TEST : Goat Simulator 3 – Le 2 ? Il l’a cassé (testé sur PS5)
Mais où est donc passé Goat Simulator 2 ? C’est la question que nous nous sommes posés lors de la Summer Game Fest 2022, lorsque le troisième opus a été annoncé via un trailer qui reprenait et trollait celui de Dead Island 2 (officialisé pour 2023 quelques mois plus tard). Pour faire simple, il n’y a jamais eu de Goat Simulator 2, sûrement cassé par Brice de Nice. On passe donc direct au troisième épisode pour notre chèvre préférée, qui va continuer à foutre le bordel partout où elle passe. Nous avons eu la chance de recevoir une version PS5 du jeu développé par Coffee Stain North, et il est temps de voir si le fun a été au rendez-vous.
En nous lançant dans Goat Simulator 3, nous savions pertinemment à quoi nous attendre, et nous en avons eu pour notre argent. Pour faire simple, et à l’image du premier jeu, le titre nous fait incarner une chèvre qui va faire des ravages dans un environnement ouvert. La map de ce nouvel opus est assez grande, et on retrouve des décors campagnards ou urbains, ainsi que pas mal de surprises. Le jeu est en effet bourré de références, au jeu vidéo ou au cinéma, et on pourra s’amuser à toutes les dénicher. Certaines sautent clairement aux yeux, d’autres sont plus subtiles, et l’ensemble est une nouvelle fois assez chronophage.
Ce nouvel opus propose pas mal de nouveautés, à commencer par un mode histoire. Votre hub sera le Château Chèvre, le repaire de la société Illuminati secrète des chèvres. En terminant les différentes missions, les événements disséminés sur la map, les mini-jeux et en synchronisant les tours de chèvre (coucou Assassin’s Creed), on pourra gagner des rangs d’Illuminati et récupérer diverses récompenses. Le but étant principalement d’explorer le monde, d’interagir avec les éléments du décor, les PNJ et tout un tas d’objets qui débloqueront des bonus ou autres easter eggs. En terminant les objectifs, on débloque également des points de karma pour s’acheter de nouveaux équipements de personnalisation. Différentes tenues sont au programme (on peut même incarner d’autres personnages que la chèvre), histoire de customiser sa tête, ses pattes, ses cornes, et bien entendu de porter des vêtements plus ou moins loufoques. Cerise sur le gâteau : ces éléments confèrent souvent des compétences supplémentaires. Le « bouclier en Bâdamantium » fait des ravages et fracasse tout sur son passage, le lance-feu d’artifice fait littéralement s’envoler les bagnoles (que l’on peut conduire !), le parapente permet de planer, et le jardinier fera pousser les haricots magiques… Bref, on vous laisse découvrir tout ça, mais il y a de quoi faire, et le gameplay propose continuellement ces petits ajouts qui permettent de foutre encore plus le bordel en ville !
La plupart des événements que l’on découvre demandent un minimum de réflexion pour être terminés, même s’il faudra souvent déplacer des objets ou personnages d’un point A à un point B. On retrouve la possibilité de lécher un objet pour le trainer ou l’envoyer valser. Il faudra par exemple truquer des élections et emmener de force les votants dans votre camp, aider des déménageurs à stocker 40 (!!!) cartons, atteindre certains lieux élevés de la map, effectuer des cascades en voiture, s’équiper avec un objet précis, ou encore réparer une moissonneuse. Les missions s’avèrent au final assez variées, souvent fun, et certaines auront même un impact sur votre environnement. Un gros clin d’œil à Fallout laissera des traces dans le quartier ! On retrouve également un niveau hommage à Wolfenstein, des références au Seigneur des Anneaux, à Die Hard, Dragon Ball Z, Ça, et bien d’autres encore, avec une convention de cosplay riche en clins d’œil. L’aspect bac à sable fonctionne bien à nos yeux, et on se ballade longuement à la recherche de la prochaine bêtise à faire. Les développeurs ont d’ailleurs été très précis quant à la superficie de la map : « il s’agit d’une toute nouvelle ère de jeu géante couvrant une superficie de 1 141 822 chèvres carrées, comparé au Goat Simulator originel qui faisait 60 900 chèvres carrées et qui était donc 18 fois plus petit ». CQFD
Le gameplay reste un peu hasardeux, à l’image du premier jeu. Grimper tout en haut d’un immeuble pourra vous faire suer tant la chèvre est parfois capricieuse, et la caméra n’aide pas forcément. Les mouvements restent malgré tout nombreux, et on pourra mettre des coups de boule, grimper sur les murs, sauter et faire des triples sauts ou des saltos, grinder tel Tony Hawk au meilleur de sa forme ou encore activer un ralenti. Et on le rappelle, il est possible de conduire des véhicules, à la physique parfois douteuse, mais qui se contrôlent plutôt bien. Les vélos restent quant à eux très difficiles à prendre en main. On ne crache en tout cas pas sur une voiture pour gagner du temps et traverser l’un des ponts qui rassemblent les différents quartiers. On pourra également partir à la recherche de dizaines de babioles, parfois bien planquées. On précisera également que le jeu est jouable seul ou jusqu’à 4, histoire de mettre le boxon avec ses potes. Si le mode histoire est assez court en ligne droite, il y a pas mal de choses à faire sur la map et l’action dégénère assez vite, devenant de plus en plus loufoque. On revient avec plaisir sur le titre, même le temps de courtes sessions. Attention toutefois à vos oreilles. Si le sound design est très convenable, la musique est quant à elle ultra répétitive. Nous l’avons rapidement désactivée.
Pour un jeu bac à sable qui s’apparenterait presque à une blague, Goat Simumator 3 a donc du contenu à revendre, et propose même des graphismes tout à fait acceptables. Certes, on est loin de ce qu’une console new-gen peut proposer, mais le titre tourne en 60 images par seconde et s’avère vraiment propre, avec de jolis effets visuels. Oui, Goat Simulator 3 est agréable à regarder, et c’est pour nous une bonne surprise de ce côté là ! Par contre, on retrouve les innombrables bugs de collision déjà vus dans le premier jeu, avec des PNJ qui s’envolent, qui se bloquent dans le sol, une physique qui part parfois en sucette, du clipping, des animations un peu raides ou encore des rues bien vides. La facilité (pour les développeurs) est de dire que ces bugs sont volontaires et font partie du charme du jeu, mais certains sont handicapants et font planter les missions. Un manque de finition est donc à déplorer, et même si on se marre souvent face à certaines séquences absurdes à cause de ces bugs, on peste parfois quand on doit tout recommencer !
Goat Simulator 3 est fidèle à ce qu’on attend de lui. Vendu une trentaine d’euros, le jeu est fun, souvent drôle, bourré de références, et propose même des missions intéressantes. L’action devient rapidement loufoque, et ça part bien souvent en vrille avec des décors et des PNJ qui pètent dans tous les sens. Les options de personnalisation sont nombreuses, et le monde ouvert est au final bien fichu et jouable jusqu’à 4. Malgré tout, ce genre de titre bac à sable montre certaines limites, vous vous en doutez. S’il est plutôt joli visuellement, le jeu manque de finition, avec des bugs à foison et parfois handicapants, des animations raides et une physique qui n’en fait parfois qu’à sa tête. Goat Simulator 3 est le titre qui pourra lasser au bout d’une heure, ou donner envie de le parcourir à fond pour tout dénicher et découvrir les multiples références. De notre côté, nous y avons passé une bonne douzaine d’heures, et le plaisir a été au rendez-vous.
Les +
- l’aspect bac à sable réussi
- une map bien fichue et assez grande
- énormément de références au cinéma et au jeu vidéo
- des quêtes plus intéressantes que prévu
- l’action part vite en sucette
- les options de personnalisation et les compétences qui vont avec
- jouable jusqu’à 4
- visuellement plutôt joli
Les –
- des bugs à foison (qui peuvent être handicapants)
- techniquement limité (animations raides, clipping)
- gameplay « flottant » qui peut faire galérer (quand on escalade un immeuble par exemple)
- la physique fait parfois ce qu’elle veut
- la musique, ultra répétitive
- un concept qui pourra lasser assez rapidement
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