Avis Manga Glénat : Sanctuary – Perfect Edition

Découvrir ou redécouvrir des œuvres cultes via des rééditions est toujours un plaisir, en témoigne notre engouement autour de l’Extreme Edition de Hokuto No Ken avec déjà 3 tomes disponibles chez son éditeur Crunchyroll. Et c’est encore plus intéressant lorsqu’il s’agit de séries comme « Sanctuary » (manga lancé au Japon en 1990), dont la publication avait débuté chez nous en 1996 chez Glénat avant d’être interrompue brutalement. Une deuxième édition a vu le jour chez l’éditeur Kabuto (qui n’existe malheureusement plus), mais c’est à nouveau du côté de chez Glénat que nous allons retrouver le manga de Buronson (connu également sous le pseudonyme de Shō Fumimura) et Ryōichi Ikegami avec une Perfect Edition volumineuse ! Six volumes sont prévus, et nous avons eu la chance de recevoir les premiers tomes afin de vous en parler. C’est parti !


Avis Manga Glénat : Sanctuary - Perfect EditionSynopsis : Chiaki Asami, le secrétaire de politicien et Akira Hojo le chef de gang… Lorsque Asami, après avoir menacé un parlementaire de scandale, se lance en politique en se déclarant candidat aux élections, Hôjo, en tant que yakuza, lui montre la voie vers le sommet. Alors que les univers de la politique et des yakuzas semblaient très éloignés, un étrange enchevêtrement de fils se révèle, laissant entrevoir une bien étrange relation… Qui de l’homme politique ou du yakuza révolutionnera ce pays corrompu ?


Avis Manga Glénat : Sanctuary - Perfect Edition


« Je vais renverser ce Japon actuel devenu incapable de façonner les humains ! »

Si vous aimez les intrigues politiques et les yakuzas, alors « Sanctuary » devrait vous plaire, et vous rappellera sans doute la sage culte de jeux vidéo de chez SEGA ! De notre côté, nous avons totalement découvert la série avec cette Perfect Edition imposante mais clairement qualitative. On y découvre Hôjo, un yakuza déjà influent et charismatique, qui n’hésite pas à faire chanter un politicien en collant sous son nez des photos compromettantes ! Mais Hôjo et son associé vont tomber sur un os : Chiaki Asami, le secrétaire du politicien. Un face à face pour le moins intense, mais qui cache une tout autre vérité : Hôjo et Asami se connaissent depuis leur enfance, et ont prévu de mettre un coup de pied dans la fourmilière, à savoir la vie politique japonaise. Leur cause est commune, et notre duo entend changer le visage du Japon, avec ses politiciens souvent véreux mais surtout vieillissants. Apporter un vent de fraîcheur dans le milieu politique est une cause intéressante et pertinente, mais comme bien souvent, la fin va justifier les moyens. Pots-de-vin, magouilles, trahisons, enlèvements, pressions, intimidations et violences diverses sont au cœur d’un récit prenant, immersif dès ses premières pages, et très bien écrit. Les ficelles du genre sont bien présentes, avec 2 arcs narratifs différents (un pour chaque personnage principal), celui de Hôjo étant le plus développé. Politiciens et yakuzas vont donc se faire face, et la police va également venir mettre son grain de sel. Les personnages bénéficient d’un excellent travail d’écriture, et on découvre pour certains des séquences liées à leur passé ou encore leur vie familiale.

« Sans jamais demander d’aide à personne, vous portez en vous un monde qui vous est propre… Une terre sainte, un sanctuaire »

Le scénario de Buronson (qui gagne au fur et à mesure en complexité) est mis en valeur par le coup de crayon superbe de Ryōichi Ikegami. Les traits sont fins et précis, largement mis en valeur par le grand format proposé, et les visages réalistes renforcent l’immersion. Certaines illustrations sont vraiment superbes, avec des regards très expressifs et une violence qui fait vraiment mal. L’histoire s’avère souvent percutante, avec une mise en scène très cinématographique et une ambiance parfois sombre. La route de nos « héros » s’annonce semée d’embuches ! L’ensemble est très accrocheur et très beau visuellement, et on peut dire que « Sanctuary » a très bien vieilli. Néanmoins, nous devons pointer du doigt la place de la femme dans le manga. Le seule personnage féminin à avoir du caractère est l’inspectrice, qui reste malheureusement en second plan. Les autres femmes ne sont là que pour servir d’objets sexuels (autant pour les yakuzas que pour les politiciens), ce qui est un peu dérangeant. Espérons que cela change un minimum dans la suite !


Lageekroom

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