TEST : FIFA 20, un épisode riche en contenu, mais…

Nouvelle année, nouveau FIFA… C’est exactement la même introduction que celle de la critique du concurrent direct mais elle prend son sens. Chaque année, les développeurs proposent une nouvelle itération. Parfois, ils revoient tout en profondeur, d’autres fois, ils procèdent à des ajustements ci et là, avec quelques petites nouveautés. Nous sommes actuellement sur la fin de la génération actuelle, ou du moins à l’aube de la prochaine. Du coup, nous sommes en droit de nous demander si Electronic Arts a profité de cette cuvée 2020 pour améliorer la formule ou si les développeurs se sont contentés de faire un opus de transition en laissant la force commerciale remplir les caisses…


test FIFA 20 blog jeux video gaming lageekroom football Electronic ArtsEn 2005, Electronic Arts a eu une super idée en développant FIFA Street, un jeu mettant à l’honneur le foot de rue. Non seulement il apportait une bouffée d’air frais dans le domaine du jeu de foot, avec une approche totalement différente (oui, Pro Beach Soccer date de 2003 mais il était oubliable), mais en plus il mettait en avant une discipline moins médiatisée qui, manette dans les mains, permettait de prendre un plaisir non dissimulé à enchaîner les tricks, le tout avec une ambiance urbaine agréable. L’année suivante, une suite voyait le jour, apportant notamment une nouveauté non négligeable, le Gamebreaker. Il s’agissait d’une jauge se remplissant en effectuant des figures pour ensuite bénéficier d’une amélioration des capacités, soit pour faire des gestes encore plus impressionnants, soit pour balancer un boulet de canon quasi-imparable. En 2008, avec un troisième opus beaucoup plus accessible souffrant de certaines lacunes et d’une orientation artistique discutable, la licence aurait pu s’arrêter là. Pourtant, sur Xbox 360, en 2012, le géant américain a tenté le tout pour le tout en proposant un reboot sobrement baptisé FIFA Street. Tout n’était pas parfait mais il avait le mérite d’être assez complet et fun. Il était aussi beaucoup plus réaliste dans l’approche, évitant des figures défiant la gravité par exemple. Pourquoi cette longue présentation de la licence ? Simplement parce que LA nouveauté de ce FIFA 20, c’est le mode Volta… Mode très rapidement rapproché à FIFA Street, notamment pour assurer d’attirer le chaland sur les articles traitant de ce dernier. Alors la question se pose, Volta est-il un FIFA Street intégré à FIFA 20 ?


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Pour bien mettre en valeur cette nouveauté, les développeurs ont eu à cœur de développer un mode scénarisé qui, pour l’information, remplace l’Aventure avec Alex Hunter (n’allez donc pas le chercher dans les modes classiques). On crée donc un joueur (l’éditeur est assez complet, avec le poids, le poste, les visages, les animations, les placements sur coups de pied arrêtés, etc.), masculin ou féminin, les équipes étant mixtes, et on rejoint l’équipe que monte Jayzinho, une véritable légende du foot de rue. L’initiative est bonne, nous avons le droit à pas mal de cut-scenes pour agrémenter le tout et nous amener à aller participer à l’épreuve suivante. Le but : participer aux championnats du monde. On va donc voyager, voir souvent le bout de l’aile de notre avion, pour faire le tour du monde et profiter de terrains différents. Bien entendu, deux petits rebondissements sont de la partie pour apporter un peu de piment à l’histoire, on a le droit à un coucou d’Alex Hunter et on retrouve également quelques stars du milieu. Hélas, l’histoire est relativement mal écrite, les personnages sont très caricaturaux dans leur attitude, le tout est noyé dans l’ère numérique avec les photos et autres vidéos à tout bout de champ pour les réseaux sociaux et le débat du conflit de générations est abordé de manière pataude. Les doublages manquent eux aussi de subtilité. Néanmoins, on ne cache pas forcément son plaisir de le terminer en une petite poignée d’heures. C’est assez court mais l’expérience ne s’arrête pas là puisqu’on peut également en profiter en mode coup d’envoi, histoire de se faire plaisir avec des équipes aux joueurs profitant de stats élevées… Ou en optant pour un mode sans règle (fautes non sifflées donc) ou pour un mode Survie sympathique (à chaque but, un joueur de l’équipe adverse est exclu).

Outre cela, nous pouvons continuer la Tournée Volta pour aller aux quatre coins du monde participer à des tournois qui sont en dehors du mode scénarisé. Cela permet de découvrir de nouveaux terrains mais aussi et surtout de battre d’autres équipes (soit en étant le premier à trois ou cinq buts, et/ou en ayant plus de but que l’adversaire à la fin du temps réglementaire) et de recruter de nouveaux joueurs. Cela est important parce que ça permet d’avoir des joueurs ou joueuses aux statistiques plus élevées, tout en offrant plus de possibilités de combinaisons pour l’équipe. Volta reprend le principe de l’harmonie de FUT, ce qui veut dire qu’il faut faire attention au poste de prédilection du joueur, à son système de jeu habituel et même à son terrain fétiche. Cela joue sur la cohésion de l’équipe. Un bon point qui pousse à accumuler quelques parties supplémentaires avant de se jeter dans un mode Divisions tout ce qu’il y a de plus classique. Il faut alors affronter les joueurs du monde entier en ligne pour gravir les échelons. Côté gameplay, on est loin de la folie et de la diversité des FIFA Street. Concrètement, on se retrouve avec des rencontres à 3 vs 3, 4 vs 4 sans gardien, 4 vs 4 avec gardien, 5 vs 5 sans gardien et Futsal, le tout avec ou sans mur et avec des cages toutes petites ou de la taille des cages utilisées pour le handball.


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Le gameplay à proprement parler s’apparente à une sorte de version allégée de FIFA 20. On retrouve les dribbles réalistes avec un déclenchement plus rapide pour correspondre à la contrainte des espaces plus petits. A cela, il faut ajouter les centres, les passes, les passes en profondeur, les passes lobées en profondeur, les tirs, les tirs à ras de terre, bref, les bases de FIFA. Côté défensif, on revient sur une version allégée de la défense tactique, avec un bouton pour maintenir notre défenseur en alerte à distance et un autre pour placer le pied afin de récupérer le ballon, sans parler du tacle habituel. Outre les grosses fautes qui sont sifflées, la majeure partie du temps, la défense se fait à la force de son physique. Obstructions et autres bousculades en plaçant le pied permettent de récupérer le ballon et de contre-attaquer. Pour éviter les buts, surtout quand il n’y a pas de gardien, la défense tactique se révèle efficace, laissant le défenseur fermer les angles et lui offrant l’opportunité d’au moins contrer une éventuelle frappe. Le gameplay fonctionne plutôt bien, et ce même avec les murs qui permettent de faire des passes plus osées et d’offrir quelques variantes. Néanmoins, en accumulant les heures, on se rend compte que le tout n’a pas la même profondeur que les meilleurs FIFA Street. Les rencontres sur les terrains les plus grands sans l’utilisation des gardiens finissaient rapidement en tirs lointains qui passaient assez facilement, venant tuer une bonne partie du fun.

Heureusement, un patch déployé le 15 octobre dernier a permis de corriger le souci en augmentant l’imprécision desdits tirs lointains. Reste qu’étrangement, le plus efficace dans ce mode, ça reste les passes rapides, les passes redoublées et les passes suivies d’un appel pour avoir une passe en profondeur dans la foulée. C’est bien avec le jeu posé au sol qu’on gagne en efficacité. Les grigris sont agréables à placer mais la défense misant avant tout sur le physique, on se fait bien plus facilement contrer. Enfin, pour nous pousser à continuer à évoluer dans le mode Volta, les développeurs ont mis en place une belle quantité de récompenses qui ne sont autres que des vêtements à débloquer. Il suffit de remplir des objectifs (comme marquer XX buts dans un certain mode de difficulté, faire XX passes décisives, etc.) pour débloquer les éléments concernés. De quoi retourner régulièrement dans le mode de personnalisation pour lui changer son look, quand on ne veut pas lui coller un tatouage. L’autre point non négligeable, ça reste l’expérience acquise qui permet de faire grimper les stats de son joueur créé et d’obtenir des points de compétences pour ensuite faire un tour dans son arbre de compétences pour lui octroyer quelques bonus. Si on peut faire ce que l’on veut avec les autres joueurs que l’on contrôle, il faut faire attention aux actions réalisées avec son propre avatar puisqu’elles vont jouer sur sa notation (sur 10), comme dans les autres modes plus classiques ou le mode Deviens Pro.


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S’il y a bien un point sur lequel FIFA est quasiment inattaquable, c’est clairement au niveau des licences. Il y a bien quelques manques, notamment du côté sud-américain et le concurrent lui a subtilisé cette année la licence de la Juventus, renommée Piemonte Calcio pour l’occasion, mais tout le reste est de la partie. Si l’absence de la Juventus fait tache pour un titre de ce gabarit, il faut bien avouer que ça ne reste qu’un détail, d’autant que tous les joueurs sont là, même s’ils sont affublés de maillots génériques… Puis EA avait subtilisé la licence de la Ligue des Champions par le passé. Ce n’est finalement qu’un prêté pour un rendu. En plus, FIFA 20 intègre à nouveau les équipes nationales féminines (au nombre de 16), de quoi se lancer dans une Coupe de trois groupes de quatre équipes. La Ligue des Champions avec son habillage est également de la partie pour les intéressés et le titre regorge, comme à son habitude, de contenu. On peut aller du côté du coup d’envoi pour lancer un match rapide, avec la possibilité d’opter pour l’application de règles spécifiques ou de les enlever. Dans les nouveautés, on note l’apparition du ballon mystérieux qui attribue un effet au porteur du ballon. A chaque remise en jeu, ce dernier est modifié. Il y a également le mode défends ton terrain qui demande d’augmenter la possession du ballon dans une zone définie avant d’aller marquer. Le mode Club Pro est également de retour, comme le Deviens Pro. Les deux n’ont pas vraiment bougé. Pour faire bref, les modes classiques des précédents volets sont de retour.

Nous allons surtout nous attarder sur le mode Carrière qui a profité de quelques améliorations. On peut choisir d’incarner un joueur, à personnaliser avec un éditeur complet, avant de se lancer dans une carrière, avec la possibilité de déterminer si on veut être transféré, prêté à un autre club, etc. Comme tout le temps, il est possible de jouer avec son joueur uniquement ou de contrôler toute l’équipe. Il est également possible de simuler les rencontres, même si le fait de lancer une simulation donne directement le résultat. Il n’y a pas de suivi accéléré de la rencontre (cela vaut en mode manager et c’est bien dommage). Si on veut une expérience encore plus complète, on opte pour la Carrière en mode Manager. Femme ou homme, à nous de choisir et de personnaliser notre avatar à notre guise. Pour habiller le tout, les développeurs ont ajouté des conférences de presse qui se déroulent dans des lieux plus cosy que d’ordinaire, avec des boîtes de dialogues à choix multiples. Les cinématiques, malgré l’absence de doublages, ajoutent toujours un peu plus de vie à ce mode de jeu assez complet, en plus des messages reçus, des petites vidéos sur l’interface, sans parler des articles pour aborder le cas d’un transfert par exemple. Les informations ne manquent pas et les développeurs se sont bien débrouillés pour alléger un poil l’interface qui reste agréable à parcourir. On regrette qu’il n’y ait pas de prêt avec une option d’achat mais on reste là encore dans l’ordre du détail. Les améliorations par rapport à l’an passé sont notables mais elles ne bouleversent pas les choses. Même les petites questions à choix multiples qui influent sur le moral des troupes sont appréciables sur le papier mais leur concrétisation en jeu semble relative, tout comme les comptes-rendus individuels. L’idée est là mais il faudra l’approfondir. En revanche, lors de la sortie du jeu, on a pu noter de grosses incohérences dans la hiérarchie des clubs au niveau des classements. Certains clubs prestigieux faisaient jouer les équipes B par exemple, ce qui les desservait dans les classements. Le patch 1.4 du 15 octobre a en grande partie corrigé une partie du souci mais celui-ci n’aurait jamais dû être présent à la sortie.


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L’autre gros morceau de ce FIFA, comme toujours, c’est le mode FUT. Là encore, pas de changements drastiques mais l’éditeur a revu légèrement les menus, ajoutés des raccourcis, intégré les matchs amicaux (en local, en ligne avec un ami ou contre un inconnu) sans répercussion (histoire de tester son équipe sans trop de risques) et a bien entendu signé le retour du Clash d’Equipes, demandant d’enchaîner une quarantaine de matchs dans la semaine, des Divisions Rivales et de FUT Champions. Ajoutez encore à l’ensemble le système de Draft, en local et en ligne, et tout un tas de défis, et vous obtenez un mode léché, à jour. Il est extrêmement chronophage et il est clair que pour avoir une équipe qui tienne la route, il faut jouer beaucoup et multiplier les échanges, achats et ventes pour avoir des crédits à investir dans de nouveaux paquets de cartes à ouvrir, sans avoir la certitude d’avoir le joueur que l’on veut. Avec un magasin permettant d’acheter des FIFA Points à prix d’or, il est vite facile de succomber à la tentation pour griller les étapes et s’épargner des dizaines d’heures de dur labeur. A vous de voir si vous avez le temps suffisant à consacrer à ce mode pour éviter de tomber dans la facilité des microtransactions, surtout que ledit mode est vraiment bien pensé pour vous pousser à sortir la carte bleue. En plus, les développeurs ont fait des efforts sur les lots à gagner, il est possible de choisir son tifo, son ballon, sa couleur de stade et même sa célébration. Le menu de gestion de l’équipe est mieux organisé et l’ensemble se révèle très prenant, du moins quand on a du temps et/ou de l’argent à y consacrer… EA a bien conscience que le FUT est une belle source de revenu et cela se voit au niveau du soin qu’il lui a apporté. A l’heure où sont écrites ces lignes, il y a même quelques petites touches rappelant Halloween lors de l’ouverture des packs, dans les défis et au niveau de cartes de joueurs spécialement intégrées aux packs pour l’événement.

Cette année encore, on retrouve le duo Hervé Mathoux et Pierre Ménès aux commentaires. Si Hervé Mathoux est tout à fait agréable, Pierre Ménès reste quant à lui dans son style, avec une certaine condescendance. Les critiques parfois acerbes peuvent plaire et ceux qui apprécient le personnage y trouveront leur compte. Les autres non. Cela ce n’est pas nouveau de toute façon puisque les développeurs ont repris la plupart des enregistrements des précédents volets. Pire, on en a pas mal à côté de la plaque. Il va falloir retravailler ça. Dans le domaine des facilités, les développeurs ont également repris énormément de scans des précédents volets pour modéliser les joueurs. Du coup, à la sortie, les effectifs n’étaient pas à jour et beaucoup de joueurs avaient une tête qui ne convenait pas, soit à cause d’une modélisation à la truelle, soit parce que le modèle commençait à dater. EA a mis à jour dans les 2000 visages mais cela ne suffit pas à tout combler. Du coup, on a un petit choc entre les joueurs des clubs partenaires qui peuvent être superbement modélisés (il suffit de regarder du côté du PSG par exemple) et ceux qui sont totalement ratés, à l’image de Ribéry qui a récemment taclé le jeu sur les réseaux sociaux. D’une manière générale, si les visages ressortent bien dans les cut-scenes et les ralentis, on sent une nette dégradation de la modélisation une fois en jeu. Certaines textures sont très lisses, à l’image de celle de la pelouse qui ne semble souffrir d’aucune aspérité, et plusieurs finitions ont été faites à la serpe. Pour un exemple parlant, les femmes sont reconnaissables dans l’ensemble mais leur modélisation n’a clairement pas profité du même soin que celle des stars du côté des hommes. On arrive sur une fin de génération et même si la One X permet de pousser un peu les limites du moteur, on a l’impression que l’ensemble plafonne. En jeu, le rendu de ce FIFA 20 est quand même très proche du 19. Heureusement, cet opus propose une ambiance très appréciable, avec un public qui n’hésite pas à pousser l’équipe qu’il soutient. Les tifos sont très sympathiques également, tandis que la mise en scène des stades ne bouge pas.


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On attaque maintenant le point clivant… On parle bien entendu du gameplay. On va commencer en abordant celui-ci avec les configurations de base. A sa sortie, les parties étaient bien trop rapides. Le dernier patch en date a ralenti un peu l’ensemble mais le rythme reste encore un peu trop élevé. Néanmoins, les développeurs ont un poil réajusté l’inertie des joueurs et la vitesse de la circulation de la balle. La physique de balle est d’ailleurs meilleure que celle de l’an passé, surtout sur les centres ou lors des contres, donnant des trajectoires de balle plus aléatoires, dans le bon sens du terme. Sinon, les trajectoires restent encore un peu trop lisses, ce qui rejoint l’impression de n’avoir aucune aspérité sur le terrain. Clairement, on peut prendre le temps de construire son jeu pour s’approcher de la surface de réparation adverse avant de tenter d’y planter un but… Mais c’est sans compter sur un gros souci qui n’a été qu’estompé à l’heure actuel en mode Légendaire. Il s’agit des ailiers. Les développeurs voulaient pousser les confrontations sur les ailes, entre le défenseur et l’attaquant mais ils ont très mal ajusté leur tir. Du coup, nous avons des attaquants ultra avantagés, au niveau de la conduite de balle, de l’accélération, des dribbles (bien plus faciles à sortir que par le passé) qui bénéficient en plus généralement de contres favorables. On y oppose des défenseurs qui ont un temps de réaction plus long, qui sont souvent mal positionnés par rapport au porteur du ballon et qui en prime se payent une défense tactique qui a été très mal ajustée cette année.

Les défenseurs sont tellement loin du porteur du ballon pour défendre que mettre le pied pour bloquer l’avancée de l’attaquant relève d’une super anticipation ou d’un coup de chance. On se retrouve donc plus souvent à devoir défendre manuellement pour tenter d’avoir une chance, voire de passer dans les paramètres en mode de défense classique. Les développeurs nous ont matraqué ces dernières années avec ce système de défense tactique automatisé, ils l’ont défendu bec et ongles et, cette année, c’est comme s’ils le reniaient. En plus, on ne ressent pas trop les gabarits. A part certaines grandes stars dont le player id semble respecté, on a souvent l’impression d’avoir des clones plus ou moins lents selon leurs stats. Certes, l’avantage, c’est qu’on n’a pas un défenseur central qui se sent poussé des ailes lorsqu’il est l’avant-dernier rempart… Mais d’un autre côté, on se retrouve avec des espaces béants, des attaquants qui effacent leur vis-à-vis comme si de rien n’était avec un simple crochet et qui accélèrent pendant que les autres les regardent passer. Pire, si vous longez réellement la ligne de touche, vous n’êtes même pas inquiété. Cela à une autre conséquence, c’est que beaucoup de buts sont liés à cette exploitation de ce déséquilibre pour aller jusque dans les derniers mètres et placer un centre décisif ou une passe en retrait dévastatrice. Les parties finissent donc avec des scores fleuves, et ce malgré le dernier patch qui a tout de même posé un peu plus le rythme, notamment au niveau du milieu de terrain. En revanche, les passes en profondeur sont assassines et il est facile d’en user et d’en abuser. Ajoutez à cela des prise en compte sommaire de la position du corps par rapport au ballon, et ce malgré des animations ajoutées pour donner un aspect toujours plus fluide, et vous obtenez un jeu champagne qui n’a plus grand-chose à voir avec du foot, à quelques matchs près. Après tout, dans la vraie vie aussi, il peut y avoir des rencontres déséquilibrées mais elles font plus partie des exceptions que de la norme. Sur FIFA, c’est limite l’inverse.

Au moins, les développeurs ont bossé sur les gardiens. Sans être incroyables, ils sont beaucoup plus réalistes dans leurs interventions. Cela n’empêche pas de voir des buts risibles mais généralement ils se placent bien et ils ont une bonne capacité à se remettre sur pied après un plongeon. A la sortie du jeu, quasiment toutes les frappes étaient repoussées des poings, permettant aux renards des surfaces de mettre le pied pour repousser le ballon vers le fond des filets. Depuis le patch du 15 octobre, les gardiens captent un peu plus de ballons, sinon ils les dévient en corner quand ils le peuvent. Ce n’est pas encore optimal mais ce n’est plus un point négatif. En revanche, le nouveau système de coups francs, à base de cercle pour viser le but, avec une difficulté accrue en se rapprochant des poteaux, d’effet à donner avec stick droit et de synchronisation à faire au moment du tir, complique énormément la donne… Inutilement ! Les nouveaux venus vont rager un moment, les habitués vont s’entraîner encore et encore sans pour autant retrouver la simplicité et le naturel des coups francs plus classiques. Et comme si cela ne suffisait pas, es développeurs ont foutu un système similaire pour les pénaltys, qui finissent à l’avantage du gardien. Pire, en local, le système est totalement ridicule puisque l’ami sur le canapé voit très bien où est le cercle.

Si on se contente des paramètres de base, on peut simplement crier au scandale, quitter le jeu et ne plus jamais y revenir… A moins que l’on adhère à l’effet ping-pong et aux phases d’attaque puis de contre-attaque. Du coup, on peut aller dans les paramètres, bouger quelques sliders, resserrer les lignes défensives, donner quelques consignes pour réduire les espaces ou tenter le piège du hors-jeu. On peut également se passer de toutes les aides, voire de réduire la vitesse du jeu et d’aller dans les paramètres pour augmenter les erreurs de frappes et de passes par exemple. En passant du temps et en ajustant l’expérience, le tout en mode Légendaire, on arrive à entrevoir quelques phases satisfaisantes qui ressemblent à du foot, du vrai. Néanmoins, le grand public n’y pensera pas ou ne le fera pas, ce qui fait que les avis pourraient varier entre ceux qui approfondissent l’expérience et ce qui se contentent des paramètres de base. Dans tous les cas, cela n’excuse en rien le mauvais équilibre général entre l’attaque et la défense. C’est vraiment dommage parce qu’en ajustant les attaquants, en augmentant un peu l’inertie, en rapprochant les défenseurs lors de la défense tactique et en ajustant les temps de réactions, on pourrait retrouver des sensations arcade très agréables dans la veine de ce que proposait FIFA 17. Maintenant, c’est aux développeurs de bosser…



L’avis perso de Vincent // Le contenu avant tout…


Après FIFA 18 et FIFA 19 qui m’ont clairement poussé dans les bras d’une concurrence qui s’améliore d’opus en opus, FIFA 20 me confirme cette tendance. Pourtant, cette nouvelle cuvée est meilleure que les deux précédentes, se rapprochant presque de l’épisode 17. Le seul souci à mes yeux, c’est que les défenses sont en PLS face à des attaques clairement avantagées. C’est vraiment dommage que ce déséquilibre finisse par primer sur tout le reste parce que les développeurs avaient fait des efforts sur l’inertie, sur la physique de la balle, ils ont ajouté encore plus d’animations et ils proposent une alternative arcade qui peut s’avérer plaisante. Personnellement, je suis déçu de ne pas avoir eu le troisième volet de l’Aventure avec Alex Hunter, surtout que le mode Carrière Volta est court et trop caricatural. En revanche, j’ai apprécié cette nouveauté qui apporte un vent de fraîcheur, sans pour autant égaler la profondeur du gameplay et des modes de jeu des meilleurs FIFA Street. Finalement, c’est surtout en mode coup d’envoi, sans règle ou en survie, que je m’éclate le plus avec mes amis. Le mode FUT est toujours aussi léché mais, en dehors du cadre du test, je n’ai pas assez de temps à y consacrer pour vraiment tenir une équipe au plus haut de sa forme. Et comme je n’y mettrai jamais un sou dedans, une fois le test terminé, je laisse tomber ce mode. A l’heure actuelle, je relance quelques parties en mode coup d’envoi avec des amis, surtout en bénéficiant des règles spéciales. Après tout, FIFA étant arcade, autant pousser le concept jusqu’au bout. Par contre, je déteste le système de centres et de pénaltys. Je le trouve juste inutilement compliqué et absolument pas naturel.


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Point complet


Comme vous pouvez le voir, il y a beaucoup à dire sur ce FIFA 20. Nous n’allons pas reprendre point par point tout ce qui a déjà été dit. Dans les grandes lignes, cet opus va créer une véritable fracture entre les joueurs qui vont prendre un plaisir monstre à profiter de FUT, des licences, de l’ambiance et de tous les modes de jeu, dont un Volta rafraîchissant malgré ses défauts, qui offrent un contenu ultra conséquent et vite addictif, même pour des soirées entre amis… et entre les joueurs qui vont rester bloqués sur le gameplay et sur ce déséquilibre flagrant entre les attaquants (surtout les ailiers) et les défenseurs, ce qui peut simplement pourrir des rencontres. La difficulté Légende n’a jamais été aussi accessible à nos yeux tant il est facile de marquer. Les matchs finissent souvent avec des scores fleuves et on a des parties de foot champagne, avec tout le plaisir du spectacle que cela comporte et ce sentiment indélébile de ne pas avoir affaire à du foot, du vrai. Le souci, c’est que les améliorations ci et là sont plutôt légères et rien ne justifie réellement de repasser à la caisse pour un titre qui ne semble être qu’une mise à jour améliorée, mais mal réglée, de l’opus précédent. En revanche, les puristes y verront un gameplay affiné sur certains points, toujours orienté arcade certes, mais qui tend à se rapprocher de celui de FIFA 17. Les réglages sont nécessaires, tout comme les modes manuels, pour profiter de l’expérience sans trop de frustrations. Cela n’excuse pas pour autant l’état déplorable dans lequel le jeu est sorti, que ce soit au niveau des mises à jour des effectifs, des maillots, les incohérences du mode carrière ou ce rythme de jeu trop rapide avec ces avantages clairement donnés aux ailiers offensifs. Même si le dernier patch en date du 15 octobre a fait du bien au titre, il n’en est pas pour autant providentiel. Les développeurs ont encore un gros boulot à fournir. Cela nous amène à cette volonté de terminer cette critique exactement comme celle de son concurrent (après tout nous l’avons entamée de la même manière) : On le dit quasiment toutes les années mais c’est d’autant plus vrai cette année, le jeu de foot idéal à nos yeux serait un mélange de la forme de ce FIFA avec le fond du dernier PES.


Les +

 Un contenu conséquent
 Les équipes féminines
 FUT complet et bien fait
 Des ajustements en Carrière
 Inertie et trajectoires améliorées
 La cohésion d’équipe
 Volta, un peu d’air frais
 Les équipes mixtes en Volta
 Les matchs Coup d’envoi
 Gardiens plus cohérents
 Ralentis appréciables
 L’outil de création des persos
 En manuel, c’est mieux
 Ambiance sympathique
 Certains visages magnifiques
 Les améliorations du dernier patch
 Expérience ajustable dans les paramètres…

Les –

 Mais ne comble pas toutes les lacunes
 Dernier patch loin d’être providentiel
 Histoire Volta courte et caricaturale
 Gameplay Volta manquant de profondeur
 Ailiers avantagés, défenses à la peine
 Les commentaires (redites, HS)
 Trajectoires du ballon encore trop lisses
 Physique encore à améliorer
 FUT chronophage ou pousse à sortir la CB
 Un mode Carrière améliorable
 Pas mal de visages ratés ou pas à jour
 Les coups-francs et les pénaltys


Test rédigé par Vincent (lien vers l’article original) – Lageekroom

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