Avis Retrogaming : l’art de balancer des pains dans la tronche avec Streets of Rage sur Mega Drive
Quand je rebranche ma Mega Drive, il y a quelques jeux que je ne peux pas m’empêcher de relancer, pour une partie ou deux, tant ils ont bercé mon enfance. Parmi ceux-là, il y a Streets of Rage. Il fait partie des premiers beath them all auxquels j’ai joué. Récemment, ayant profité de me relancer une partie sur la Xbox One, grâce à la rétrocompatibilité de la compilation des trois opus de la Xbox 360, je me suis pris de nostalgie. Comme j’aime l’authentique, une fois ma partie terminée (ou presque, c’était quelques dizaines d’heures plus tard), j’ai remis ma Mega Drive, j’ai inséré le jeu… Rien… J’ai sorti la cartouche, j’ai soufflé fort dedans, j’ai réinséré la cartouche, j’ai allumé, j’ai eu un pincement au cœur (oui, la technique du « je souffle, ça fonctionne » est toujours d’actualité).
L’introduction donne le ton, ça va castagner. On laisse tomber la réflexion, qu’on prenne Adam, Axel ou Blaze, peu importe que l’un soit un peu plus fort, l’autre plus rapide ou que la dernière saute mieux (aucune arrière pensée), on s’en cogne, l’effet est le même, on voit un ennemi, on lui tape dessus jusqu’à ce qu’il s’écroule. Un bouton pour sauter, un pour attaquer, c’est simple comme bonjour et ça défoule, surtout que les personnages enchaînent vraiment des combos assez différents. Attaques aériennes, prises, attaques au corps à corps, projections diverses selon la position, pour l’époque, je trouvais que ça donnait justement un côté réaliste aux bastons. Ce qui était moins réaliste, c’était la position que prenait notre personnage pour avaler une pomme ou un gigot (sérieux, on avait vraiment l’impression qu’il l’aspirait par un autre orifice) histoire de recouvrer de la santé. Par contre, quand il se baissait pour récupérer un couteau (qui pouvait être lancé), une batte de baseball, une barre de fer, une bouteille à péter sur la tempe des gus ou encore une poivrière pour les immobiliser un instant, on se redressait avec le sourire aux lèvres. Encore aujourd’hui, je reste marqué par le design des ennemis, que ce soit le ninja, le punk, le clown jongleur ou encore la femme dominatrice qui maniait le fouet comme personne et qui poussait des cris à mourir de rire (obligeant à baisser le son quand les parents rôdaient près de la chambre)…
Sans parler des boss, qui envoyaient du lourd. Puis il y avait cet instant de grâce, quand on appelait la police (une fois par vie, à moins de trouver une rare voiture dans les objets à ramasser)… L’écran se figeait presque, la police débarquait et elle tirait avec son bazooka (ou à la mitrailleuse pour le deuxième joueur). Notre perso ne bougeait pas et les autres tombaient comme des mouches. Bien entendu, je gardais cet atout pour le boss tant ça lui faisait mal. Je me rappelle tous ces moments passés à y jouer avec ma sœur… A deux, c’était encore mieux. C’est vrai, parfois on se tapait sur la tronche, parfois elle saisissait mon perso qui du coup donnait des coups de pied vers l’avant, parfois on s’envoyait valser l’un l’autre mais toujours on luttait contre les ennemis alors deux fois plus nombreux. J’aimais l’ambiance des niveaux, que ce soit le premier, avec ses néons, la plage avec ses vagues, le bateau ou encore l’usine avec les presses qui ne faisaient pas de pitié… Si le jeu nous occupait plusieurs après-midis quand j’étais tout petit, il est vrai que maintenant je le plie en une petite heure, en faisant plus attention aux patterns, alors que môme c’était l’instinct qui faisait la différence. Les visuels sont toujours aussi charmeurs, la bande-son colle bien à l’action et que dire du dernier Round, avec M.. X qui pose la question fatidique sur laquelle il ne valait mieux pas se louper…
Verdict ? Le plaisir de multiplier les pains dans la tronche !
Streets of Rage, ce sont des souvenirs en pagaille, c’est un plaisir sans nom à chaque fois que je relance une partie. Avec les tonnes de jeux indé qui sortent actuellement, je ne trouve pas que ça ait vieilli tant que ça, du moins quand j’y joue sur ma Mega Drive et sur un petit écran. Je m’éclate toujours autant, surtout quand je joue en coopération. Franchement, si vous n’avez pas la Mega Drive, essayez au moins la compil’ 360 rétrocompatible sur Xbox One, vous verrez, c’est du bonheur en barre de (re)découvrir ce beat them all. Dommage que la licence n’ait pas survécu après l’ère Mega Drive mais il va falloir que je joue à Raging Justice pour voir si le titre est le digne successeur spirituel de la licence…
Article rédigé par Vincent P.