Avis Manga Mana Books : Danganronpa The Animation Tomes 1 et 2
Danganronpa est ce que l’on peut appeler un jeu vidéo « de niche ». Entendez par là que son originalité et son mélange des genres (visual novel, enquête, aventure) ne le rendent pas accessibles à tous, et que de nombreux joueurs ne connaissent cette saga de Spike Chunsoft que de nom. Plusieurs jeux ont vu le jour (DanganRonpa Trilogy étant le dernier en date sur PS4), ainsi qu’un anime, et bien entendu le manga qui nous intéresse aujourd’hui. C’est l’éditeur Mana Books qui s’est occupé de la distribution en France (on les remercie chaleureusement au passage !), et nous avons dévoré les 2 premiers tomes. On vous en parle sans plus attendre !
Synopsis : L’école privée Kibôgamine est un établissement réputé pour son processus de sélection extrêmement strict : seuls les lycéens qui excellent dans leur domaine peuvent y entrer. Lorsque Makoto est tiré au sort pour l’intégrer, il est donc aux anges… C’est pourtant sa descente aux enfers qui commence lorsqu’il se retrouve prisonnier d’un jeu de la mort avec ses camarades. Et il devra garder la tête froide face au diabolique proviseur Monokuma…
Sorti le 7 février 2019, le premier tome de Danganronpa met rapidement dans le bain. Après une brève introduction pour nous présenter Makoto, nous voici déjà plongé dans l’univers tout particulier de cette école. Les joueurs ayant déjà découverts le jeu vidéo ne seront pas dépaysés, tandis que les nouveaux arrivants seront probablement surpris par la mise en place de ce jeu macabre. Loin de n’être qu’un vulgaire « Battle Royale » dans lequel tous les élèves doivent s’entre-tuer, Danganronpa propose davantage de subtilités et des règles bien précises. Et c’est lorsque le proviseur de l’établissement débarque que l’on se rend compte que nous avons entre les mains une oeuvre à part. Le responsable des festivités s’avère être… Un ours en peluche. Loin d’être un petit ours réconfortant vous rappelant votre enfance, Monokuma est un proviseur complètement barré, se délectant du désespoir de ses élèves. Il annonce d’ailleurs très vite la couleur : pour qu’un élève obtienne son diplôme, il devra assassiner l’un de ses camarades sans être découvert par les autres ! Si les autres découvrent l’identité du tueur (via une enquête puis un procès), celui-ci sera le seul à être condamné à la peine de mort. Mais s’ils ne parviennent pas à le démasquer, seul le coupable est diplômé et les autres seront tous éliminés…
Ce sont donc 15 élèves qui vont devoir jouer le jeu et assassiner l’un des leurs sans se faire découvrir. Se serrant les coudes, ceux-ci vont rapidement comprendre qu’on ne peut faire confiance à personne, et que chacun possède ses secrets. Les alliances se forment, les trahisons émergent : tout est fait pour maintenir le lecteur au taquet, et ça marche ! On va donc découvrir, et commencer à s’attacher ou à détester, des personnages divers et variés, allant du joueur de baseball à la romancière, en passant par la star de la chanson. Les profils sont tous bien différents, mais il ne faut pas se fier aux apparences, et le jeu morbide va encore grimper d’un niveau lorsque Monokuma va durcir les règles… Et en ajouter. Certains élèves étant frileux (et on les comprend) à participer au jeu, le proviseur va les pousser dans leurs retranchements et les mettre sous pression. Mais nous vous laissons découvrir tout ceci !
L’histoire s’avère souvent surprenante, notamment au niveau des premières morts. Si les coupables sautent rapidement aux yeux, la partie enquête/procès est vraiment bien écrite, et on suit l’évolution de chaque meurtre avec intérêt, observant nos Sherlock Holmes en herbe. La tension est palpable, et Monokuma en rajoute régulièrement quelques couches, n’hésitant pas à faire usage d’un humour particulièrement noir. Notre ours en peluche aime lire la peur sur le visage de ses élèves, et leur fait bien comprendre qu’ils doivent participer à ce jeu macabre s’ils veulent avoir un espoir de quitter l’école. Certaines répliques sont particulièrement cinglantes, et le manga aborde des thèmes forts et matures. La dualité est au cœur de Danganronpa, en témoigne le design de Monokuma à la fois mignon et démoniaque, et on retrouvera comme thèmes principaux l’espoir/le désespoir, l’amitié, la trahison, ou encore les limites de la justice. Le tout est bien amené, et n’est pas posé là que pour faire genre : l’écriture et le développement sont excellents. On regrettera peut-être quelques séquences un peu rapides, voire rushées, et on passera parfois en un éclair de la partie enquête au procès. Le rythme reste quoi qu’il en soit excellent. Techniquement, Takashi Tsukimi respecte à la lettre le design du jeu vidéo, sans prendre de risque. Le mangaka propose un travail efficace, et parvient à capter et à retranscrire les looks atypiques de ses personnages. On regrettera peut-être un manque de détails dans certains arrières plans, mais le tout se veut parfaitement lisible.
A ce jour, 2 tomes de Danganronpa The Animation sont disponibles chez Mana Books, sachant que la série en comporte 4. Nous avons dévoré ces 2 premiers tomes et attendons la suite avec impatience, et avons apprécié tout particulièrement le rythme, l’écriture, et l’humour bien noir de Monokuma. L’histoire est également riche en surprises, et nous n’avons pas encore découverts tous nos personnages et leurs secrets. Le jeu macabre de Danganronpa The Animation est captivant, et les nouvelles règles durcissent de plus en plus la partie. Vivement la suite !
Lageekroom