TEST : Horizon Forbidden West va-t-il lancer l’année de la PS5 ?
Nous avons une histoire toute particulière avec Horizon Zero Dawn, sorti il y a 5 ans déjà. Nous avions en effet eu du mal à nous plonger dans l’aventure, qui souffrait de quelques problèmes de rythmes. Puis après environ 5h de jeu, il nous était devenu impossible de lâcher la manette, le titre de Guerrilla Games nous laissant au final sur une excellente impression. Du coup, nous attendions avec impatience sa suite, Forbidden West, prévue pour 2021 puis finalement décalée à 2022 pour éviter, selon les dires de Mathijs De Jonge (réalisateur de ce second opus), un éventuel crunch dans l’équipe. La communication autour du jeu s’est accélérée ces dernières semaines, et il est temps de voir si Horizon Forbidden West est la suite tant espérée par les fans.
Le principal reproche que l’on pouvait faire au premier opus, outre son rythme en dent de scie, était sa mise en scène, souvent rudimentaire et composée de champs-contrechamps sans réelle âme. Les développeurs ont tenu compte des critiques et ont largement revu leur copie. Immersif dès ses premières heures, Forbidden West bénéficie d’une mise en scène travaillée et de dialogues beaucoup plus intéressants. Si vous n’avez pas terminé le jeu précédent, cette suite propose un résumé pour vous remettre dans le bain, et lance assez rapidement les hostilités. Les événements font suite à Zero Dawn, six mois plus tard plus précisément, et le récit se veut plus dense, mettant en avant de nouveaux personnages, de nouvelles machines, et bien sûr de nouveaux environnements. Des personnages, vous allez en croiser un paquet, et des ennemis aussi, le jeu faisant la part belle aux affrontements, mais également à l’exploration.
On prend les mêmes et on recommence ? Dans le fond, c’est un peu ça. On retrouve une map semblable au premier opus, avec des points d’interrogation qui vont laisser leur place à différentes missions principales, secondaires, et tout un tas d’activités. On ne s’ennuie pas, que l’on ait envie de rusher la quête principale (comptez 25 à 30h en ligne droite) ou d’explorer, de tuer des machines, de découvrir les longs-cous ou encore de terminer les creusets et leurs boss pour débloquer de nouveaux piratages. Un système d’XP est une nouvelle fois présent, avec des points d’amélioration à attribuer dans les différents arbres de compétences. C’est très complet (guerrier, trappeur, chasseur, survivant, infiltré et chef des machines), et il sera possible d’augmenter ses caractéristiques, de débloquer de nouveaux coups et attaques spéciales (se régénérer durant un combat, déclencher une attaque puissante), de crafter tout un tas de pièges ou encore de devenir le spécialiste de la survie. L’idéal reste de gagner des niveaux et d’améliorer son personnage avant d’aller se la donner face à un gueule d’orage ou un mammouth. Il faudra également penser à bien équiper Aloy, avec des tenues à débloquer via des quêtes secondaires ou chez les marchands. On pourra les améliorer, tout comme les différentes armes disponibles (arc, lance-pic, lance-câble), certaines ayant des effets de feu, de glace ou encore de poison, à utiliser suivant l’ennemi en face de vous. On retrouve également le ralenti, bien utile pour les headshots face aux ennemis humains, la roulade d’esquive, un grappin, ou encore le fameux Ailegide pour planer.
Les possibilités sont donc nombreuses pour Aloy, qui pourra explorer l’immense map comme jamais. Nous avons beaucoup aimé découvrir les différents environnements, que l’on peut rejoindre en passant d’un feu de camp à un autre. Montagnes enneigées, désert de Las Vegas, forêts, village perché dans les arbres, tout y est, et la diversité est excellente. Les machines sont nombreuses, et beaucoup plus variées elles aussi. Il faudra, comme dans Zero Dawn, viser leurs points faibles pour détacher leurs éléments et les récupérer, en vue de futures améliorations. Certains combats sont ultra intenses, et on transpire parfois face à certains ennemis, même si l’IA n’est franchement pas terrible. Le corps-à-corps est quant à lui monté d’un cran, avec des combos plus variés et un bien meilleur feeling, et toujours cette possibilité de tuer discrètement. Tout n’est malheureusement pas parfait, et on retrouve certains défauts du jeu précédent. Nous trouvons Aloy un peu « flottante » : elle semble ne jamais vraiment toucher le sol, et les bugs de collision sont assez nombreux. La caméra fait aussi des siennes, et c’est parfois le gros bordel dans des espaces plus restreints ou quand on se retrouve contre un rocher ou autre élément de décor. Et puis il y a l’escalade, franchement pas folle, voire même incohérente. On peut parfois escalader, parfois non… Il n’y a pas vraiment de logique, et c’est votre focus qui vous dira quand cela est possible. Aloy a d’ailleurs parfois du mal à s’accrocher à certains rebords, ou refuse de grimper alors que cela est possible. Malgré tout, certaines séquences de grimpette permettent d’accéder à des endroits très en hauteur, histoire de bénéficier de panoramas superbes. Le focus est quand à lui très important, puisqu’il permet de visualiser les points sensibles des boss, de suivre certaines pistes dans des missions spécifiques, et d’obtenir tout un tas d’informations sur le lore du jeu.
Le scénario fait malgré tout un peu de surplace, avant de s’envoler sur la fin. Mais nous n’en dirons pas plus. Pour en revenir sur l’exploration, elle s’est avérée très agréable de notre côté, surtout à dos de machine après un piratage réussi. Mais malgré certaines récompenses intéressantes, trop de zones sont vides. On explore, on découvre une immense ruine… et c’est tout. Certains pourraient bien s’ennuyer, les décors étant particulièrement vastes. Heureusement, et comme nous le disions précédemment, les activités annexes sont nombreuses, et vous aurez toujours un PNJ pour vous demander quelque chose. On reste dans une progression plus proche d’un Ghost of Tsushima, où on apprécie aller à la découverte d’un point d’interrogation, que d’un Far Cry ou cela devient un supplice au bout de 5h de jeu. Chaque nouvel environnement possède sa propre identité, et les vestiges de notre civilisation tentent de nous raconter une histoire. Le lore est plutôt bien développé, et on pourra découvrir des enregistrement audio et des documents, qui nous en apprennent sur ce qui s’est passé et ce qui risque d’arriver. Niveau difficulté, il y en aura pour tous les goûts, que l’on veuille simplement suivre l’histoire ou en baver, avec de nombreuses options d’accessibilité. Seul bémol : Aloy parle absolument tout le temps, et fait un commentaire toutes les 30 secondes. Cela donne une certaine vie à tout ça, mais lorsque vous êtes face à une énigme, et qu’elle vous dit « je devrai peut-être faire ça », ça gâche un peu la réflexion.
Et visuellement, c’est la tarte ? Globalement oui, Horizon Forbidden West est magnifique. Nous avons mis 2 bonnes heures malgré tout pour nous immerger totalement dans cette direction artistique au final sublime, la faute à un trop plein d’effets qui gâchent parfois la profondeur (beaucoup de particules ou d’effets de lumière en tout genre). Attention, le mode performance, en 60 images par seconde, nécessite un bon gros patch de la part des développeurs, souffrant de pas mal de couacs techniques (clipping) et d’un flou un peu gênant. Mais en 4K, on en prend plein la vue (malgré un poil d’aliasing dans les creusets), et les détails sont ultra nombreux, que l’on parle des vêtements, des visages (maquillages, sueur, expressions faciales variées), ou encore des machines. Ces dernières sont variées, superbement animées, et les reflets sur leurs plaques de métal sont superbes. Il y a de la vie dans le monde de Forbidden West, entre la végétation en mouvement, les petits animaux qui se baladent, les machines qui vaquent à leurs occupations ou les différentes intempéries. Le jeu fait clairement partie du haut du panier sur PS5, malgré son statut cross-gen et ce brouillard persistant, qui donne un certain cachet mais atténue également l’effet de profondeur. Sous l’eau, c’est très chouette également, même si un poil en dessous de ce qui avait été présenté l’année dernière. Mais fouiner sous l’eau à la recherche d’épaves tout en esquivant les grosses bestioles sous-marines, c’est vraiment classe. Niveau sonore, c’est du tout bon également, avec un excellente VF, un sound design ultra immersif et des musiques grandioses. Certaines affrontements y gagnent en puissance ! Et Aloy dans tout ça ? Et bien malgré quelques expressions un peu étranges parfois (liées à sa bouche principalement), elle est sublime, parfaitement animée, et fait preuve d’un sacré caractère. Une héroïne forte, belle et maline, que l’on aime jouer durant ces dizaines d’heures ! On terminera avec un mot sur la DualSense, qui fait son boulot, que l’on parle de ses gâchettes plus ou moins résistantes suivant l’arme utilisée ou du haut parleur, également mis à contribution.
Horizon Forbidden West est le digne successeur de Zero Dawn. La formule reste globalement la même, avec quelques affinages de gameplay et de nouvelles possibilités. Si l’escalade est clairement perfectible, le fait de planer ou d’explorer des environnements sous-marins est excellent. Les combats sont grisants, la progression et la narration un cran au dessus, et c’est visuellement très beau. La durée de vie est excellente, que l’on veuille terminer le jeu en ligne droite ou tout faire, et les activités annexes sont intéressantes, chaque mission secondaire étant unique. Certains défauts du premier jeu sont malgré tout de retour, avec des longueurs en milieu de récit, une Aloy un peu « flottante » à contrôler, des bugs de collision nombreux (les courses sont une tannée), une IA pas folle ou encore une caméra qui part souvent en sucette. Mais ces défauts ne gâchent que légèrement une expérience aussi immersive que sublime visuellement, qui fait partie des jeux à faire sur PlayStation 5 !
Les +
- retrouver Aloy, plus belle que jamais
- un univers riche et varié
- missions nombreuses, mieux écrites et mieux mises en scène
- missions secondaires globalement intéressantes
- les machines, franchement classes
- des affrontements intenses
- des effets visuels somptueux (traces dans la neige, dans le sable, effets de lumière, lever ou coucher de soleil)
- des couleurs éclatantes
- l’exploration sous-marine
- animations fluides
- le mode photo
- des musiques sublimes
- VF de qualité
- la DualSense, correctement utilisée
- temps de chargement éclairs
- on a envie d’explorer…
Les –
- …même si certaines zones sont un peu vides
- des problèmes de caméra
- quelques longueurs
- pas mal de bugs de collision
- parfois trop riche en effets visuels, ce qui nuit à la lisibilité
- un chara design pas toujours très inspiré
- le grappin, assez anecdotique au final
- les courses, affreuses et buguées
- Aloy qui spoile les résolutions d’énigme au bout de quelques secondes
Lageekroom