TEST : GrimGrimoire OnceMore (Nintendo Switch)
Si vous avez déjà entendu parler de GrimGrimoire, c’est normal : le jeu est sorti pour la première fois en 2007 sur PlayStation 2. On retrouve derrière ce titre de stratégie le studio Vanillaware (13 Sentinels : Aegis Rim), dont le talent n’est aujourd’hui plus à démontrer ! GrimGrimoire fait donc son retour en ce mois d’avril 2023 sous le nom de GrimGrimoire OnceMore, sur PS4, PS5 et Nintendo Switch, via un remaster que nous avons eu la chance de recevoir sur la console de Nintendo. C’est parti pour notre avis !
GrimGrimoire OnceMore est donc, vous l’avez compris, un remaster du jeu sorti sur PlayStation 2. Comprenez par là que le titre reprend toutes les bases de son aîné, des qualités aux défauts, avec des visuels en 2D-HD encore plus chouettes qu’auparavant ! Le jeu est en effet vraiment superbe, et encore plus sur l’écran OLED de la Nintendo Switch. Les couleurs sont éclatantes, que l’on parle des illustrations à débloquer ou des personnages, le tout étant parfaitement fluide. Néanmoins, le décor est toujours le même, et cette répétitivité en décevra plus d’un, le studio nous ayant récemment habitués, dans ses dernières productions, à des panoramas variés et de toute beauté. L’affichage en 16:9 et la possibilité de dézoomer font de leur côté monter la lisibilité d’un cran par rapport au jeu d’origine. Mais GrimGrimoire, qu’est-ce que c’est ? Le titre de Vanillaware est un jeu de stratégie en temps réel (avec des dialogues en mode visual novel), qui vous demandera de créer toutes sortes d’unité, de gérer votre base, et de botter les miches de tout un tas d’ennemis !
Les tests du jeu sont déjà nombreux sur le net, le jeu ne datant pas d’hier, mais nous allons rapidement revenir sur son concept. Dans GrimGrimoire, on incarne Lillet Blan, une jeune mage conviée à rejoindre la Silver Star Tower, une prestigieuse académie pour magiciens. Le synopsis du jeu nous avait prévenus : « mystères, monstres et menaces se tapissent dans l’obscurité », et sans en dévoiler trop sur le scénario et les personnages présents, nous avons bien accroché au concept ! Grosso mode, et pour rester évasifs : notre héroïne se retrouve dans une sorte de boucle temporelle, dans laquelle l’académie est détruite au cinquième jour. Ce sera à vous de comprendre ce qui se passe à chaque redémarrage de la boucle. Le scénario tient en quelques lignes mais reste vraiment sympathique, avec des personnages bien écrits. Il faudra compter une petite douzaine d’heures pour voir le bout de l’aventure, sachant que le niveau de difficulté est paramétrable.
En plus de ses séquences en visual novel, le jeu est donc un STR, un jeu de stratégie en temps réel. Comme nous le disions au début de notre test, la Silver Star Tower sera votre terrain de jeu. Quelques tutoriels sont de la partie pour se mettre dans le bain, avec l’utilisation des différents grimoires (classés dans 4 grandes familles : Glamour, Alchimie, Nécromancie et Sorcellerie) et la gestion de votre mana. Vos premières unités servent en effet à faire le plein de mana, essentiel pour vos futures invocations. Chaque créature possède ses forces et ses faiblesses, et il faudra faire le ménage dans les différents étages de la tour. Certaines unités privilégieront l’attaque, d’autres la magie, et chaque type de grimoire possède un arbre de compétences (ces dernières se débloquent avec la monnaie du jeu), sachant qu’il est tout à fait possible de remettre vos choix à zéro pour tester différentes possibilités. Le jeu demande pas mal de doigté pour passer d’un endroit à un autre de la carte avec rapidité, sélectionner ses unités et les envoyer au casse-pipe (la fonctionnalité pour accélérer le temps a été ajoutée dans cette version). Les développeurs ont fait ce qu’ils pouvaient pour adapter le gameplay à la manette, avec notamment des raccourcis pour sélectionner plusieurs unités en même temps, mais l’ensemble reste bien difficile à prendre en main. Il n’est pas possible d’utiliser l’écran tactile de la console, ce qui est franchement dommage, car cela aurait clairement facilité les manœuvres.
L’intérêt est de créer un maximum d’unités le plus rapidement possible, et de récolter du mana. Chaque faction sera plus ou moins forte ou sensible à une autre en fonction des pouvoirs choisis, et il faut avouer que malgré une certaine répétitivité, on se prend rapidement au jeu. Le titre est assez complet, et il est par exemple possible d’améliorer ses bâtiments (pour que la récolte soit plus rapide), ou ajouter des compétences à ses unités. Assurez-vous d’être en surnombre pour ne pas trop souffrir ! Néanmoins, GrimGrimoire OnceMore souffre de défauts qui ne lui permettront clairement pas de quitter son statut de jeu de niche. Tout d’abord, le jeu est sous-titré en anglais uniquement (avec voix anglaises et japonaises), et un niveau convenable est nécessaire pour tout comprendre, d’autant que les textes défilent assez vite à l’écran ! Mais le plus handicapant reste le gameplay, comme nous le disions précédemment, qui montre vite ses limites. Couplé à des soucis de lisibilité (les différents unités sont magnifiques visuellement mais c’est souvent le bordel à l’écran), on a parfois bien du mal à comprendre ce qui se passe devant nos yeux. On notera pour terminer que le jeu propose une très belle jaquette alternative, un mini artbook et une bande-son numérique du jeu à télécharger.
GrimGrimoire OnceMore est un titre intéressant avec de chouettes qualités, à commencer par ses visuels, sa narration et des mécaniques de gameplay solides. Il souffre malgré tout de défauts clairement handicapants, liés à la lisibilité et au gameplay à la manette, le tout étant uniquement sous-titré en anglais. Ce remaster n’apporte pas grand chose par rapport au jeu d’origine, si ce n’est un confort visuel très appréciable. Mais une traduction française et l’utilisation de l’écran tactile de la Switch auraient clairement apporté une plus-value à un jeu accrocheur, mais qui aura du mal à trouver son public. Si vous hésitez encore, sachez qu’une démo est disponible sur les différents stores !
Les +
- très belle direction artistique
- des visuels fins et détaillés
- les illustrations à débloquer
- la narration
- l’OST
- pas mal de possibilités de gameplay grâce aux arbres de compétences
- chara design réussi
Les –
- l’écran tactile de la Switch n’est pas utilisé
- c’est parfois brouillon à l’écran
- sous-titres anglais uniquement
- le gameplay à la manette, malgré les efforts des développeurs
- des missions qui ne se renouvellent pas assez
Lageekroom