Avis manga Ki-oon : Nine Peaks – Tomes 1 à 3
L’année 2024, qui fête les 20 ans de Ki-oon, est décidément très riche pour l’éditeur. Après « #DRCL midnight children« , « The Bugle Call » ou encore « Kindergarten Wars« , il est temps de découvrir le très attendu « Nine Peaks », manga signé Tetsuhiro Hirakawa en cours au Japon depuis 2022 dans le magazine Shônen Champion des éditions Akita Shoten, avec déjà 9 tomes. Mais c’est le tout premier qui nous intéresse aujourd’hui, que nous avons eu la chance de recevoir et de découvrir. « Nine Peaks » nous offre une belle entrée en matière, du voyage temporel et de la baston, et il est temps de vous en parler. C’est parti !
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 29 août 2024 –
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 3, disponible le 7 novembre 2024 –
Synopsis : À seulement 16 ans, Gaku possède déjà une réputation de dur à cuir qui attire les délinquants du coin, et les bagarres s’enchaînent, malgré les remontrances de son père Harumi… Le lycéen n’a que peu de respect pour ce gérant bougon d’un restaurant sans avenir. Pourtant, quand l’homme meurt d’un accident, c’est toute une foule qui débarque à son enterrement, pleurant la perte d’un héros qui aurait autrefois uni les gangs locaux… En guise de dernier hommage, Gaku part à la pêche, le passe-temps favori de son père, mais finit à l’eau ! Remonté de justesse par un garçon de son âge au look de racaille, il n’a pas le temps de souffler qu’une bande vient attaquer son sauveur… qui n’est autre que son père, plus jeune de 22 ans ! L’adolescent a fait un bond dans le passé, à une époque où couve une guerre sans pitié pour prendre la tête des bad boys de la ville. Mais cette fois, il compte bien prêter main-forte à son paternel !
« Il s’appelle Gaku Mashio… Au collège Yaga, on le surnommait « la tête brûlée »
À la découverte de ce premier tome de « Nine Peaks », on ne peut s’empêcher de penser à d’autres œuvres existantes, que ce soit dans le manga ou dans le milieu du cinéma. Forcément, « Retour vers le futur » nous vient à l’esprit, avec notre héros qui se retrouve 22 ans dans le passé et fait la rencontre de son père, de sa tante et de ses grands-parents, toutes et tous plus jeunes. Et puis on ne peut s’empêcher de penser à l’excellente série « Tokyo Revengers », qui propose également des voyages temporels et de la baston (beaucoup de baston). Néanmoins, il serait idiot de ne réduire « Nine Peaks » qu’à ces 2 deux références, car le manga de Tetsuhiro Hirakawa a déjà, à travers ses premiers chapitres, beaucoup à offrir. Mais avant de nous rendre dans le passé, concentrons-nous sur le présent. On y découvre Gaku, un jeune lycéen de 16 ans renvoyé de son bahut après avoir mis en raclée à un autre étudiant. Gaku a une relation compliquée avec son père, qui selon lui manque de charisme et mène une vie fade. Sa mère est décédée lorsqu’il avait 2 ans, et Gaku vit depuis avec « ce vieil ours qui lui sert de daron ».
« Du sang, de la sueur et des larmes, cette histoire en est pleine… »
Leur relation est difficile, mais tout va basculer. Son père, âgé de 38 ans, meurt renversé par un camion en sauvant un enfant. Gaku va à ce moment comprendre que son père était aimé et respecté de nombreuses personnes, puis va effectuer ce fameux bon temporel de 22 ans, le renvoyant aux côtés de son paternel. Gaku va devoir reprendre ses esprits mais comprend rapidement qu’il est dans le passé aux côtés de son père jeune. Il va découvrir pourquoi ce dernier a fini par être autant respecté. On ne vous en dira pas plus côté scénario, car quelques révélations sont déjà au programme. Ce premier tome pose quelques enjeux intéressants, liés au voyage temporel de Gaku, et développe bien une relation père/fils très souvent touchante. C’est même parfois drôle, surtout lorsque Gaku découvre sa tante jeune, bien différente que dans son présent. La découverte de son lycée, de sa famille et tout simplement de sa ville dans le passé est vraiment intéressante, mais Gaku se rend vite compte que ça ne rigolait pas à l’époque. La rivalité entre les lycées fait rage, et ça va bastonner sec.
« … elle raconte comment on s’est battus côte à côte pour régner sur la ville »
Le côté furyo est parfaitement bien géré par l’auteur, spécialiste du genre, et on a droit à quelques patates et coups de pied bien placés. Les différents personnages ne manquent pas de charisme et sont bien mis en valeur, et l’ensemble est très chouette visuellement. Néanmoins, ne vous attendez pas à un déluge de combats, ce premier tome s’attardant principalement sur ses personnages, leurs relations et les différents enjeux. Ce n’est clairement pas un mal, et l’aspect émotionnel fonctionne vraiment bien. On peut dire que « Nine Peaks » démarre sur des bases excellentes en proposant son propre univers, et qu’il nous tarde de découvrir la suite. On vous laisse également découvrir, tout en bas de l’article, nos photos du press kit envoyé par l’éditeur, qui propose tout ce qu’il faut pour avoir la classe dans l’univers du manga, et les petits pansements qui vont bien après avoir échangé quelques droites !
Nine Peaks – Tome 2 : Après avoir effectué un bond de 22 ans dans le passé, Gaku est recueilli par sa propre famille, dont les membres ignorent tout de sa future existence. Entre les gangs rivaux qui s’affrontent en pleine rue et le lycée Aoba couvert de graffiti, la ville qu’il connaissait a bien changé… Ce n’est pas pour déplaire à l’adolescent bagarreur, mais un détail l’intrigue : alors que son père est censé unifier un jour toutes les bandes de Kumine, l’intéressé affirme n’avoir aucun objectif de conquête. Pire, il semble même à la botte de Soichi Kanamori, le chef des première ! Comment expliquer un tel comportement de la part de celui que tous respectent ?
« Il faudrait vraiment qu’on règle nos comptes avant l’été, vous voyez ? »
L’année 2024 est clairement une réussite pour l’éditeur Ki-oon, qui nous propose en ce mois d’août le tome 2 de sa nouvelle série lancée en juin dernier : « Nine Peaks ». On nous parle de voyage temporel et de bastons entre les élèves de différents lycées, ce qui nous rappelle forcément quelque chose, mais « Nine Peaks » a de nombreuses qualités à faire valoir ! À commencer par ses personnages, déjà attachants, et son héros, Gaku, qui vient d’effectuer un bond de 22 ans dans le passé. Il y retrouve son père (récemment décédé dans le présent), dans un contexte bien différent de celui auquel il s’attendait. Les débuts de ce tome 2 nous replacent le contexte, et on en apprend davantage sur la ville de Kumine et les 5 lycées qui s’y affrontent pour arriver au sommet. Ça bastonne à tous les coins de rue, et même si Harumi affirme à Gaku ne pas être intéressé par tout ça, il semble agir dans l’ombre. Gaku va tenter de découvrir ce que cache son père, et en profiter pour balancer quelques patates bien placées pour qu’on ait droit à notre quota de bagarre.
Ce tome 2 de « Nine Peaks » met de côté tout ce qui concerne le voyage temporel (malgré quelques petits clins d’œil) et se concentre sur ses personnages et les hiérarchies dans les différents lycées. L’humour est présent, notamment avec Kaido, fou amoureux de Rin (la tante de Gaku) à qui il n’ose pas avouer ses sentiments. Quelques scènes proposent une chouette légèreté, mais on revient vite aux affaires avec Soichi Kanamori, le chef des première, qui veut étendre son pouvoir dans la ville. Il remarque Gaku, et apprend qu’il vit chez Harumi. Désormais, notre jeune héros fait partie de l’équation ! Certains personnages ont vraiment une classe folle, à l’image de Wagatsuma, le second de Kanamori, toujours présenté en contre-plongée, ce qui lui donne une certaine supériorité sur les événements et ses adversaires. Un personnage puissant et qui sait se battre ! On pourrait aussi citer Roku Shiranui, chef des terminale, qui avait quitté le lycée mais qui revient aux affaires, ayant sans doute entendu parler des événements récents. Bref, on ne s’ennuie pas dans ce tome 2, un peu plus posé que le précédent mais super intéressant et bien rythmé. Pour le moment, « Nine Peaks » démarre vraiment bien, et on ne se perd pas dans l’histoire malgré la multitude de personnages. Visuellement, ça claque toujours autant, avec des visages réalistes et de très belles animations lors des combats. Le manga de Tetsuhiro Hirakawa fait toujours partie de nos petites pépites de l’année !
Nine Peaks – Tome 3 : Harumi doit combattre Hirosato Hayashi, le chef des seconde du lycée Hakkyo, mais lorsque ce dernier se montre au restaurant, c’est Gaku qu’il trouve ! Intrigué, le voyageur temporel ne relève pas la méprise et envoie son adversaire au tapis sans trop de difficultés… Cet exploit lui vaut l’intérêt de Kanamori, le chef des première, et de Shiranui, celui des terminale, qui tentent tous les deux de le recruter. Sans succès : le seul camp que Gaku est prêt à rallier, c’est celui de son père… et tant pis s’il n’existe pas encore ! Mon père, ce héros… de la baston ! Le voyage dans le temps de Gaku lui permet de renouer avec sa famille, mais aussi d’affronter des adversaires plus tenaces que jamais… Face au duo Harumi-Gaku, les gangs du coin n’ont qu’à bien se tenir !
« Quand on se bat, on se fout de savoir si le type d’en face est un petit ange ou un con »
En plus du tome 5 de « Kindergarten Wars« , les éditions Ki-oon nous ont proposé de découvrir, le 7 novembre dernier, la suite de « Nine Peaks », manga signé Tetsuhiro Hirakawa en cours au Japon depuis 2022 ! Une série qui fait clairement partie de nos coups de cœur 2024, et nous allons tuer tout suspense en vous disant que ce tome 3 est toujours aussi excellent ! Si ce nouveau volume propose son lot de baston et d’humour, l’accent est mis sur les différents clans et les alliances pour prendre le contrôle de la ville. Kanamori, le chef des première, sent le vent tourner et veut absolument que Gaku et Harumi le rejoignent pour faire face au retour de Shiranui, qui veut régner sur Aoba avant l’été. Les enjeux sont bien expliqués et très intéressants, d’autant plus que les événements de Gaku dans le passé semblent légèrement changer le futur. Le thème du voyage temporel reste une nouvelle fois en retrait dans ce tome, mais ce n’est pas pour autant qu’on l’oublie ! Riche et accrocheur, ce tome 3 intègre de nouveaux personnages, dont Kei Nekoya et Zen Inutsuka, qui vont rapidement montrer leur potentiel. Le jeu des alliances fait rage, et malgré la multitude d’infos, on comprend très bien ce qui se déroule, un peu aidé par le récap’ des personnages au début du tome.
L’enjeu est clair : prendre le contrôle de la ville, et Gaku, Harumi et Masatora (surnommé Mako) forment un trio vraiment excellent. Mako est toujours aussi amoureux de Rin, la tant de Gaku, et certains passages entres ces 2 personnages donnent le sourire. Mais une fois ces petits moments de légèreté passés, on retourne à la baston, et on en a pour notre argent, avec un combat final qui claque méchamment. Gaku et son père du passé morflent pas mal mais parviennent à trouver une certaine alchimie, les rendant très puissants. Les coups pleuvent, les animations sont excellentes, et on s’éclate visuellement et en termes de rythme. Certains personnages dégagent un charisme fou (on pense notamment à une illustration de Shiranui en train de bondir sur un adversaire avec un regard démoniaque), et d’autres comme Mako sont vraiment attachants. Pris par les enjeux, on enchaîne les pages jusqu’à un final jouissif, qui nous donne une envie folle de découvrir la suite. Ce tome 3 de « Nine Peaks » ne déçoit absolument pas, et fait preuve d’énormément de panache. On kiffe !
Lageekroom