TEST : A Plague Tale : Innocence, que vaut la version PS5 ?
Deux ans après une sortie remarquée et d’excellents retours de la presse et des joueurs (ce fut notre cas), A Plague Tale : Innocence revient en ce mois de juillet 2021 sur Xbox Series X|S, PlayStation 5 ,et en version Cloud sur Nintendo Switch. On rappelle que notre histoire se déroule au XIVème siècle, dans une France ravagée par la peste, et nos 2 héros Amicia et Hugo vont devoir se lancer malgré eux dans une quête remplie de dangers, les mettant face à l’inquisition ou pire, des hordes de rats affamés. Nous avons eu la chance de recevoir une version PS5 du jeu d’Asobo Studio (il fait d’ailleurs partie des jeux « gratuits » du PS Plus de juillet), et il est temps de voir ce que ça donne ! C’est parti.
A Plague Tale nous raconte une histoire de famille, une histoire intense mettant en avant des thèmes forts, touchants, le tout étant mis en scène de la plus belle des façons. Si certains détails techniques sauteront aux yeux des joueurs pointilleux (animations un peu raides, visages pas toujours au top), le jeu reste magnifique, grâce notamment à une direction artistique absolument superbe et ultra travaillée. L’immersion est quasi immédiate, et votre périple commencera doucement par une balade en forêt avec votre père avant de vite prendre un virage nettement plus dramatique. Le jeu se vit, à 100%, et procure qui plus est des sensations intenses. Cette nouvelle version du jeu d’Asobo Studio bénéficie qui plus est d’améliorations visuelles qui font vraiment plaisir. En plus d’une fluidité en 60 images par seconde (malgré un peu de tearing), le jeu bénéficie d’une résolution dynamique jusqu’en 4K et de textures affinées. L’effet de flou qui pouvait gêner dans le jeu de base a quasi disparu (excepté dans le fond pour le côté « artistique »), rendant certains environnements plus précis et plus propres. La distance d’affichage y gagne au passage, tout comme certains effets de lumières absolument magnifiques. Le jeu n’a clairement rien à envier à certains AAA, et monte donc d’un cran sur new-gen. Mention spéciale également pour la gestion des contrastes et le choix des couleurs, ainsi que pour le gain visuel sur tout ce qui concerne le tissu, le cuir, l’argent (les armures notamment) ou encore le bois, affichant des rendus quasi photoréalistes (sans oublier les flaques d’eau). Du côté des autres améliorations, on notera que les temps de chargement deviennent quasi inexistants, et qu’une prise en charge des possibilités de la DualSense a été ajoutée. Les vibrations sont bien gérées, notamment dans la gâchette droite lorsque l’on sprinte, ou quand votre personnage ramasse un objet. On note tout un tas de petits détails dans le genre qui renforcent l’immersion, notamment lorsque les rats commencent à vous envahir ou lors de l’utilisation de la fronde. Rien que ne change drastiquement les sensations de jeu, mais l’apport est bien réel et mérite d’être signalé.
Nous ne vous en dirons pas plus sur l’histoire pour ne rien gâcher si vous ne l’avez pas découvert à sa sortie en 2019, mais sachez que vous allez rencontrer des personnages importants et vivre des moments réellement stressants, avec des centaines de rats ou des soldats à vos trousses. Le jeu est linéaire mais ses niveaux sont construits avec intelligence, de façon à guider le joueur sans qu’il ne s’en rende trop compte. Le gameplay est lui aussi plutôt bien calibré et évolue de chapitre en chapitre. Avec pas mal de loot à récupérer, votre personnage sera capable de se bricoler des améliorations pour sa fronde ou d’autres objets nécessaires à la progression. Le système est vraiment bien foutu, pas trop contraignant, et pousse à l’exploration. Les mécaniques de gameplay parviennent à se diversifier, mais on sent clairement que les développeurs nous tiennent par la main. Concrètement, lorsque vous débloquez un nouveau « talent » (capacité à brûler des dizaines de rats, à les attirer à un endroit voulu) ou de nouvelles attaques (forcer un soldat à retirer son casque ou l’endormir pour se sortir d’un mauvais pas), c’est celui que vous allez devoir utiliser durant les prochaines séquences.
Le jeu ne lésine pas sur la violence, et le contexte poisseux s’y prête bien. Les rats dévorent amis ou ennemis en quelques secondes, et vos ennemis n’hésiteront pas à vous planter leur lame en plein cœur. On meurt, parfois à de nombreuses reprises, mais on y retourne immédiatement avec un bel esprit de revanche ! Pour se défendre, en plus de « se servir » des rats, on utilisera sa fronde, avec laquelle un tir bien placé pourra tuer un ennemi. Le jeu demande également d’être discret, et même d’éviter les gardes. Ceux-ci disposent d’une jauge d’alerte, et leur attention devra être détournée pour avancer accroupi dans les hautes herbes ou planqué derrière un élément du décor. L’IA est à ce propos plutôt réussie, et les réactions des gardes cohérentes, même si le tout reste une nouvelle fois très scripté. Quelques énigmes sont également de la partie, mais rien de bien compliqué, rassurez-vous, le jeu restant très accessible. Il arrivera souvent de devoir faire fuir les rats en utilisant des torches, de la lumière, ou même un porc qu’ils s’empresseront d’aller bouffer sous les yeux terrifiés de votre petit frère. Un peu plus tard dans le jeu, il faudra actionner les bons leviers pour progresser et atteindre votre but, et utiliser le level design pour survivre. Cela permet de varier les plaisirs et on ne voit clairement pas le temps passer. Certains passages sont assez incroyables en terme d’immersion, comme ce moment ou votre petit frère et vous allez devoir traverser un champ de bataille rempli de cadavres. L’effet de masse des rats est impressionnant, malgré quelques ratés et bugs de collision.
La durée de vie du jeu est très convenable, et nous avons mis très exactement 12 heures et 4 minutes pour en voir le bout. Intégralement en français (voix et sous-titres), A Plague Tale propose des doublages de qualité inégale mais globalement dans le ton. Au casque, l’expérience est excellente, et certains passages plus calmes vous permettront de profiter du chant des oiseaux tandis que certains thèmes musicaux vont clairement vous donner le frisson ! On pensera par exemple au chapitre 13, qui propose un thème musical assez incroyable, et s’adaptant aux situations. C’est Olivier Derivière qui a travaillé sur l’OST du jeu, et son travail est, comme toujours, à saluer. En plus de nous faire vivre sa musique, celle-ci varie et change au rythme des événements, à l’image de son travail sur l’excellent Get Even (testé ici). La tension est palpable, on sursaute parfois, et certaines séquences plus intimistes fonctionnent bien ! Le jeu propose même une dimension horrifique, portée par des décors vraiment lugubres et un méchant qui fait froid dans le dos. Chapeau !
Direction artistique superbe, bande son immersive, narration maîtrisée : le jeu des français d’Asobo Studio était déjà une réussite à sortie, malgré quelques défauts, et les différentes améliorations visuelles font du bien. Malgré un chouïa de tearing, les 60 images par seconde font plaisir, tout comme les temps de chargement inexistants (ils étaient déjà courts de base). La résolution monte d’un cran, tout comme la finesse des textures (notamment au sol) et des effets de lumière. En quelques mots : c’est encore plus beau ! Le tout reste globalement scripté, mais c’est également grâce à ça que la narration suit son chemin avec fluidité. Avec sa durée de vie très correcte (12h, voire 15h pour tout trouver), A Plague Tale : Innocence mérite que l’on s’y investisse. On notera pour terminer que des versions physiques PS5 et Xbox Series sont prévues pour octobre prochain. Avis aux collectionneurs !
Les +
- direction artistique superbe
- certains décors sont à couper le souffle (et moins flous que sur le jeu de base)
- environnements plutôt variés
- des séquences prenantes et réellement stressantes
- l’effet de masse des rats, impressionnant
- la relation frère/sœur qui fonctionne bien
- intégralement en français
- mécaniques de jeu bien trouvées (utilisation de la fronde)
- la narration, maîtrisée
- la bande son, géniale
- bonne durée de vie (12h minimum)
- temps de chargement inexistants sur PS5
- résolution boostée, textures plus fines sur new-gen
- 60 images par seconde…
Les –
- … mais un peu de tearing par moments
- VF inégale
- le tout est globalement très scripté
- quelques bugs de collision
- la fin, un peu too much
Lageekroom