TEST : Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba – The Hinokami Chronicles
Dès lors que l’on évoque le studio CyberConnect2, on se doute que ça va bastonner sec ! Connus pour sa saga Naruto: Ultimate Ninja Storm, les développeurs sont également à l’origine de l’excellent Asura’s Wrath ou plus récemment de Dragon Ball Z Kakarot, que nous avons eu la chance de tester sur le blog à sa sortie. Aujourd’hui, c’est Demon Slayer (dont le succès n’est plus à démontrer) qui a droit à son adaptation, avec un jeu proposant action et aventure. Alors, bonne adaptation ou simple fan service ? C’est ce que nous allons voir, avec notre test de la version PlayStation 5 du jeu édité par SEGA.
L’histoire de notre héros Tanjiro commence de façon dramatique. Revenant chez lui après une escapade en ville, le jeune homme va découvrir avec effroi que sa famille a été décimée par un démon. Seule sa sœur a survécu au massacre, mais cette dernière a été transformée en monstre. Tanjiro va s’embarquer dans une quête périlleuse à la recherche du meurtrier de sa famille, avec l’espoir de guérir sa sœur et de la rendre à nouveau humaine. On vous résume rapidement le départ du mode histoire du jeu, qui va vous faire croiser la route de nombreux personnages, alliés comme ennemis. Ce mode narratif de Demon Slayer : The Hinokami Chronicles comporte 9 chapitres, et vous fera incarner différents pourfendeurs de démons jusqu’à l’arc du Train de l’Infini (adapté en film d’animation récemment). Il faudra compter environ 7h pour le terminer, le temps d’achever les quêtes principales et secondaires (souvent liées à des collectibles), de visionner les fragments de souvenirs (afin de revivre certaines scènes en mode diaporama), le tout permettant de déverrouiller les différents personnages du jeu.
Concrètement, le jeu mélange baston et exploration. La quête de Tanjiro va vous embarquer dans différents lieux et environnements, de la forêt à la ville en passant par la campagne. Les rencontres s’enchaînent, et quelques phases d’exploration vont venir s’intégrer entre les combats contre des démons plus ou moins balèzes, sans oublier quelques boss bien stylés. On retrouve l’esprit et l’ambiance de l’œuvre d’origine, et le plaisir de découvrir cet univers si particulier est bien là. Malheureusement, il faut bien garder en tête que le jeu est clairement axé baston, et les phases d’exploration sont assez simplistes. Les zones sont cloisonnées, très « couloir », et on ira fouiner pour trouver quelques PNJ avec lesquels interagir et collecter les points Kimetsu, qui permettront d’acheter tout un tas de bonus (costumes, musiques ou encore illustrations). Lors de ces phases, on tombera parfois sur quelques ennemis pas très puissants histoire de se faire la main, avant de foncer jusqu’à un ou plusieurs boss. Ces derniers sont très réussis, et disposent d’attaques vraiment stylées, donnant beaucoup de dynamisme aux affrontements. On est quoi qu’il en soit loin de la liberté d’action d’un Dragon Ball Z Kakarot voire même des Naruto sortis sur PS3.
Ce côté « fermé » des environnements étouffe quelque peu, et c’est dommage, car la direction artistique est vraiment réussie. Les personnages sont intéressants à suivre, ont chacun leur caractère, et les doublages, anglais comme japonais, sont assurés par le casting original de l’anime. Une authenticité qui plaira aux fans ! Concernant le récit, il faut avouer qu’il n’est pas toujours très rythmé, reprenant la trame de l’anime avec une alternance entre des combats et des dialogues entre les différents protagonistes (avec un humour qui fait souvent mouche, et pas mal de séquences émotion). L’ensemble reste immersif malgré tout, avec des thèmes forts bien traités, même si certaines séquences manquent à l’appel. Heureusement, la mise en scène fait le job, et certaines cinématiques envoient vraiment du pâté, avec des effets visuels dans tous les sens. On y perd parfois en lisibilité, mais ça a vraiment de la gueule. Les graphismes de cette version PS5 sont au final très corrects, avec des personnages colorés et détaillés, des animations réussies et des décors aux teintes tantôt froides, tantôt chaleureuses, mais avec une vraie identité. On sent néanmoins que l’on reste sur un rendu « old-gen », avec qui plus un frame rate en 30 images par seconde (pour le moment) mais l’ensemble reste agréable à l’œil.
Et du côté des combats, ça donne quoi ? Et bien même si l’ensemble est dynamique et souvent jouissif, on reste un peu sur notre faim. A cause du roster principalement, composé de 11 personnages (ainsi que des version alternatives, portant l’ensemble à 18) et n’incluant aucun démon à incarner (mis à part Nezuko). On sait que 6 personnages gratuits seront bientôt disponibles, et que Akaza et Rui seront les premiers à intégrer le roster, mais on doit avouer que l’on aurait préféré les avoir dès le lancement. Le gameplay est quant à lui rapide à prendre en main, et les coups sortent vite et répondent bien. On retrouve le « style Naruto », avec combos, attaques spéciales, attaques ultimes ou encore contres à placer au bon moment. C’est fluide et dynamique, mais cette « simplicité » et cette accessibilité rendent les combats vite répétitifs. Il est certes possible d’enchaîner les attaques pour créer des combos dévastateurs, de lancer des contres parfaits, de foncer sur son adversaire, de booster sa vitesse et ses attaques grâce au mode Eveil ou de faire des finishs bien stylés, mais l’ensemble manque de consistance (pas de téléportation ou d’attaque à distance) et le gameplay est le même pour tous les combattants. Cela ne se ressent pas tant que ça durant le mode histoire, car la découverte est là et que les boss vous en donnent pour votre argent (avec quelques QTE au passage), mais c’est nettement plus flagrant en mode versus. Mais il faut avouer qu’à plusieurs, en local comme en ligne, les affrontements restent franchement sympathiques. Encore une fois, le dynamisme est au rendez-vous et certaines attaquent en mettent plein la vue ! Chaque combat vous demandera de choisir 2 personnages. Le second pourra servir de soutient pour des attaques combinées voire prendre la place du premier. Attention, la jauge de vie est commune aux deux combattants, mais cela permet d’apporter un peu de variété durant un affrontement.
Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – The Hinokami Chronicles nous a fait passer de bons moments mais nous laisse malgré tout un peu sur notre faim. Même si la durée de vie du mode histoire est très correcte, les phases d’exploration, bien qu’apportant une certaine fraîcheur, sont au final anecdotiques et trop cloisonnées. La découverte reste agréable, mais on se sent un poil étouffé dans tous ces couloirs, malgré une très belle direction artistique. Les combats sont quant à eux dynamiques et bien mis en scène, mais le roster souffre de l’absence de démons, qui arriveront plus tard en DLC. Pourquoi ne pas avoir inclus davantage de personnages dès le départ ? Avec son fan service réussi et son dynamisme, le jeu reste accrocheur, principalement pour les fans de l’anime, et son côté spectaculaire et sa prise en main immédiate permettront de s’amuser immédiatement. L’ensemble manque malgré tout de consistance, et on espère que les futurs contenus relanceront la machine.
Les +
- l’univers de la série respecté et bien mis en scène
- belle direction artistique
- le mode histoire réserve quelques combats de boss bien classes
- prise en main immédiate
- combats dynamiques
- des attaques ultimes qui claquent
- visuellement très chouette
- pas mal de bonus à débloquer
- les doubleurs japonais et anglais sont de la partie
Les –
- l’exploration dans le mode histoire, cloisonnée
- roster très faible pour le moment (aucun démon mis à part Nezuko)
- modes de jeu très classiques
- un gameplay qui montre vite ses limites
- un peu d’aliasing
- 30 fps seulement ? (en attendant un patch ?)
- un jeu qui manque d’ambition au final
Lageekroom
J’ai testé ce jeu et c’est vraiment une dinguerie !! Je recommande !