Avis manga Ki-oon : Doga of the Great Arch – Tomes 1 et 2
Après l’excellente série (en 4 tomes) « Badducks » (notre avis est à découvrir à cette adresse), la mangaka Toryumon Takeda est de retour aux éditions Ki-oon avec « Doga of the Great Arch », dont le premier tome est disponible depuis le 2 mai 2024. Une toute nouvelle série lancée l’année dernière au Japon (2 tomes sont déjà disponibles) qui arrive donc chez nous, et que nous avons eu la chance de découvrir grâce à son éditeur. C’est parti pour notre avis !
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 14 août 2024 –
Synopsis : Yote, rejeton de la noblesse, est aussi éduqué qu’ignorant des réalités du monde. Son premier voyage en dehors de son domaine tourne court quand il est poignardé pour son argent dans les bas-fonds de Leoure, la cité du désert. Sauvé par une bricoleuse de génie, il se retrouve dans un corps de cyborg lui permettant de survivre… un an ou deux. L’équipement est si rustique que Yote a besoin d’assistance pour tout, de l’entretien au déplacement ! Peu importe, pour lui, c’est une chance de reprendre de zéro, loin de son château et de son étroite existence. Mais, pour ça, il lui faut d’abord retrouver son humanité, et seules les sirènes, réputées dotées de magie, ont une chance de pouvoir l’aider… Le jeune aristocrate propose une petite fortune à Doga, orpheline aussi forte que débrouillarde, pour qu’elle l’assiste dans sa recherche de ces fabuleuses créatures. Elle accepte, prête à braver tous les dangers pour découvrir le monde ! La promesse d’une nouvelle vie vaut bien mille trésors ! Après l’expérience Badducks, Toryumon Takeda livre une œuvre de steampunk fantasy riche et aboutie. À la poursuite des légendes, l’aventure vous tend les bras !
Nous avons beaucoup aimé la série « Badducks », qui s’est terminée en février dernier avec un quatrième tome très classe visuellement et riche en émotion. Avec « Doga of the Great Arch », on retrouve le style de l’autrice, dans sa mise en scène et dans ses visuels, toujours aussi immersifs. On est un peu perdu dans les premières pages de ce tome 1, mais les premiers éléments vont rapidement être posés. Après quelques magnifiques pages en couleurs, c’est un parfum d’aventure qui nous attend ! Un duo improbable, un univers déjà riche, des enjeux qui commencent à se dessiner : si ce premier tome se contente pour le moment de poser les bases, il n’en reste pas moins riche et intéressant. Notre héros, Yote, est un jeune noble ayant un profond désir de liberté (un thème qui revient à plusieurs reprises dans le manga), mais sa première sortie ne va pas se passer comme prévu. Poignardé et laissé pour mort, il est récupéré par la vieille Moria, bricoleuse de génie, qui fait de lui un cyborg. Son espérance de vie est faible et le temps lui est compté, mais Yote va compter sur Doga (en échange d’une grosse somme d’argent) pour le mener à sa destination, au bord de la mer.
Comme dans « Badducks », les personnages de « Doga of the Great Arch » sont vraiment intéressants, et en particulier Doga, cette jeune orpheline forte et au caractère bien trempé. On se doute que notre nouveau duo va faire des étincelles, et on a hâte de découvrir l’évolution de leur relation. En plus de proposer des personnages déjà accrocheurs, Toryumon Takeda met en place un univers immersif à l’architecture souvent fascinante, qu’on soit en intérieur ou en extérieur. Un peu de fantasy par ci, un peu de steampunk par là… C’est vraiment très beau, avec le travail si particulier de la mangaka sur les visages (ils ne plairont pas à tout le monde), et des décors détaillés. Cerise sur le gâteau, ce premier tome offre quelques pages en couleurs du plus bel effet. On note également quelques petites touches d’humour, notamment liées au « nouveau » corps de Yote et son incapacité (pour le moment) à s’en servir. Ce premier tome démarre donc très bien, et on se doute, connaissant le travail de la mangaka sur sa précédente série, que l’ensemble va monter d’un cran dans la suite ! On vous donne rendez-vous le 14 août prochain, à l’occasion de la sortie du tome 2 !
Doga of the Great Arch – Tome 2 : Doga et Yote ont quitté la ville de Leoure en dirigeable, à destination de Shunauchi… Là-bas, ils comptent atteindre la mer pour convaincre les sirènes de rendre son corps originel au cyborg. Mais l’appareil n’a pas le temps d’aller bien loin avant d’être pris dans des turbulences qui le forcent à procéder à un atterrissage d’urgence ! Alors que son compagnon gît inconscient au fond d’une caisse, l’intrépide jeune fille prend la décision de continuer à pied, refusant de gâcher de l’argent pour se rendre au prochain aéroport avec les autres passagers. Voilà les deux voyageurs perdus en plein désert… Le périple va-t-il s’achever si vite après avoir commencé ?
« Et là ? Tu sens quelque chose ? »
Après un démarrage intéressant, la série « Doga of the Great Arch » continue en ce mois d’août aux éditions Ki-oon (à l’image de « Nine Peaks, dont notre avis est à découvrir à cette adresse) avec un tome 2 qui nous invite à l’aventure. Maintenant que les bases sont posées et que notre duo improbable est formé, les péripéties vont vraiment pouvoir s’enchaîner à l’image d’un RPG ! Après avoir atterri d’urgence dans le désert, Doga et Yote font la rencontre d’un marchand pour le moins louche qui va les emmener vers la ville la plus proche. Une course-poursuite avec une énorme bestiole plus tard, nos héros rejoignent les villageois et vont leur prêter main forte pour dépecer l’animal avant que leur Seigneur ne rentre pour leur en prendre la moitié. On découvre une nouvelle fois la très grande force de Doga, qui étonne les villageois. Yote est quant à lui davantage observé, et certains se demandent pourquoi il ne participe pas aux activités et ne mange pas. On rappelle qu’il a été poignardé, pour son argent, dans les bas-fonds de Leoure, la cité du désert, et rafistolé par une bricoleuse qui en a fait un cyborg. Yote est d’ailleurs activement recherché par son frère, et il ne faudrait pas qu’il soit démasqué au village !
Bien rythmé, ce tome 2 est très agréable à lire même si l’histoire n’avance que très peu au final. Notre duo enchaîne les quêtes secondaires, tombe sur de vilains monstres, mais ne perd pas de vue son objectif principal de rejoindre la mer. Le voyage reste intéressant à suivre, grâce notamment à la relation entre Doga et Yote. Lui, qui est donc devenu un cyborg, ne ressent aucune émotion, ce qui intrigue Doga. Elle lui pose tout un tas de questions sur sa nouvelle condition, s’il ressent les changements de température, s’il éprouve des émotions ou tout simplement des sensations quand elle le touche. Ce rapprochement est bien mis en scène, et la séquence procure une certaine émotion. Visuellement, on aime toujours autant la patte de Toryumon Takeda, qui nous offre de très beaux décors, des illustrations détaillées et des animations fluides (seuls les visages pourront diviser). Au final, et même si ce tome reste classique sur bien des points, on se prend au jeu grâce à nos héros et on passe un bon moment. Néanmoins, on croise les doigts pour que le tome 3 propose un vrai fil rouge avec des enjeux un peu plus conséquents. Il faudra patienter, car la suite n’est pas encore sortie au Japon !
Lageekroom