TEST : Iron Harvest 1920 Complete Edition
Les jeux de stratégie, ça se joue avec un clavier et une souris. Ce n’est pas faux, mais il ne faut pas oublier que ce genre de jeux a bien souvent été adapté sur nos consoles, et que certains s’en sont très bien sortis à la manette. Nous avons d’excellents souvenirs (lointains) de Command and Conquer sur Sega Saturn, ou plus récemment de Jurassic World Evolution, dans un tout autre univers. Aujourd’hui, c’est sur PS5 que ça se passe, avec l’arrivée de Iron Harvest 1920 Complete Edition, déjà disponible sur PC depuis l’année dernière. Comment se débrouille le jeu de KING Art Games et Prime Matter, édité chez nous par Koch Media ? C’est ce que nous allons voir !
Iron Harvest revient donc sur PS5 avec pas mal de contenu à revendre ! Cette édition dite complète de ce RTS (jeu de stratégie en temps réel) comprend en effet 4 campagnes, 12 héros jouables, 18 cartes multi (avec parties rapides ou classées), de la coop, des défis et missions escarmouches, un système de saisons avec des récompenses et plus de 30 missions principales. L’ensemble se veut accessible, propose des premières missions en mode didacticiel pour bien appréhender les contrôles, ainsi que 3 modes de difficulté. On notera que les didacticiels sortent un peu de l’ordinaire (et notamment celui d’Anna et de son frère), nous présentant les personnages via des cinématiques qui tiennent bien la route. La narration est dans l’ensemble assez réussie, et on se prend rapidement au jeu !
Ce qui frappe d’entrée, c’est l’ambiance du jeu. Les musiques sont immersives, et le contexte historique fonctionne vraiment bien. Notre histoire se déroule dans les années 20, juste après la Grande Guerre, dans une réalité alternative. Vous allez rapidement comprendre pourquoi, car après avoir découvert les fantassins, vous allez découvrir les méchas, ces robots métalliques à la grosse puissance de feu. Avec ce genre de robots, qui remplacent donc les habituels chars d’assaut, l’aspect stratégique parvient à se renouveler et à proposer des combats qui changent de l’ordinaire. On ne foncera évidemment pas dans le tas, préférant organiser ses troupes pour contourner l’ennemi et frapper dans son point faible. Comme tout bon jeu de stratégie, il faudra contrôler son armée pour aller botter les miches de l’ennemi, en complétant des objectifs principaux et secondaires dans des cartes plus ou moins grandes. Chaque unité dispose d’une roue de capacités, permettant par exemple d’utiliser un tir perforant, une attaque rapprochée ou au sol, une fonction de repli ou encore, et c’est capital dans la plupart des missions, la faculté de se déplacer vers la position indiquée tout en tirant sur les ennemis rencontrés. Certaines capacités pourront même être automatisées. On notera également que les unités engrangent de l’expérience en combattant, ce qui permet de gagner des rangs et de débloquer des capacités spéciales. Il sera également possible de ramasser les armes ennemies après leur mort.
L’action démarre rapidement et s’avère évolutive, et l’ensemble monte en puissance. En plus de la gestion des troupes, il faudra également améliorer vos bâtiments de production (QG, caserne, atelier) pour augmenter les ressources et produire des unités plus élaborées. Il faudra donc veiller à ne pas manquer de fer et de pétrole ! L’aspect stratégique reprend donc les bases des grands classiques du genre, et l’univers se charge d’apporter un peu d’originalité. L’ensemble fait parfois déjà-vu malgré tout, mais il faut avouer que le jeu fait les choses avec efficacité. Evidemment, construire une tonne de méchas ne suffira pas à remporter la victoire, car ils ont eu aussi leur point faible. Bien connaître le terrain sera également capital, histoire de trouver les meilleurs chemins pour contourner l’ennemi, tendre des embuscades ou se mettre à couvert (sans oublier de partir en reconnaissance). La durée de vie du titre est très bonne, et cette édition propose donc de participer aux campagnes de Polonia, de Rusviet, de Saxonie, d Usonia et à la Rusviet Révolution. Il y a de quoi faire, le tout étant entrecoupé de cinématiques sous-titrées en français. Seules les voix anglaises font parfois un peu mal aux oreilles. Visuellement, malgré des ralentissements, cette version PS5 fait le job, avec des graphismes corrects mais sentant néanmoins bon la old-gen. Bien que la direction artistique soit réussie, il ne faudra pas s’attendre à des textures de fou, même si quelques effets visuels sortent du lot. C’est correct, sans plus.
Et le gameplay à la manette dans tout ça ? C’est quand même un point important lorsque l’on parle d’une version console d’un jeu de stratégie ! Dans le cas présent, l’ensemble reste assez dynamique, avec la possibilité de passer d’une unité à une autre rapidement grâce aux gâchettes ou encore d’accélérer son déplacement sur la map. On pourra sélectionner une ou plusieurs unités, leur donner des ordres (plusieurs à la suite si nécessaire), les mettre à couvert et utiliser les capacités spéciales. Des raccourcis sont au programme, et l’ensemble est une nouvelle fois vraiment efficace. Les développeurs ont eu la bonne idée de ne pas nous noyer dans les menus, et tout est clair et facile à mettre en place. Certes, on ne bénéficie pas de la nervosité du combo clavier/ souris, mais le gameplay à la manette s’en sort vraiment bien.
Iron Harvest 1920 Complete Edition est un RTS efficace, qui nous fait découvrir une réalité alternative immersive. S’il est graphiquement tout juste correct, le jeu parvient à nous embarquer grâce à sa narration, ses différentes campagnes, son gameplay calé à la manette, mais également grâce à la présence des méchas, qui apportent un vent de fraîcheur à un ensemble souvent classique. S’il n’est pas le RTS de l’année, Iron Harvest a de chouettes atouts ! Si vous aimez le genre, il devrait vous plaire !
Les +
- un RTS classique mais efficace
- la direction artistique
- l’ambiance, visuelle comme sonore
- l’univers alternatif, intéressant et bien développé
- la narration
- 4 campagnes, et pas mal de contenu
- la présence des méchas
- le gameplay à la manette, bien adapté
Les –
- graphismes tout juste corrects
- encore des bugs (IA qui se laisse canarder, pathfinding)
- quelques pics de difficulté frustrants
- textes parfois petits à l’écran
Lageekroom