TEST : Kona II: Brume, une suite plus ambitieuse et toujours aussi immersive (PS5)
Sorti en 2017, Kona est un jeu que nous avions eu la chance de découvrir sur Xbox One, avant de nous y replonger sur PS4 dans sa version VR. Une expérience que nous avons relancé récemment sur PS5 (le jeu se met à jour sur la console de Sony) mais que nous n’avons pas pu achever à nouveau, la faute à une sauvegarde corrompue. C’est donc avec nos souvenirs de la version PSVR de 2018 que nous nous sommes lancés dans cette suite, mais heureusement, Kona II: Brume propose un petit résumé pour nous remettre les idées en place. Et ça tombe bien, puisque cette suite démarre pile après le premier épisode. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu sur PS5 (un grand merci à l’éditeur Plaion), et il est temps de vous donner notre avis !
Le premier Kona, avec son ambiance glaciale et son narrateur à l’accent canadien ultra immersif, avait su nous convaincre. Le jeu parvenait à instaurer une certaine tension et beaucoup de mystères, et le récit montait petit à petit en intensité jusqu’à un final, disons-le, un peu décevant. Nous étions restés sur notre faim, et retrouver le détective Carl Faubert juste après les événement du premier jeu (alors qu’il fuit en bateau) est vraiment excellent. Kona II: Brume va-t-il répondre à toutes nos questions ? L’intrigue parviendra-t-elle à nous tenir en haleine jusqu’au bout ? Le jeu reprend quoiqu’il en soit les bases du précédent, et les joueurs ne seront pas perdus.
Kona II: Brume reprend les mécaniques de Kona, et propose plusieurs modes de difficulté. Que vous souhaitiez vivre une expérience équilibrée, davantage axée sur l’histoire ou au contraire sur la survie, vous pourrez y trouver votre compte. Nous avons opté pour le mode « normal », qui propose ce qu’il faut de munitions et de ressources pour ne pas trop galérer, et votre personnage résiste plutôt bien au froid. Il faudra néanmoins bien penser à faire des feux de camp ou à allumer les cheminées pour qu’il puisse se réchauffer et effectuer une sauvegarde de votre progression. Kona II: Brume démarre donc sur un bateau, mais votre personnage va rapidement rejoindre le grand manoir de William Hamilton, personnage clé du premier épisode. Une première partie d’aventure efficace mais qui laisse un sentiment de déjà-vu. On découvre le manoir, on ouvre des dizaines de portes, et on tente de découvrir les clés qui ouvrent les prochaines pièces. Cela ressemble beaucoup à de nombreux jeux narratifs sortis récemment (on citera par exemple Fobia St. Dinfna Hotel), mais heureusement, Kona II: Brume fait ensuite ce qu’il sait faire de mieux : nous faire explorer des zones davantage ouvertes.
C’est là que le jeu prend tout son intérêt : quand le joueur est balancé en pleine nature, dans une tempête de neige à la recherche d’un refuge. Les zones sont vastes, et on pourra utiliser un bateau, puis un traîneau tiré par des chiens, pour aller plus vite et rejoindre les différents lieux. Certaines zones seront au départ inaccessibles, et il faudra trouver le bon équipement pour avancer, pour escalader des parois par exemple. Carl sera une nouvelle fois victime de visions, et on retrouve le mélange polar/surnaturel du premier jeu, qui fonctionnait très bien. C’est toujours le cas ici, mais nous ne pouvons pas vous en dire plus. Nous préférons rester vagues quant à l’histoire proposée par le studio Parabole, car elle démarre juste après le premier jeu, et nous ne voulons pas vous gâcher la découverte de ce dernier si vous ne l’avez pas encore fait.
L’histoire reste mystérieuse, on se pose de nombreuses questions, mais cette suite apporte du concret et développe plutôt bien son lore. Il y a également à nouveau des affrontements contre des créatures ou animaux sauvages, et le gameplay, s’il est un peu raide, s’en sort bien. Il faudra penser à ramasser un maximum de munitions et à trouver les armes laissées par certains habitants, sans oublier de récupérer des ressources nécessaires à l’accomplissement d’objectifs. La trame principale peut se faire d’une traite, mais quelques objectifs secondaires seront aussi de la partie, poussant le joueur à s’enfoncer encore plus profondément dans les forets canadiennes. En plus des environnements ouverts (il y a 2 grandes zones), le jeu vous embarque dans des intérieurs parfois vastes. On citera par exemple la mine souterraine, qui prend 2 bonnes heures pour en voir le bout. Le jeu est plus ambitieux, plus grand, et cela fonctionne plutôt bien.
Kona II mise donc beaucoup sur l’exploration, avec des maisons abandonnées à visiter et du matériel à dénicher. De nombreuses notes permettent d’en découvrir plus sur les événements, et la présence de Guy Nadon, qui joue toujours le rôle du narrateur omniscient qui rythme les découvertes du joueur, donne une véritable identité au titre. Les joueurs préférant davantage de « calme » pourront réduire la fréquences des interventions de Guy Nadon, mais c’est à nos yeux passer à côté d’une partie de l’ambiance du jeu. Kona II, après sa première heure un peu poussive, est parvenu à nous embarquer dans son froid glacial, et nous avons pris notre temps pour visiter des lieux abandonnés mais ô combien riches en histoire, à la découverte d’un scénario qui réserve pas mal de surprises.
L’expérience est unique en son genre et ne plaira pas à tous, mais nous y avons totalement adhéré. Néanmoins, le jeu n’est pas exempt de défauts, et notamment en termes de finition. Kona II souffre en effet des mêmes soucis techniques que son prédécesseur, des temps de chargement un peu brutaux à l’aliasing, en passant par le clipping et les chutes de framerate. Néanmoins, le jeu est plus joli (surtout en intérieur, et notamment dans la mine), plus détaillé, et le flou artistique fonctionne bien quand il n’est pas là de manière abusive. Mais les quelques petits détails visuels très réussis, comme les effets de lumière, la brume ou la neige, nous font vraiment ressentir le froid et la désorientation qui envahissent notre personnage (la vallée Eweewach en est le parfait exemple avec sa lisibilité ultra réduite). La musique y est également pour beaucoup, sans oublier le sound design, excellent. Côté durée de vie, nous avons mis environ 13h pour terminer le jeu.
Kona II: Brume reprend les bases du titre précédent et perfectionne sa formule, malgré une première heure un peu moins bonne. Malgré les soucis techniques et des temps de chargement un peu brutaux, le jeu est immersif et excellent en termes de musique, de narration, de sound design, et tout simplement d’immersion. On a envie d’explorer, de découvrir ce qui a poussé les habitants à fuir, et chaque lieu dégage une identité forte. Kona II: Brume est donc au final le digne successeur du premier épisode, et on espère qu’il fera davantage parler de lui ! Si vous aimez le genre (et même si les notions de survie restent assez basiques au final), vous apprécierez sans aucun doute l’expérience ! On rappelle que le jeu sera disponible le 18 octobre 2023 sur PC, Nintendo Switch, consoles Xbox et PlayStation, pour le moment uniquement en dématérialisé.
Les +
- l’ambiance et l’immersion, aussi réussies que dans le premier jeu
- des zones vastes qu’on a envie d’explorer
- le scénario et la narration
- les voix canadiennes, parfaitement dans le ton
- le sound design
- bonne durée de vie
- une suite plus ambitieuse, et ça marche
- des visuels qui sont montés d’un cran…
Les –
- … même si les défauts techniques sont nombreux
- l’effet de flou parfois trop prononcé
- la première heure, moins emballante
- des gunfights corrects mais un peu mous
- quelques allers-retours un peu pénibles
Lageekroom