TEST : Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case (PS5)
Deux ans après un Agatha Christie – Hercule Poirot : The First Cases franchement sympathique, le studio Blazing Griffin et l’éditeur Microids remettent ça en ce mois d’août 2023 avec un tout nouveau jeu d’enquête. Hercule Poirot est de retour et ce sera à vous de faire parler vos talents d’enquêteur, dans un titre qui reprend les mécaniques du précédent mais vous envoie cette fois-ci au cœur de Londres ! Vols, mensonges et trahisons sont une nouvelle fois au programme de cette enquête que nous avons eu la chance de découvrir avec un peu d’avance sur PlayStation 5. C’est parti pour notre avis !
On ne change pas une équipe qui gagne, et Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case reprend, comme précisé dans notre introduction, les mécaniques du titre précédent. On débute donc cette fois encore par un prologue et un vol sur un bateau, histoire de se remettre dans le bain et de découvrir (ou redécouvrir pour les habitués) les différents menus. Intégralement doublé en français (il y a aussi de l’anglais et de l’allemand), le jeu comporte pas mal de dialogues (avec des choix) qu’il faudra écouter avec attention pour en venir aux bonnes conclusions. On enquête, on papote avec les différents personnages, et on file dans notre carte mentale, qui regroupe toutes nos découvertes et dans laquelle il faudra associer les différents indices pour obtenir les bonnes déductions et faire avancer l’enquête.
Il ne nous a fallu que quelques minutes pour nous remettre dans le bain, et ce nouvel épisode s’est avéré rapidement accrocheur. Certes, le rythme est une nouvelle fois assez lent, il faut prendre son temps, fouiner, interagir avec les personnages et les décors, mais l’enquête est bien écrite et propose suffisamment de rebondissements pour tenir en haleine. Le jeu propose quelques nouveautés plutôt sympathiques, à commencer par de nouveaux puzzles à la première personne pour une approche qui renforce l’aspect cinématographique. La caméra se rapproche d’une table, d’un bureau ou d’un coffre-fort, et différentes interactions s’offrent à vous. Lors d’une analyse, on déplace un curseur qui grossit lorsqu’on peut interagir et faire une découverte. Poirot, accompagné par son binôme (qui reste souvent planté à vous attendre) peut également recueillir des faits et des informations sur chaque protagoniste afin d’établir des profils détaillés, ce qui ne sera pas du luxe si vous ne voulez pas vous paumer. On ne sait en effet parfois plus qui est qui et qui fait quoi, et ce menu permet de se remémorer les différentes informations.
Si l’ensemble démarre avec le simple vol d’un étui à cigarettes, les enjeux vont rapidement monter d’un cran avec un premier cadavre découvert. Ce sont une nouvelle fois 9 chapitres qui vous attendent, mais nous avons trouvé le jeu plus court que le précédent, qui nous avait occupés plus de 10h. Cette fois-ci, nous avons mis moins de 8h pour atteindre l’épilogue et le terminer. Quelques conclusions sont un peu tirées par les cheveux mais que voulez-vous, il faut bien faire avancer l’histoire, et nous n’en tiendrons pas rigueur car le récit dans sa globalité tient la route. Si le gameplay n’a que très peu changé par rapport au titre précédent, on notera l’ajout d’un petit inventaire, qui contient quelques objets à stocker pour les utiliser plus tard et éventuellement dans d’autres lieux. Cela pousse à explorer, mais rassurez-vous, il n’y a rien d’insurmontable (le jeu propose même une aide pour relier les indices dans la carte mentale). Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case reste un jeu tranquille, au rythme posé et qui permet de jouer sans pression, mais qui sait également aborder des thèmes intéressants liés au journalisme, à la religion ou encore à l’art. Pas de course-poursuite, pas de QTE : le jeu demande principalement d’enquêter et de parler aux différents personnages, et ce n’est pas pour nous déplaire.
Visuellement, le jeu est tout à fait correct. On reste sur un titre au budget moindre, et il ne faudra pas s’attendre à faire exploser les capacités de votre console ! C’est plutôt propre et coloré, avec de jolis reflets, et la caméra (que l’on peut faire pivoter) est cette fois-ci un peu plus proche du personnage. Les décors ne sont malheureusement pas très nombreux, et les développeurs ont mis de côté les images fixes des personnages lors des dialogues pour les remplacer par des cut-scenes. Le manque de budget se fait souvent sentir, que l’on parle des animations étranges (votre personnage qui mime une ouverture de porte alors qu’il n’y en a pas, ou qui se tourne dos à un escalier pour le monter…), des sous-titres qui ne correspondent pas aux dialogues (et avec quelques fautes) ou des expressions faciales basiques (la synchro labiale est même parfois absente). La mise en scène est clairement minimaliste, et on note également quelques soucis de mixage sonore. La VF reste de bonne facture (malgré quelques onomatopées un peu pénibles), et sa présence est fort appréciable.
Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case reprend les bases de l’épisode précédent et propose une enquête sympathique à suivre. On retrouve les cartes mentales, avec les indices à découvrir et à assembler, et une galerie de personnages plutôt bien écrits. La présence des voix françaises est très appréciable, et le jeu est plutôt correct visuellement. On sent néanmoins le manque de budget, et les expressions faciales n’aident pas à s’immerger, tout comme la mise en scène, minimaliste. Nous avons également trouvé le jeu plus court que le précédent, peut-être parce que nous connaissions déjà les ficelles du gameplay. Agatha Christie – Hercule Poirot : The London Case reste quoi qu’il en soit de bonne facture si on aime le genre, mais comme il y a 2 ans, nous vous conseillons d’attendre une petite baisse de prix avant de vous lancer.
Les +
- un scénario qui tient la route
- une galerie de personnages bien écrits
- la VF, de bonne facture
- le personnage de Poirot, toujours aussi savoureux
- des thèmes abordés plutôt intéressants
- c’est propre visuellement
Les –
- mais les expressions faciales sont très limitées
- mise en scène minimaliste
- moins bonne durée de vie que le précédent épisode
- quelques déductions un peu tirées par les cheveux
- dialogues qui manquent parfois de cohérence
Lageekroom