TEST : Expeditions: A MudRunner Game, plus accessible mais néanmoins exigeant (PS5)
Après nous avoir fait transpirer des dizaines d’heures avec SnowRunner, Focus Entertainment et Saber Interactive remettent ça en ce mois de mars 2024, avec l’arrivée d’Expeditions: A MudRunner Game sur consoles et PC. Néanmoins, ce nouvel épisode change quelque peu la formule, gardant une certaine exigence tout en s’ouvrant aux nouveaux venus avec davantage d’accessibilité et une construction différente. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu sur notre PlayStation 5 (un grand merci à l’éditeur), et il est temps de voir si cette nouvelle orientation est réussie.
Via le communiqué de presse accompagnant la clé du jeu, l’éditeur nous avait prévenu : Expeditions: A MudRunner Game est un titre au contenu conséquent, et plus de cent heures de jeu sont prévues au programme. Et bien il ne nous avait pas menti, et sachez que vous en aurez pour votre argent. Nous ne sommes pas allés au bout de toutes les expéditions, et nous reviendrons régulièrement sur le jeu pour une partie de temps en temps, car il faut avouer que Expeditions: A MudRunner Game est extrêmement chronophage et qu’il aurait pu nous occuper durant plusieurs semaines voire mois. Après avoir terminé la première zone (dans le Colorado) servant de gros tuto avec 5 expéditions, direction l’Arizona puis les Carpathes avec 37 expéditions pour chacune, sans oublier différents contrats ou tâches. Deux environnements bien différents, l’un rocheux, sinueux et poussiéreux, et l’autre composé de forêts, de lacs et de rivières.
Quel que soit l’environnement, vous allez en baver, et si le jeu se veut plus accessible comme dit précédemment, il n’en reste pas moins difficile. On se retrouve dans différentes zones plus ou moins grandes, à mener à bien des missions de reconnaissance, de recherche, et différentes analyses du terrain ou des lacs. Concrètement, on choisit son expédition, on prépare son véhicule et ses équipements, et on se lance dans la mission. Exit la grande map de SnowRunner, l’ensemble est ici plus restreint, plus linéaire et divisé en plusieurs zones, mais l’exploration n’en reste pas moins intéressante. Au détour d’une mission, on pourra débloquer quelques objectifs secondaires, trouver des améliorations pour les véhicules, ou encore établir de nouveaux camps pour repartir de ces endroits.
Dans les camps, il sera possible de construire des bâtiments pour récupérer des ressources, comme des pièces pour réparer vos véhicules ou encore de l’essence. La préparation est primordiale, car sans ça, le jeu pourra s’avérer très frustrant. Il nous est par exemple arrivé, lors d’une mission de reconnaissance, de ne pas emporter assez d’essence, et de tomber en panne à 50 mètres de l’objectif. Résultat : 1h30 de jeu dans le vent… C’est frustrant, mais à l’inverse extrêmement grisant quand on galère pendant de longues minutes dans une montagne, à accrocher son treuil sur une ancre ou un arbre, et qu’on parvient à en atteindre le sommet.
Plus sobres, les menus restent toutefois complets et demandent un certain temps d’adaptation. Les missions sont classées par difficulté et se débloquent au fur et à mesure, pour finir par l’exploration libre. Puis on arrive au niveau du choix des véhicules et de l’équipement, des éléments étant obligatoires pour certaines missions. Par exemple, il faudra s’équiper d’un système d’hydro-surveillance pour analyser les plans d’eau, d’une station météo portable, d’une foreuse ou encore d’un télémètre. Votre inventaire, limité en places (et il faut en conserver pour les éventuelles ressources récupérées), pourra accueillir des crochets (pour créer des points d’ancrage pour le treuil) ou encore des vérins (pour remettre la voiture à l’horizontale), sans oublier la roue de secours ou des bidons d’essence.
On embauche aussi des spécialistes (mécaniciens, logisticiens, hydrologues, jaegers, opérateurs, managers), qui confèrent différents bonus comme davantage de carburant ou de pièces détachées dans les avant-postes, des dégâts moindres pour le véhicule en cas de choc ou d’immersion ou encore davantage de puissance ou de longueur pour le treuil. Une fois prêt, on se lance, et même si nous ne sommes pas spécialistes du genre, nous avons rapidement retrouvé nos marques grâce à notre expérience acquise sur SnowRunner.
Le gameplay est vraiment excellent, et une fois le frein à main enlevé, on comprend dans quoi on s’embarque. Il faut faire attention à ne pas s’embourber (le treuil peut vous sauver la mise), à ne pas noyer le moteur dans un cours d’eau trop profond (là, c’est l’échosondeur qui entre en scène), ne pas faire basculer son véhicule sur le côté ou à l’envers, ou ne pas rester bêtement coincé entre 2 arbres ou 2 rochers. Les missions qui consistent à dégager un véhicule embourbé et à le remorquer sont bien tendues également, car il faut gérer les 2 véhicules. D’autres événements sont davantage contemplatifs, mais il faut tout de même rester constamment vigilant.
La diversité est au rendez-vous et on se prend rapidement au jeu. De nuit, même avec les pleins phares, c’est forcément plus difficile, et encore plus si on souhaite s’immerger avec la vue cockpit. On devra aussi gérer son essence, les dégâts du moteur et des amortisseurs, activer le blocage du différentiel pour se débloquer, ou encore modifier la pression des pneus. Dans les montées accidentées, baisser la pression sera d’une grande aide, mais la consommation de carburant sera accrue. Tout ça pour dire que si l’expérience est plus linéaire et conviendra davantage aux nouveaux arrivants, la difficulté augmente vite et le tout devient bien tendu.
Comme son prédécesseur, cet opus propose une physique excellente et un gameplay très accrocheur. On sent clairement les différences entre les surfaces, et il faut faire attention à ne pas repasser dans un sillon pour ne pas s’embourber ou à ne pas percuter un rocher qui pourrait flinguer votre moteur. Un accident est vite arrivé ! Les sensations sont vraiment excellentes, grâce aux visuels notamment et à la modélisation des véhicules et des pneus, qui réagissent à chaque impact. Expeditions: A MudRunner Game est vraiment très chouette visuellement, avec de magnifiques panoramas et des environnements denses.
Malgré ces points positifs, tout n’est pas parfait et nous avons noté quelques soucis de textures, surtout en Arizona. Le sol était souvent non texturé, et les textures ne s’affichaient qu’en bougeant la caméra vers le haut. Espérons que ce soucis soit corrigé dans la version finale du jeu. Côté sonore, nous avons trouvé certaines musiques reposantes et chill, et d’autres un peu plus pénibles à la longue. Les bruits des moteurs sont quant à eux excellents et réalistes. Notez enfin que la mise à jour multijoueur gratuite arrivera plus tard dans l’année, et que les développeurs promettent du contenu pendant au moins un an avec 4 saisons, comprenant de nouvelles missions, de nouveaux véhicules et des gadgets inédits.
Expeditions: A MudRunner change quelque peu la donne par rapport à son prédécesseur et s’avère plus linéaire et plus accessible. Néanmoins, le challenge est au rendez-vous et les missions deviennent de plus en plus difficiles, et bien choisir son véhicule et ses équipements sera primordiale pour aller au bout. C’est parfois frustrant mais également très jouissif quand on se dépêtre d’une situation qui semblait perdue. Le gameplay est excellent, tout comme la physique, et le jeu est très chronophage avec une durée de vie énorme. Expeditions: A MudRunner est un très bon épisode, qui décevra par certains aspects les fans de la première heure d’un SnowRunner plus complet et plus libre, mais qui reste une très bonne porte d’entrée pour celles et ceux souhaitant découvrir la saga.
Les +
- durée de vie énorme
- le gameplay et la physique
- un ensemble plus condensé et plus accessible
- les environnements restent néanmoins vastes et très denses
- les différents gadgets à utiliser
- la gestion de l’essence, de la pression des pneus, des dégâts
- la préparation d’avant mission, capitale (il faut bien réfléchir à ses dépenses)
- vendu moins de 40 euros
- visuellement très chouette, avec des véhicules bien modélisés et de très beaux panoramas
- un épisode fait pour attirer de nouveaux joueurs…
Les –
- … mais qui pourra décevoir les vétérans du genre
- quelques soucis de textures qui s’affichent tardivement ou pas du tout
- l’exploration libre ne se débloque qu’après avoir terminé toutes les missions
- les spécialistes, pas vraiment exploités
- l’option coop pour le moment grisée dans le menu
Lageekroom