Test & avis : A.I.L.A, un voyage terrifiant et ambitieux à travers la réalité virtuelle

Développé par Pulsatrix Studios et édité par Fireshine Games, A.I.L.A vous met dans la peau d’un testeur de jeu vidéo. Un métier de rêve en apparence, et c’est dans des univers bien différents que vous allez devoir vous plonger, après que votre personnage ait enfilé son casque de réalité virtuelle. S’inspirant d’autres jeux du genre, de Layers of Fear à Resident Evil, A.I.L.A est un titre assez unique en son genre, et clairement généreux en termes d’expérience. C’est parti pour notre avis !


aila ps5 jaquette

Dans A.I.L.A, le joueur incarne Samuel, testeur de jeux en réalité virtuelle gérés par une IA. Une IA qui s’adapte à vos réactions ou à vos choix, pour vous faire vivre des expériences aussi immersives que flippantes. Parfois dérangeant, le jeu se déroule en vue à la première personne, et se rapproche d’expériences narratives horrifiques comme Layers of Fear, Silent Hills P.T, ou encore Observer. On sent que les développeurs ont poncé les titres de la Bloober Team, et de nombreux easter eggs sont présents, en référence à ces titres ou à d’autres sagas cultes comme Resident Evil, Alan Wake ou Silent Hill. Mais les développeurs de Pulsatrix Studios ne se contentent pas de remplir le cahier des charges du parfait petit jeu d’horreur, et proposent une expérience vraiment complète. Concrètement, si le jeu se déroule dans un univers futuriste (l’appartement est géré par une IA, on se fait livrer ses colis par des drones et on aperçoit par la fenêtre l’ambiance futuriste des lieux), l’aventure se déroule dans les couloirs lugubres d’un bâtiment abandonné, dans un bateau fantôme ou encore au Moyen Âge. Rien que ça, et l’idée même du jeu ouvre la porte à tout un tas d’univers à explorer.



Chaque niveau est donc bien différent du précédent, en termes de visuels, d’ambiance mais également de menace. Le jeu mélange exploration, énigmes et combats, pour le meilleur et pour le pire. Clairement, l’ambiance est excellente, sombre, glauque et parfois bien stressante, avec même quelques jumpscares bien placés. Les énigmes font appel à vos sens, le jeu tentant de vous faire tourner en bourrique comme dans les jeux de la Bloober Team, avec des éléments qui changent quand on détourne le regard. C’est efficace, et le tout s’enchaîne bien, même si une énigme ou deux sont un peu plus corsées. Le deuxième niveau, qui rappelle fortement Outlast 2 ou Resident Evil 7 (mais également le film Signes de Shyamalan), propose son lot de portes à déverrouiller avec la bonne clé et rappelle la maison de la famille Baker. L’aventure moyenâgeuse change totalement la donne mais ajoute des zombies qui viennent vous chatouiller l’épée. Côté énigmes et environnements, le jeu est une réussite, avec des niveaux vraiment variés. La durée est au rendez-vous, et nous avons mis quasi 11 heures pour terminer le jeu, un bon point étant donné un prix de vente assez doux (une trentaine d’euros).



Là où le bât blesse, c’est au niveau des combats. On a en effet accès à des armes à feu ou de corps-à-corps, mais la lenteur des personnages (de ses déplacements à ses différentes actions) n’aide pas, en plus de la visée imprécise. Certes, notre héros est désorienté face aux épreuves qu’il est en train de vivre, et on n’incarne pas un super soldat, mais l’ensemble est trop lourd à prendre en main et gâche un peu l’expérience. Viser avec une arme est difficile, l’épée ou la hache sont très lentes, et la plupart des combats se résument à reculer en se protégeant, à laisser taper l’adversaire et à répliquer. Pas foufou, et souvent frustrant, surtout face aux boss. C’est dommage, car cette raideur pourra en refroidir plus d’un et décourager les moins téméraires. Quelques bugs viennent ajouter un handicap supplémentaire, notamment en termes de visée, cette dernière ne se déclenchant parfois pas. Le jeu manque encore un peu de finition (on note également quelques soucis de synchro labiale), et un prochain patch corrigera on l’espère tout ça.



Malgré des combats souvent pénibles, ne soyons pas trop durs avec A.I.L.A, qui parvient à accrocher grâce à son scénario, sa variété et son ambiance. Le jeu propose d’excellentes choses, et notamment visuelles. Le jeu est vraiment très beau, et tourne en 60 images par seconde sans broncher. Certains environnements sont même bluffants, avec de superbes effets visuels et une immersion au top. Le monde moyenâgeux est superbe, et les champs de maïs du deuxième niveau collent le frisson. Les développeurs ont fait un travail de dingue pour proposer des univers si différents et si détaillés, et A.I.L.A semble réunir plusieurs jeux en un, et le fait bien. Les voix en anglais font le job, la narration est efficace (avec cette fameuse IA qui interagit avec vous), les séquences dans l’appartement sont prenantes, et on ressort de cette expérience à la fois conquis et lessivé. Clairement, A.I.L.A a toutes les chances de marquer les esprits, même si ses combats frustrants l’empêchent de faire partie des ténors du genre.



Malgré ses maladresses, notamment dans ses combats trop rigides et quelques soucis techniques persistants, A.I.L.A parvient à s’imposer comme une expérience horrifique marquante. Sa force réside dans sa variété, son ambiance soignée, ses univers visuels superbes et sa narration prenante,  sa narration étant portée par une IA qui donne une vraie personnalité au jeu. Pulsatrix Studios signe une aventure ambitieuse, immersive et généreuse, qui multiplie les surprises et les atmosphères avec une belle créativité et de nombreuses références bien intégrées. Une œuvre imparfaite, certes, mais qui a toutes les cartes en main pour devenir une bonne pioche pour les amateurs du genre.


Les +

  • Une ambiance excellente, parfois vraiment stressante
  • Des univers variés et visuellement bluffants
  • Une direction artistique inspirée
  • Une narration efficace et une IA très réussie
  • De bonnes énigmes, originales et bien intégrées
  • Une technique solide côté performance (60 FPS)
  • Une vraie générosité dans le contenu et les idées

Les –

  • Des combats lourds, imprécis et souvent frustrants
  • Une visée parfois capricieuse
  • Quelques bugs encore présents
  • Lenteur des déplacements et actions du personnage (se soigner, une plaie…)


Test rédigé pour Xbox-Gamer.net et Lageekroom

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