureau du procureur général de Tokyo, puis un homme ayant eu une relation avec Shinju pour l’interroger. Il est toujours difficile de démêler le vrai du faux dans toute cette histoire. Certains pensent que Shinju ne fait que mentir, d’autres qu’une grand part de vérité se cache dans ses déclarations. Le fils de la victime à la tête disparue, à l’origine de tout ça, va lui aussi faire son retour.
L’ensemble avance assez doucement au final, puis accélère en fin de tome. L’écriture est toujours aussi bonne, et certaines références au cinéma et à certains films en particulier sont bien intégrées. Visuellement, c’est toujours aussi chouette, avec une Shinju très réussie, aussi mignonne que glaçante, et de très belles illustrations. Finalement, c’est sans doute le rythme de ce tome qui nous laisse sur notre faim. Les qualités sont là, mais c’est un peu long par moments, et il manque ce petit plus qui faisait la différence dans le tome précédent. Shinju est un peu en retrait, ce qui peut expliquer cette légère déception. Néanmoins, le manga de Tarô Nogizaka propose toujours une certaine originalité, et la suite, prévue pour le mois de juin prochain, est prometteuse. S’il n’est pas le meilleur de la série et manque un peu de rythme, ce tome 5 de « Pour le pire » reste au final accrocheur, grâce à ses personnages et ses nombreux mystères. Dommage que Shinju soit un peu en retrait, mais sa discussion avec Arata permet de faire avancer l’enquête et son comportement est une nouvelle fois aussi étrange que perturbant. De nombreuses questions restent en suspens, on ne sait pas sur quel pied danser, et chacun y va de son hypothèse : mensonges ou vérité ? Nous avons hâte de découvrir le fin mot de l’histoire.
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Pour le pire – Tome 6 : »Arata Natsume, employé aux services d’aide à l’enfance, la trentaine et célibataire, prend contact avec Shinju Shinagawa. Cette détenue de 21 ans est condamnée à mort pour le meurtre de trois hommes, parmi lesquels le père d’un enfant dont Arata a la charge. Mais au cours d’une de leurs entrevues au parloir, Arata demande Shinju en mariage, un coup de bluff qui les conduit de fil en aiguille à réellement se marier. La jeune femme sort alors de son silence pour clamer son innocence, à la surprise du tribunal. Arata est persuadé que la vérité se cache dans les secrets de la mère de Shinju… »
Nous attendions avec impatience l’arrivée de ce nouveau volume de « Pour le pire », car nous étions un peu restés sur notre faim lors du tome précédent. Disons le tout de suite : la tension remonte d’un cran, et Shinju, qui avait été laissée un peu en retrait, revient sur le devant la scène. Le procès de la jeune femme se déroule toujours dans une ambiance pesante. Shinju est imprévisible, que l’on parle de ses déclarations ou de son comportement, ce qui perturbe Arata, qui ne sait plus quoi penser de sa femme. Oui, ces 2 là sont mariés, il ne faut pas l’oublier ! Un coup de bluff orchestré par notre héros pour tirer les vers du nez de Shinju et découvrir où se trouve la tête d’une de ses victimes. Mais Arata est dans le doute… Shinju est-elle coupable ? Son père a-t-il un rôle à jouer dans les 3 meurtres ? Et sa mère dans tout ça ? On en apprend un peu plus sur cette dernière, et sur la façon dont elle a « élevé » sa fille. Et au milieu de tous ces mensonges et fausses déclarations, le juge en vient même à se demander si elle est réellement la mère biologique de Shinju. Le mystère est total, et les déclarations de Shinju nous plongent une nouvelle fois en plein doute. Elle semble manipuler tout le monde, mais impossible de savoir dans quel but.
Un jeu de piste va alors se mettre en place, qui va nous laisser sur une dernière page bourrée de suspense. L’envie de découvrir la suite est très forte, et ce tome 6 s’avère au final mieux maîtrisé en termes de rythme et de narration. Il est plus intéressant que le précédent, et le personnage d’Arata est bien développé. Sa relation avec Shinju devient de plus en plus ambiguë. Pourrait-il éprouver des sentiments pour elle ? Est-il dans le déni en affirmant qu’il veut simplement conclure son enquête ? Tout ça est assez passionnant, et le style visuel de Taro Nogizaka fait une nouvelle fois des merveilles, avec des illustrations aussi sombres que poétiques, et un très beau travail sur les expressions faciales. Ce tome 6 de « Pour le pire » est donc une belle réussite, et relance l’intérêt d’un récit qui commençait un peu à s’essouffler. Vivement la suite !
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