TEST : DIRT 5 exploite-t-il la DualSense de la PlayStation 5 ?
Testé en début de mois sur le blog, DIRT 5 refait parler de lui ces derniers jours avec sa version PlayStation 5 et sa compatibilité DualSense. Il faut avouer que lorsqu’elle est bien exploitée, la nouvelle manette de Sony est vraiment excellente à prendre en main, notamment dans le très bon WRC 9. Nous avons donc inséré notre blu-ray de DIRT 5 dans notre PS5, pour voir ce que cette version a dans le ventre.
Notre test complet de DIRT 5 est disponible ci-dessous, si vous souhaitez tout savoir du dernier jeu de Codemasters. Joli et complet, le jeu est orienté arcade et propose un gameplay qui manque à nos yeux de consistance. Malgré les différentes surfaces (boue, graviers, glace), la conduite est quasi toujours la même… Heureusement, cette version PS5 dispose d’un très chouette atout : sa DualSense. Précisons d’emblée que si vous possédez déjà la version PS4 (ce qui est notre cas), l’upgrade vers la mouture PS5 est gratuit via une mise à jour. Aucun frais supplémentaire n’est à signaler, ce qui n’est pas le cas de tous les jeux sortis récemment (suivez mon regard). Visuellement, cette version PS5 gagne encore en finesse et en fluidité, avec des effets de lumière encore plus précis et des reflets qui gagnent en détails. Attention, ne vous attendez pas à une différence flagrante avec la version PS4, déjà très jolie. Mais ce qui nous intéressait tout particulièrement, c’était la gestion de la DualSense. L’excellent WRC 9 a prouvé que lorsque les développeurs s’en donnaient les moyens, les sensations pouvaient être décuplées.
Dans DIRT 5, les sensations manette en main s’avèrent excellentes ! Il est possible dans les paramètres de gérer la puissance des vibrations (aucune vibration, légères, intermédiaires ou fortes) et il en est de même pour les gâchettes adaptatives. Nous avons réglé le tout sur intermédiaire, et le rendu est très satisfaisant. Suivant la surface sur laquelle on roule, la manette émet différentes vibrations, plus ou moins fortes et positionnées pour faire en sorte de ressentir d’où viennent les impacts. C’est vraiment excellent, et ces différences de ressenti entre les surfaces donnent plus de pêche à un gameplay au départ bien trop lisse. On ne va pas aller jusqu’à dire que cela change radicalement l’expérience, DIRT 5 restant très (trop ?) arcade, mais les sensations sont plus abouties. Concernant les gâchettes, elles sont plus ou moins difficiles à enfoncer et vibrent également suivant les surfaces, les sauts ou encore les impacts avec les concurrents. A la longue, cela peut malgré tout être un peu pénible de forcer sur la gâchette, et nous avons par moments désactivé cette fonctionnalité pour ne laisser que les vibrations de la manette. Mais quand nous les avons activé à nouveau, nous avons vraiment senti la différence.
A l’image de WRC 9, DIRT 5 propose une très chouette expérience avec la DualSense de la PlayStation 5. Les sensations sont excellentes et les vibrations parfaitement bien gérées, suivant le véhicule piloté ou la surface de la piste. Les gâchettes ne sont pas en reste, même si leur utilisation peut être contraignante à la longue. Heureusement, il est possible de régler la puissance des vibrations suivant ses humeurs. Même si le gameplay reste très arcade, DIRT 5 est nettement plus sympa à jouer et immersif grâce à la manette PS5. Tout ceci est très prometteur pour le futur, à condition bien sûr que les développeurs continuent à jouer le jeu. Attention toutefois, il faut préciser que cette version PS5 souffre de gros soucis d’optimisation. Alors que le jeu sur PS4 était tout à fait stable, cette mise à jour new-gen sur PS5 plante régulièrement à la fin des courses. On ne compte plus les nombreux retours à l’interface de la console obligeant à relancer le jeu et refaire la dernière course… C’est franchement pénible, et il faut espérer qu’un patch vienne rapidement résoudre le problème !
TEST COMPLET DE DIRT 5
Interface dynamique et flashy, voix-off (à base de podcasts) pendant les menus : DIRT 5 se la joue branché et propose d’emblée un contenu plus que convenable. La variété est de mise, et le jeu va vous faire voyager. Brésil, Népal, Grèce, Italie, Maroc ou encore Chine : vous allez voir du pays, le tout à travers une chouette variété d’épreuves (Landrush, Rally Raid, Stampede, Sprint, Ultra Cross ou encore Gymkhana, ces petites arènes composées de barils, de pneus et de tremplins dans lesquelles il faudra drifter comme un malade). Les terrains seront plus ou moins accidentés et variés en terme de surface. DIRT oblige, vous allez souvent rouler dans la boue, mais pas que, et les courses sur glace ont également une place importante dans le jeu. Après s’être échauffé sur une course simple, il sera possible de se lancer dans le mode carrière, composé de 5 chapitres. Il ne sera pas obligatoire de tout faire, une course en débloquant la plupart du temps 2 nouvelles via un arbre de progression. Les épreuves sont variées et proposent parfois les circuits en mode miroir ou avec des conditions climatiques différentes, le tout étant accompagné de défis vous demandant par exemple d’être premier à l’issu du premier tour, de passer du temps en l’air ou d’atteindre un certain nombre de dépassements.
Le mode carrière permettra de gagner de la réputation en gagnant des niveaux, mais surtout d’accumuler quelques billets pour acheter de nouveaux véhicules divisés en 13 catégories (il y en a une bonne soixantaine en tout). Mise en avant par les développeurs, la météo dynamique va venir pimenter un peu tout ça. Cette dernière est vraiment bien gérée, et on pourra vivre un lever ou un coucher de soleil pendant une course, changeant forcément la visibilité, sans oublier la pluie ou encore les violents orages. C’est vraiment très cool, et une tempête de neige pourra mettre à mal votre première place durement gagnée. Venons-en justement à ce qui nous intéresse le plus : le gameplay. Nous l’avons déjà dit, DIRT 5 est tourné vers l’arcade. L’arcade de chez arcade pourrait-on dire ! L’IA très agressive donne parfois l’impression de jouer à Destruction Derby, tandis que les dégâts ne seront que visuels et n’impacteront aucunement la conduite. Même en désactivant toutes les aides, il est rare de partir en tête à queue ou de perdre le contrôle lors d’un gros saut. Les voitures semblent d’ailleurs souvent clouées au sol et manquent de poids. Cette légèreté est perturbante, surtout lorsqu’on pilote un Rock Bouncer bien balèze. Heureusement, passer d’une classe de véhicules à une autre demande un petit temps d’adaptation, ce qui est également le cas pour les différentes surfaces. Mais que l’on conduise sur de la glace ou dans la boue, les voitures ont tendance à beaucoup « glisser ». On est par exemple loin de la physique d’un Wreckfest. Les développeurs derrière cet opus ont œuvré sur Onrush ou encore Driveclub et cela se ressent fortement. La prise en main est donc rapide et ultra accessible, mais nous sommes malgré tout restés sur notre faim. Si le plaisir est là, c’est principalement grâce aux conditions météo et à la variété des véhicules et des environnements, car la conduite montre vite certaines limites. Côté contenu, il faut également signaler la présence de multi local et en ligne et du mode Playgrounds, qui permet de confectionner ses propres arènes et de les partager avec la communautés. Plusieurs variantes sont au programme, allant de la collecte de points au passage de checkpoints.
Il est néanmoins certain que ce gameplay plaira à de nombreux joueurs cherchant du plaisir immédiat. Et il faut avouer que le jeu est visuellement fort sympathique. Nous avons testé le titre sur PS4 Pro, et DIRT 5 propose 2 options graphiques : l’une favorisant les visuels tournant en 30fps, l’autre débloquant le frame rate à 60fps pour une meilleure fluidité. Mais cette dernière option reste imparfaite, et en 60fps, le jeu souffre de tearing (déchirement horizontal de l’image). Nous avons donc opté pour le gain graphique et le jeu est clairement plus joli, le frame rate restant stable à une ou deux exceptions près dans certains virages avec de nombreux véhicules. DIRT 5 est vraiment très beau, et affiche de belles textures au sol, des effets de lumière très chouettes et de nombreux détails graphiques immersifs, comme les goutte d’eau ou la boue sur le pare-brise. La météo dynamique permet de varier les visuels durant une même course, et certains circuits sur la glace sont vraiment superbes. Seules les modélisations des véhicules sont un peu en deçà par rapport à la concurrence, le tout manquant parfois de détails. Niveau sonore, c’est également du tout bon, avec des sons percutants et une excellente immersion, notamment dans les vues embarquées. Au passage, on ne peut que vous conseiller de jouer en vue intérieure, les sensations étant bien meilleures et souffrant moins du « glissement » des véhicules.
DIRT 5 saura trouver son public, avec son gameplay ultra accessible et son contenu varié qui fait voyager. Le mode carrière s’avère classique et efficace et la météo dynamique est vraiment excellente, apportant un gros plus visuel à un jeu déjà très beau. De notre côté, c’est la conduite qui nous chagrine un peu, avec un côté arcade pas forcément maîtrisé laissant une sensation de « glissade » quels que soient les véhicules ou les types de surfaces. Des jeux comme Forza Horizon ou Wreckfest ont prouvé qu’il était possible de faire de l’arcade procurant de bonnes sensations, et c’est ce qu’il manque à ce DIRT 5 pour le rendre indispensable. La licence a pris un virage intéressant, mais peut être un peu trop serré.
Lageekroom