Avis manga Mana Books : Dark Souls Redemption – Tomes 1 et 2
La saga Dark Souls occupe une place capitale dans le paysage vidéoludique, et a même donné son nom à un genre craint de nombreux joueurs : le souls-like. Un genre largement représenté ces derniers mois, mais c’est d’un manga dont nous allons parler aujourd’hui, avec une création originale signée Mana Books. Scénarisé par Julien Blondel (« Elric » au éditions Glénat) et dessiné par Shonen (« Outlaw Players »), « Dark Souls Redemption » est le fruit d’une collaboration made in France entre l’éditeur et Bandai Namco, et nous avons eu la chance de le recevoir. C’est parti pour notre avis !
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 3 avril 2025 –
Synopsis : Les cendres mourantes d’un feu de camp éclairent un monde dévasté. Une femme, ramenée à la vie par une mystérieuse marque, émerge d’un profond sommeil sans aucun souvenir de son passé. Dans cet univers méconnaissable, elle est poursuivie sans relâche par la redoutable Guilde des gardiens d’écailles. Cependant, elle se voit offrir un salut inattendu par un individu imposant qui garde farouchement le secret de son propre passé… Préparez-vous à affronter les âmes solitaires et à embrasser les ténèbres une fois de plus, dans cette histoire originale et inédite de Dark Souls.
Création originale et officielle, Dark Souls Redemption débarque chez nous le 6 juin 2024 avec un premier tome que nous attendions avec impatience, appréciant tout particulièrement l’univers et le lore des jeux vidéo de la série. Côté ambiance, le pari est réussi avec ce premier volume, qui nous plonge directement dans l’ambiance, souvent sombre, lugubre et oppressante, à la découverte d’une jeune femme amnésique. De la dark fantasy comme on aime, avec des paysages qui s’étendent à perte de vue, un bestiaire imposant, et des personnages déjà charismatiques. Visuellement, c’est vraiment du bon boulot, détaillé, immersif, grandiose parfois, qu’on parle des décors ou des armures, avec une mise en scène qui sait être percutante quand il le faut (on trouve d’ailleurs de nombreux croquis en fin d’ouvrage, sur les personnages et les environnements). On retrouve clairement l’ambiance du jeu, avec de nombreux mystères et un lore qui se met tout doucement en place.
Mais si la partie visuelle est difficilement critiquable, ce premier tome souffre peut-être, à l’image du jeu, d’un contexte qui peine à se mettre en place. Dans le jeu, c’est moins gênant car c’est au joueur d’explorer et de tout découvrir par lui-même. Mais dans un manga, on est davantage pris par la main. Il y a bien quelques rebondissements, mais le scénario manque pour le moment d’ampleur, même en gardant à l’esprit qu’il ne s’agit que du début du récit. Forcément, connaissant le talent de Julien Blondel, on en attend beaucoup, et nous avons hâte de découvrir un tome 2 qui montera sans aucun doute d’un cran en termes d’enjeux. Mais ne boudons pas notre plaisir, car découvrir une histoire originale basée dans l’univers de Dark Souls est un vrai plaisir, cet univers étant extrêmement riche. On terminera avec un mot sur la qualité de l’ouvrage, qui est au rendez-vous. La couverture est très chouette, avec de beaux effets de brillance, et le papier est épais et met en valeur le contraste de certaines illustrations.
Dark Souls Redemption – Tome 2 : Dévastée par la mort du forgeron qui s’est sacrifié pour elle sous les griffes d’Ar’vrark le Dévoreur, Ira reçoit l’aide troublante d’un chasseur solitaire qui semble lui aussi frappé par une malédiction. Mais alors que les fantômes de leur passé se ravivent à la lueur du feu, l’assaut d’une horde déchue les force à quitter la forteresse autrefois inviolable des Cendres Gris. Guidés dans les marais par des runes d’une autre époque, ils découvrent les ruines cyclopéennes d’un sanctuaire oublié, où leurs derniers espoirs de rédemption se mêlent aux hurlements de leurs souvenirs les plus sombres…
En ce mois d’avril 2025, l’éditeur Mana Books confirme que l’univers sombre et torturé de la saga vidéoludique Dark Souls peut parfaitement s’épanouir sur le papier. Mais si le premier volume de « Dark Souls Redemption » posait les bases intéressantes d’un monde désespéré et brutal, son scénario un peu timide nous avait laissés sur notre faim. Comme nous le précisions dans notre avis sur le premier tome, on en attendait beaucoup de Julien Blondel, et avions hâte de voir si cette suite allait monter en puissance. Spoiler alert : c’est le cas ! Clairement, la découverte de ce tome 2 est très bonne, et on conserve l’ambiance du premier, très réussie, à laquelle s’ajoute un développement plus intéressant des personnages et surtout un nouvel arrivant très intriguant. Là où le tome 1 pouvait paraître un peu confus ou trop introductif, l’intrigue prend désormais son envol avec des enjeux plus clairs, des personnages davantage creusés et une narration qui gagne en fluidité.
On sent également que le récit a gagné en cohérence, tout en conservant cette ambiance si particulière propre à Dark Souls : un monde en ruine, des êtres torturés par la malédiction, et une quête de rédemption presque vaine. L’histoire met en avant la relation entre Ira et un chasseur solitaire, tous deux confrontés à leurs passés respectifs et aux dangers qui les entourent. La malédiction de ce dernier (son âme est emprisonnée dans un heaume et il passe de corps en corps) est clairement mystérieuse, et on doute encore de son honnêteté. Néanmoins, ils vont devoir s’entraider, et leur alliance face aux épreuves souligne les thèmes de rédemption et de survie dans ce monde dévasté. Le dessin est quant à lui toujours aussi détaillé et immersif : c’est magnifique, détaillé, avec de très beaux jeux d’ombre et un bestiaire ultra efficace. Si tout n’est pas encore parfait, ce second tome franchit un vrai cap et corrige les quelques faiblesses du premier, tout en parvenant à nous embarquer pleinement dans l’univers du jeu vidéo, qu’on apprécie toujours autant.
Lageekroom