TEST : Gungrave G.O.R.E, un retour inattendu sur PlayStation 5
Les 2 premiers opus de Gungrave, que nous possédons sur PlayStation 2, restent dans nos souvenirs d’excellents défouloirs, très courts mais également très efficaces. Vingt après un premier opus réalisé par Yasuhiro Nightow (Trigun), la série revient donc sur le devant de la scène, avec cette volonté de nous balancer un maximum d’action et de sang en pleine tronche. Les développeurs coréens de Iggymob ont-ils réussi leur pari ? C’est ce que nous allons voir !
Mise à jour du test : les développeurs ont, depuis la sortie du jeu, proposé quelques mises à jour bienvenues. C’est principalement l’équilibrage qui a été revu avec des points de vie ajustés, que l’on parle des ennemis ou de notre personnage. Le jeu est désormais moins frustrant, et permet aux joueurs ne souhaitant pas se prendre la tête de tout péter en étant presque invincible. Ceux cherchant le challenge en auront toujours pour leur argent dans les modes de difficultés les plus élevés. On notera également l’ajout d’un mode « dessin animé« , qui rend les visuels plus proches des anciens opus, dans un style comics vraiment très chouette. Visuellement, on monte clairement d’un cran !
La série Gungrave n’a jamais fait dans la subtilité, et nous devons vous avouer n’avoir aucun souvenir du scénario des premiers jeux. Heureusement, un résumé permet de se remettre dans le bain, et on découvre que certaines questions importantes étaient restées sans réponse. Avouons-le, l’histoire n’est pas ce que l’on attend le plus de ce genre de jeu d’action, mais le scénario de Gungrave G.O.R.E se prend néanmoins au scénario, et certains personnages s’avèrent clairement intéressants. La mise en scène reste inégale, avec des cinématiques parfois réalisées de façon très maladroite (et des transitions gameplay/cutscenes ratées), et d’autres qui ont une sacrée classe.
Notre héros Grave a lui aussi un certain charisme, même si on aurait aimé qu’il soit davantage développé. Mais place à l’action ! Gungrave G.O.R.E va vous demander de marteler la gâchette de votre manette jusqu’à la tendinite ! Le principe du jeu est très simple : on avance et on déglingue tout ce qui bouge ! Et de ce côté là, le jeu fait son job, avec des vagues d’ennemis plus ou moins balèzes qui ne demandent qu’à se faire arracher la tête et des boss à renvoyer chez leur mère. A la fin de chaque niveau, on obtient une note en fonction de ses exploits et des points d’ADN. Cela permet de débloquer diverses améliorations dans le labo (puissance, vie, attaques au corps-à-corps, furie, portée des tirs, dégâts des balles) ou attaques plus ou moins stylées et virevoltantes ! Les tirs de démolition seront quant à eux à attribuer à la gâchette gauche, et feront des dégâts bien plus importants. Avec des petits noms comme chien de l’enfer, sang du bourreau, pluie d’outre-tombe ou encore feu de l’enfer, vous vous doutez que ça va saigner bien comme il faut !
On avance, on tire (le jeu propose un lock auto), on chope un ennemi et on l’envoie valser, le tout avec un certain style, surtout lorsqu’on frappe violemment son adversaire avec le cercueil que l’on trimballe. Lorsqu’on atteint un combo de plus de 50, on peut marteler la touche triangle pour tirer dans tous les sens comme Christian Bale dans Equilibrium. De nombreux éléments du décor sont destructibles, ce qui permet d’ailleurs de maintenir son multiplicateur de combos actif ! Entre 2 vagues d’ennemis, pensez donc bien à dégommer les caisses, lampes, tables, véhicules, distributeurs de boissons ou encore vitres dans l’environnement. L’action ne s’arrête quasiment jamais, et les quelques courts moments plus calmes permettent à nos oreilles de se reposer un peu (les musiques sont d’ailleurs assez répétitives). Niveau gore et action, on en a donc pour son argent, mais en termes de progression et de level design, on a clairement l’impression d’être revenu 20 années en arrière. Gungrave G.O.R.E est en effet très linéaire et répétitif, et les couloirs et murs invisibles se succèdent jusqu’à l’écœurement.
Si les environnements tentent de proposer une certaine variété (toits de Hong-Kong, forêt du Vietnam, train, base militaire), on a l’impression de faire encore et encore la même chose, et de suivre cette grosse flèche jaune qui nous indique la direction. Les niveaux s’enchaînent vite, et il faudra compter environ 7 bonnes heures pour en voir le bout en mode normal. Plusieurs modes de difficulté sont d’ailleurs disponibles, et il faut avouer que le jeu propose un certain challenge. Les ennemis sont nombreux, et on a vite fait de se faire acculer et bloquer dans un coin ! Certaines séquences s’avèrent même crispantes, et le moindre missile ennemi pourra vous faire tomber dans le vide et mourir. Les développeurs ont néanmoins réussi à proposer des ennemis variés, certains nécessitant par exemple un coup chargé pour dégommer leur bouclier ou casser leur défense. Grave n’est d’ailleurs pas le seul personnage jouable, ce qui apporte un poil de variété malgré des commandes identiques.
Gungrave G.O.R.E a mis du temps à voir le jour, et débarque 5 ans après son annonce. Techniquement, il ne faut donc pas s’attendre à des miracles. Le jeu propose 2 modes graphiques : performances, en 4k/60fps, et qualité, en 4k/30fps et ray tracing. On vous conseille vivement de jouer en 60 images par seconde si vous ne voulez pas subir de gros ralentissements ! Visuellement, le jeu propose quelques décors sympathiques et colorés (à Hong-Kong notamment ou dans le casino), mais on sent que les textures sont datées et certains effets de flamme ou d’explosion font très old-gen. Ce n’est pas forcément gênant, et les 2 premiers jeux n’étaient pas non plus des foudres de guerre, mais il faut avouer que certaines cutscenes ou animations font un peu peine, et que de nombreux modèles 3D sont vraiment grossiers. Mais comme précisé dans notre mise à jour de l’introduction de notre test, le mode « dessin animé » s’avère beaucoup plus agréable à l’œil, renouant avec le style visuel des anciens jeux ! Niveau sonore, les musiques sont un peu pénibles lors de certains niveaux (malgré quelques riffs de guitare qui claquent), et le jeu propose des voix anglaises, coréennes ou japonaises. On notera que le micro de la DualSense se fait plaisir et laisse échapper de nombreux sons, bruitages et dialogues.
Gungrave G.O.R.E est un titre défoulant, cela ne fait aucun doute et c’est ce qu’on attendait de lui. L’action est décomplexée, ça gicle et ça explose dans tous les sens, et le feeling arcade à l’ancienne fonctionne vraiment bien, malgré un poil de rigidité dans le gameplay. On enchaine donc les premiers niveaux avec la banane en éclatant tout ce qui bouge, et en débloquant des attaques spéciales bien stylées. Néanmoins, notre ressenti final reste mitigé, surtout à cause de la très grande répétitivité du titre. On avance et on tire, encore et encore, dans des niveaux très linéaires mais surtout trop cloisonnés. On retrouve au final les qualités et les défauts de la série (avec une durée de vie néanmoins plus grande dans ce dernier opus), et bien que le titre soit souvent jouissif, il faut pointer du doigt son gameplay à l’ancienne, ses cut-scenes pas toujours bien mises en scène et ses visuels qui souffrent des nombreuses années de développement. Si vous aimez les titres bien bourrins, vous serez sans doute convaincus, mais nous vous conseillons d’attendre une baisse de prix avant de vous lancer. On notera d’ailleurs que le jeu est disponible dans le Xbox Game Pass, ce qui est tout bénef pour les joueurs Xbox !
Les +
- un titre clairement défoulant (ça tire et ça pète dans tous les sens)
- nombreux éléments destructibles
- des attaques spéciales qui claquent
- un mode 4K/60 fps parfaitement fluide
- un système de scoring qui pousse à refaire les niveaux
- un certain challenge, avec un bon feeling
- certaines cinématiques ont vraiment de la gueule…
Les –
- … mais d’autres sont ratées en termes de mise en scène
- extrêmement répétitif
- très linéaire, le jeu est un enchaînement de couloirs
- gameplay un peu lourd
- quelques pics de difficulté pénibles
- des couacs de caméra
- la bande-son, un peu répétitive
Lageekroom