Avis manga Kana : Jigorô – Recueil d’histoires courtes

Quand on parle de Naoki Urasawa, on pense à des œuvres fleuves comme Monster, 20th Century Boys ou Pluto. Alors, voir son nom associé à un recueil d’histoires courtes a de quoi surprendre. Et pourtant, avec Jigorô, l’auteur prouve une fois encore qu’il maîtrise aussi bien l’art du récit court que celui de la fresque épique. Disponible aux éditions Kana depuis le 6 juin 2025, « Jigorô – Recueil d’histoires courtes » est entre nos mains et il est temps de vous donner notre avis !


jigoro kanaSynopsis : Voici l’histoire de Jigorô Inokuma, l’invincible grand-père de Yawara ! Le judo ne s’apprend pas en un jour, crévindiou !

 

 



Jigoro est le grand-père de l’héroïne de Yawara!, ce qui fait de notre ouvrage du jour un spin-off de cette excellente série. Un spin-off que Jigorô raconte lui-même, dévoilant son parcours, ses rencontres, ses succès comme ses échecs, le tout avec un dynamisme communicatif. Le bonhomme a un sacré caractère, à l’ancienne pourrait-on dire, et incarne une certaine nostalgie du Japon d’antan, mettant en avant discipline, honneur, respect des traditions… Il râle beaucoup, n’hésite pas à critiquer les gens qui l’entourent, et fait preuve d’une bonne dose de mauvaise foi. Mais c’est aussi un homme de principe, qui a son propre code moral. Cette rudesse mêlée à sa grande bonté fait de ce personnage une belle réussite d’écriture, et on s’y attache facilement. Ce genre de personnage, typique de l’auteur (un peu dépassé par le monde moderne, mais ancré dans des valeurs humaines fortes) nous plaît beaucoup.

Dans ce recueil, on retrouve le style du mangaka : personnages attachants et touchants, ambiance rétro, humour bien dosé et humanisme discret mais puissant. Le ton est plus léger que dans ses séries à suspense, mais on sent toujours cette même envie de sonder les âmes, de raconter la vie « ordinaire » qui dérape un peu et qui émeut beaucoup. Graphiquement, c’est toujours aussi réussi : le trait est expressif, dynamique, et les visages débordent de vie (on se régale avec les différentes réactions), avec en bonus de belles pages en couleurs. On sent qu’Urasawa s’est fait plaisir, parfois dans des sketchs presque absurdes, parfois dans des récits plus tendres. L’ensemble est très bien rythmé, et même si toutes les histoires ne marquent pas autant, aucune ne laisse indifférent. L’ouvrage n’a pas pour prétention de nous offrir un best-of, ni une compilation de concepts géniaux. C’est plus modeste, plus humain, et c’est ce qui nous a plu !


Lageekroom

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